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Vas­si­li Verechtchaguine

Vas­si­li Verecht­cha­guine est un peintre russe qui a sou­vent peint les aspects les plus rebu­tants de la guerre. Éton­nam­ment, il n’é­tait pas spé­cia­le­ment paci­fiste, mais condam­nait les hor­reurs et l’in­jus­tice de la guerre au tra­vers de ses toiles qu’il pei­gnait sur le ter­rain tan­dis qu’il sui­vait les troupes colo­nia­listes de la grande Rus­sie sur toute la lon­gueur de son ter­ri­toire. Ain­si, il aura fait décou­vrir à Mos­cou et à l’Eu­rope ces peuples bar­bares et pri­mi­tifs qu’é­taient les Ouz­beks, les Tad­jiks, les Turk­mènes et les Kaza­khs. En effet les scènes peintes sur ces pays de la route de la soie repré­sentent sou­vent ces contrées isla­mi­sées comme arrié­rées et sau­vages. Ces pein­tures figurent sou­vent des scènes de répres­sion ou de ven­geance et laissent une impres­sion de malaise colonialiste…

Un pano­ra­ma assez large de ses œuvres.

 

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Mots d’un voca­bu­laire oublié V

Aver­tis­se­ment: billet à haute teneur en mots rares et pré­cieux, sau­vés de l’oubli.

  1. 1er volet
  2. 2nd volet
  3. 3ème volet
  4. 4ème volet
  5. 5ème volet
  6. 6ème volet
  7. 7ème volet
  8. 8ème volet
  9. 9ème volet
  10. 10ème volet

Douelle

C’est le pare­ment inté­rieur d’un arc, qu’on désigne aus­si sous le nom d’intra­dos. Dans une voûte, chaque cla­veau pos­sède sa douelle. A est la douelle du cla­veau repré­sen­té fig. 1.

Douelle.png

Empy­rée

Vient du grec empy­ros, έμπυριος (emby­rios) signi­fiant qui est enflam­mé, déri­vé de πυρ (feu)
Par­tie du ciel la plus éle­vée, que les anciens regar­daient comme le séjour des divi­ni­tés célestes.

Bosch Hie­ro­ny­mus, vers 1450–1516. “LES VISIONS DE L’AU-DELÀ: L’AS­CEN­SION VERS L’EMPYRÉE”,
détail. 1500–1504. Der­nier des 4 pan­neaux, 87x40 cm. Huile sur bois. Venise, Palaz­zo Ducale.

Enfeu

Déver­bal de enfouir. Un enfeu est une tombe encas­trée dans l’é­pais­seur du mur d’un édi­fice reli­gieux (église, cime­tière). Il était géné­ra­le­ment réser­vé aux nobles.

Il peut être super­po­sé. Des gisants peuvent figu­rer en des­sous ou au-des­sus. Plu­sieurs niches peuvent mon­trer le défunt à dif­fé­rents moments de sa vie. Des saints peuvent aus­si y figurer.

Enfeu dans un prieu­ré domi­ni­cain, Athen­ry, Coun­ty Gal­way, Edwin Rae

Esco­perche (ou écoperche)

Vieux fran­çais : escot : « rameau » et de perche.

  1. (Arts) Perche qui, dans un écha­fau­dage, sou­tient des perches ou planches horizontales.
  2. (Bâti­ment) Grande perche ver­ti­cale d’é­cha­fau­dage en bois ou en acier munie d’une pou­lie, ser­vant à éle­ver des maté­riaux de construction.

Perche ou bali­veau posé ver­ti­ca­le­ment pour sou­te­nir les bou­lins d’un écha­faud de maçon (voy. Écha­faud). L’escoperche est aus­si une pièce de bois munie d’une pou­lie à son extré­mi­té supé­rieure, et qu’on attache au som­met d’une chèvre pour en aug­men­ter la hau­teur ou lui don­ner plus de nez.

Imposte

Dans l’ar­chi­tec­ture clas­sique maçonnée :

  • Une imposte est une pierre saillante (géné­ra­le­ment dure) qui forme le cou­ron­ne­ment du pié­droit d’un arc (l’im­poste est au pié­droit ce que le cha­pi­teau est à la colonne). Cette pierre est géné­ra­le­ment mou­lu­rée selon les ordres architecturaux.
  • Le corps de mou­lure de l’arc (le châs­sis de tym­pan) se nomme éga­le­ment imposte .

Orant

Un orant (ou priant, du latin orare, prier) désigne, dans l’art reli­gieux, un per­son­nage repré­sen­té dans une atti­tude de prière, sou­vent age­nouillé. La réa­li­sa­tion est fré­quem­ment une sta­tue en ronde-bosse ou une sculp­ture en haut-relief.

Asso­cié au gisant, c’est l’un des élé­ments de déco­ra­tion d’un tom­beau ou d’un enfeu.

Tom­beau d’Hen­ri II et de Cathe­rine de Médi­cis dans la Rotonde des Valois,
Basi­lique de Saint-Denis — Gra­vure d’A­lexandre Lenoir (19e siècle)

Rem­ploi

Les spo­lia (terme latin neutre plu­riel, donc mas­cu­lin plu­riel en fran­çais) ou rem­plois ou réem­plois, dési­gnent la réuti­li­sa­tion, notam­ment sous l’empire romain tar­dif, de pièces et œuvres d’art de monu­ments romains anté­rieurs comme maté­riaux de construc­tion dans un nou­veau monu­ment (comme par exemple l’arc de Janus, l’arc de Constan­tin).
Il n’est pas éta­bli si cet usage est d’a­bord idéo­lo­gique (retour à une gloire pas­sée), esthé­tique (rem­ploi d’œuvres d’art appré­ciées et ain­si sau­ve­gar­dées) ou pra­tique (récu­pé­ra­tion d’un monu­ment en ruine, et coût de matière pre­mière réduite).
L’hy­po­thèse du recy­clage pour des rai­sons éco­no­miques et pra­tiques est la plus pro­bable, dans l’é­di­fi­ca­tion des rem­parts des cités romaines à par­tir de la fin du IIIe siècle, par la réuti­li­sa­tion de pierres de monu­ments, en par­ti­cu­lier funé­raires, bâtis à l’en­trée des villes et sou­vent à l’abandon.

Reused inscribed blocks

Arch of Constantine

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Pol­lice verso

Étran­ge­ment, cer­taines œuvres d’ar­tistes mal ren­sei­gnés véhi­culent par­fois des images qui ont la peau dure et tra­versent les siècles, comme si de rien n’é­tait, jus­qu’à péné­trer pro­fon­dé­ment les croyances. Ain­si, le tableau du peintre aca­dé­mique Jean-Léon Gérome Pol­lice ver­so a‑t-il pro­pa­gé l’i­dée fausse que la fin du com­bat entre le gla­dia­teur et le rétiaire se ter­mi­nait par le « pouce levé » ou le « pouce bais­sé » qui déci­dait la vie de l’un ou l’autre. Ce tableau, au demeu­rant quelque peu médiocre, aura fina­le­ment eu une grande his­toire, puis­qu’il a éga­le­ment don­né son nom à ce style de l’é­cole aca­dé­mique qu’on appe­lait pom­pier.

L’ap­pli­ca­tion du mot « pom­pier » à l’art aca­dé­mique, appa­rue au XIXe siècle (1888 d’a­près le Robert) pour le tour­ner en déri­sion, est sans doute une allu­sion aux casques brillants de cer­tains per­son­nages des grandes com­po­si­tions de l’é­poque, qui rap­pe­laient ceux des sapeurs-pom­piers. (Wiki­pe­dia)

Même si, on le sait, Gérome était un fin docu­men­ta­liste et pei­gnait avec un réel sou­ci de réa­lisme his­to­rique puis­qu’on le voit sur le tableau, il a repro­duit avec exac­ti­tude la place du vela­rium (toile ten­due pour pro­té­ger du soleil et de la pluie) ain­si que la fonc­tion des ves­tales à la gauche du César, mal­gré ces exac­ti­tudes, son inter­pré­ta­tion de la fonc­tion du pouce dans le mes­sage à faire pas­ser est fausse.

Pre­miè­re­ment, il parait abso­lu­ment faux que l’un ou l’autre des com­bat­tants mou­rait for­cé­ment à l’is­sue du com­bat. La for­ma­tion des gla­dia­teurs et des rétiaires était longue et pénible et il semble éga­le­ment que le nombre de can­di­dats n’é­tait pas si éle­vé que ça. Il fal­lait donc pré­ser­ver les effectifs.
Écou­tons Eric Teys­sier de l’U­ni­ver­si­té de Nîmes sur le blog Tin­tin au pays des Soviets.

Se basant sur une réelle connais­sance des sources mais en leur don­nant une mau­vaise inter­pré­ta­tion, Gérôme crée aus­si ce geste célèbre du pouce retour­né, geste rapi­de­ment jugé suf­fi­sam­ment spec­ta­cu­laire pour qu’il soit repris dans le péplum ita­lien « Quo vadis » en 1912. […] Mais que disent les sources antiques de ce fameux geste ? En fait, deux textes seule­ment l’évoquent. […] ces deux témoi­gnages ne traitent pas direc­te­ment des gla­dia­teurs mais veulent dénon­cer, à tra­vers l’instant cru­cial de la mort du vain­cu, cer­tains contem­po­rains qui la réclament. […] La nature exacte du fameux geste fatal est bien fon­dée sur une seule et unique réfé­rence lit­té­raire qui, comme le montre brillam­ment Michel Dubuis­son, a sans doute été mal com­prise. « Le ver­tere de Juve­nal, que Pru­dence jugeait déjà utile de pré­ci­ser en conver­tere, est loin d’avoir tou­jours été inter­pré­té de cette façon-là. Pour les com­men­ta­teurs du début de l’avant der­nier siècle, il allait de soi, au contraire, que pol­lice ver­so signi­fiait ici « pouce ten­du vers » un objet (en l’occurrence la propre poi­trine de celui qui fait le geste) […] il n’y a donc aucune rai­son de sup­po­ser que ce même verbe, employé abso­lu­ment, se mette sou­dain à dési­gner une direc­tion de haut en bas. Pol­lice ver­so ne pour­rait dès lors signi­fier que « pouce tour­né vers, ten­du ». » Ain­si, le geste de la mort, si impor­tant dans l’imagerie d’Epinal de la gla­dia­ture, repose sur de bien faibles indices. Si le signe fatal ordi­nai­re­ment admis peut légi­ti­me­ment être mis en doute, il en va de même du signe oppo­sé. En effet, le geste du pouce levé vers le haut, cen­sé accor­der la grâce au vain­cu, est une spé­cu­la­tion pure­ment moderne. Ce geste n’est attes­té par aucune source ancienne, ni lit­té­raire ni iconographique.

Pol­lice ver­so signi­fie­rait donc pouce ten­du vers et non pouce à l’en­vers. Il est au contraire aujourd’­hui recon­nu par les spé­cia­listes que le pouce ten­du vers la poi­trine et non vers le haut, signi­fie que le vain­queur doit frap­per son adver­saire au cœur, tan­dis que le pouce vers le bas signi­fie que le vain­queur doit bais­ser les armes, au vu du mérite de son adver­saire vaincu.

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Une ques­tion sur Adolphe Williams Bouguereau

Adolphe Williams Bou­gue­reau, plus connu sous le nom de William Bou­gue­reau est un peintre de style aca­dé­mique. L’a­ca­dé­misme, comme son nom l’in­dique, est sou­vent consi­dé­ré comme bour­geois et n’au­to­rise que de très loin l’o­ri­gi­na­li­té et la fan­tai­sie, car le nom lui-même signi­fie que l’on doit suivre les pré­ceptes des aca­dé­mies, et en par­ti­cu­lier de l’A­ca­dé­mie de Beaux-Arts de Paris. Pour­tant, on dit de Bou­gue­reau qu’il fut un peintre de la femme, loin des sujets de son école. Contrai­re­ment à ses petits col­lègues aca­dé­miques qui se com­plai­saient dans des scènes mytho­lo­giques ou his­to­riques, lui pei­gnait des corps trou­blants au regard lan­gou­reux, de femmes ou de jeunes filles, et même de jeunes ange­lots comme ci-des­sous. Il n’é­chap­pa pas à la vague orien­ta­liste de cette époque faste et pei­gnit de jeunes bohé­miennes… Encore une fois, je me livre à une inter­pré­ta­tion hasar­deuse, mais je crois voir dans les modèles de Bou­gue­reau un point com­mun. Regar­dez bien tous ces modèles ; tous ont les sour­cils sombres et le regard est comme trans­po­sé d’une toile à l’autre, un peu comme si ce n’é­tait à chaque qu’un seul et même per­son­nage. A l’i­mage de cer­tains écri­vains qui n’ont jamais écrit qu’un seul et même roman au tra­vers de leur œuvre ou de cer­tains acteurs de théâtre qui n’ont jamais joué qu’un seul rôle, Bou­gue­reau n’au­rait-il jamais peint qu’une seule et même personne ?

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Mots d’un voca­bu­laire oublié I

Aver­tis­se­ment: billet à haute teneur en mots rares et pré­cieux, sau­vés de l’oubli.

  1. 1er volet
  2. 2nd volet
  3. 3ème volet
  4. 4ème volet
  5. 5ème volet
  6. 6ème volet
  7. 7ème volet
  8. 8ème volet
  9. 9ème volet
  10. 10ème volet

Lorsque j’é­tais encore étu­diant, je m’é­tais consti­tué un réper­toire, un bête réper­toire de mots que je pou­vais gla­ner au fil de mes lec­tures dans une démarche à plu­sieurs étapes.

  1. Récu­pé­rer les mots incon­nus pour en trou­ver plus tard à l’aide d’un dic­tion­naire la définition.
  2. Col­lec­ter en seul endroit ces petites pépites.
  3. Per­pé­tuer cette col­lec­tion au tra­vers des dif­fé­rents âges de ma vie et ne pas les oublier.

Résul­tat, j’ai per­du ce car­net. Tout au moins ai-je dû l’é­ga­rer dans un endroit si bien caché qu’on le retrou­ve­ra le jour où mes héri­tiers pas­se­ront mes biens par le feu. En atten­dant ce jour, voi­ci un billet en forme de mini-lexique. Les liens ren­voient la plu­part du temps aux articles Wiki­pe­dia dont ils sont issus ou à leurs références.

Ana­dyo­mène

Épi­thète de Vénus ou Aphro­dite : qui sort de l’eau. (poème de Rim­baud) le plus célèbre exemple est La Nais­sance de Vénus de Botticelli.

Venus ana­dyo­mène, Alexandre Caba­nel, 1863

Anas­ty­lose

Terme archéo­lo­gique qui désigne la tech­nique de recons­truc­tion d’un monu­ment en ruines grâce à l’é­tude métho­dique de l’a­jus­te­ment des dif­fé­rents élé­ments qui com­posent son architecture.
Il peut aus­si s’agir d’éléments recons­ti­tués en maté­riaux contem­po­rains pour pré­sen­ter un détail de construc­tion don­nant l’échelle d’un édifice.

Severian relief, Leptis (NW-SE)

Reliefs de l’arc de Sep­time Sévère, Lep­tis Magna, Libye

Astra­gale

L’astra­gale est une mou­lure arron­die, sorte d’an­neau ou de bou­din, sépa­rant le cha­pi­teau de la colonne. Au Moyen Âge, l’as­tra­gale fait géné­ra­le­ment par­tie du cha­pi­teau (consti­tuant ain­si sa base) et est sépa­ré de la colonne par un joint. Dans l’art antique, c’est le contraire : l’as­tra­gale est tou­jours sépa­ré du cha­pi­teau. L’as­tra­gale désigne aus­si une mou­lure régnant sur la façade. On parle de nez de marche en astra­gale, pour les marches ayant un débord en arrondi.

Le terme astra­gale vient du latin astra­ga­lus qui signi­fie « os du talon », lui-même déri­vé du grec astra­ga­los, qui signi­fie « vertèbre ».

Éver­gé­tisme

L’éver­gé­tisme (ou, plus rare, éver­gé­sie) est un terme intro­duit au XXe siècle dans le lexique fran­co­phone par l’his­to­rien André Bou­lan­ger. Il dérive direc­te­ment du verbe grec εύεργετέω signi­fiant « je fais du bien ». Dans sa défi­ni­tion ori­gi­nale, l’évergétisme consiste, pour les notables, à faire pro­fi­ter la col­lec­ti­vi­té de leurs richesses. Il com­plète le clien­té­lisme, lien indi­vi­duel et per­son­nel entre le patron et ses clients. L’his­to­rien Paul Veyne y a consa­cré son impor­tant ouvrage Le Pain et le Cirque.

Pro­con­sul Mar­cus Nomius Bal­bus, éver­gète d’Herculanum

Métope

Une métope est un pan­neau à peu près rec­tan­gu­laire, le plus sou­vent déco­ré de reliefs sous un ban­deau hori­zon­tal. Dans la frise dorique, elle alterne avec les tri­glyphes. Une plaque assez mince porte les reliefs et reste indé­pen­dante de la par­tie pos­té­rieure, ou contre-métope. Une demi-métope est une por­tion de métope occu­pant l’angle d’une frise dorique depuis la Renais­sance. En effet la frise dorique antique se retourne sur un tri­glyphe désaxé par rap­port à la colonne.
Vient du grec « méto­pê », de « méta » : entre et « ôpê » : ouverture.

Modé­na­ture

En archi­tec­ture, on appelle modé­na­ture les pro­por­tions et dis­po­si­tions de l’en­semble des élé­ments d’ornement que consti­tuent les mou­lures et pro­fils des mou­lures de cor­niche ain­si que les pro­por­tions et dis­po­si­tions des membres de façade consti­tuant le style architectural.

Polior­cé­tique

Le terme vient du grec polior­ke­ti­kos, qui désigne ce qui est rela­tif à la tech­nique du siège des villes et places fortes, ou l’art et la tech­nique du siège. On l’ap­plique aus­si à la défense des villes contre les sièges. LES POLIOR­CÉ­TIQUES d’APOLLODORE DE DAMAS COM­PO­SÉES POUR L’EMPEREUR HADRIEN. Tra­duc­tion du texte publié par M. Ch. WES­CHER (Polior­cé­tique des Grecs. 1867, hep. impér., p. 135–193). Avec 37 figures extraites des manus­crits grecs.

Gra­vure d’é­poque du siège de Privas

Suf­fète

Suf­fète est le nom des pre­miers magis­trats de Car­thage. Leur pou­voir ne durait qu’un an. Ils étaient à Car­thage ce que les consuls étaient à Rome.

Han­ni­bal Bar­ca, suf­fète de Carthage

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