Dec 23, 2011 | Sur les portulans |
Des fouilles menées entre 2008 et 2009 sur le site d’Abousir, autrefois Taposiris Magna, non loin d’Alexandrie, ont révélé la présence d’une statue de granit noir représentant certainement le roi grec d’Égypte Ptolémée IV. Si le temple était considérée comme de peu d’importance, les fouilles récentes ont démontré l’existence d’un cimetière dans lequel une douzaine de momies ont été mises au jour, ainsi qu’une vingtaine de tombes et près de deux cents squelettes. Le caractère sacré du lieu ainsi que l’époque d’ensevelissement laissent présager que ces tombes pourraient avoir accueilli les corps de la très célèbre reine Cléopâtre VII Thea Philopatôr ainsi que celle de son amant, le général romain Marc-Antoine. Ils auraient été enterrés dans cet endroit pour éviter le vandalisme et conserver le lieu sacré dans une période de troubles politiques importants. La découverte dans ces tombes taillées dans le calcaire d’un petit buste en albâtre de toute beauté ainsi que d’un masque funéraire d’homme et de vingt-deux pièces à l’effigie de la reine laissent penser qu’il s’agirait bien de ces deux tombes. Voir l’article du National Geographic.
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Oct 14, 2011 | Arts |

Le British Museum expose depuis peu les fresques de la tombe de Nebamon. En parallèle, le musée a fait réaliser un module interactif permettant de visiter la tombe et de découvrir ces fresques peintes. La réalisation agréable et ludique appuie un discours informatif sur la technique de réalisation, le sujet des scènes et le contexte historique. À voir en ligne à cette adresse : A 3D interactive animation of the tomb-chapel of Nebamun. (source Egyptopedia)
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Apr 29, 2011 | Architectures, Arts |
Avertissement: billet à haute teneur en mots rares et précieux, sauvés de l’oubli.
- 1er volet
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- 5ème volet
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- 8ème volet
- 9ème volet
- 10ème volet
C’est le parement intérieur d’un arc, qu’on désigne aussi sous le nom d’intrados. Dans une voûte, chaque claveau possède sa douelle. A est la douelle du claveau représenté fig. 1.
Vient du grec empyros, έμπυριος (embyrios) signifiant qui est enflammé, dérivé de πυρ (feu)
Partie du ciel la plus élevée, que les anciens regardaient comme le séjour des divinités célestes.

Bosch Hieronymus, vers 1450–1516. “LES VISIONS DE L’AU-DELÀ: L’ASCENSION VERS L’EMPYRÉE”,
détail. 1500–1504. Dernier des 4 panneaux, 87x40 cm. Huile sur bois. Venise, Palazzo Ducale.
Déverbal de enfouir. Un enfeu est une tombe encastrée dans l’épaisseur du mur d’un édifice religieux (église, cimetière). Il était généralement réservé aux nobles.
Il peut être superposé. Des gisants peuvent figurer en dessous ou au-dessus. Plusieurs niches peuvent montrer le défunt à différents moments de sa vie. Des saints peuvent aussi y figurer.

Enfeu dans un prieuré dominicain, Athenry, County Galway, Edwin Rae
Vieux français : escot : « rameau » et de perche.
- (Arts) Perche qui, dans un échafaudage, soutient des perches ou planches horizontales.
- (Bâtiment) Grande perche verticale d’échafaudage en bois ou en acier munie d’une poulie, servant à élever des matériaux de construction.
Perche ou baliveau posé verticalement pour soutenir les boulins d’un échafaud de maçon (voy. Échafaud). L’escoperche est aussi une pièce de bois munie d’une poulie à son extrémité supérieure, et qu’on attache au sommet d’une chèvre pour en augmenter la hauteur ou lui donner plus de nez.
Imposte
Dans l’architecture classique maçonnée :
- Une imposte est une pierre saillante (généralement dure) qui forme le couronnement du piédroit d’un arc (l’imposte est au piédroit ce que le chapiteau est à la colonne). Cette pierre est généralement moulurée selon les ordres architecturaux.
- Le corps de moulure de l’arc (le châssis de tympan) se nomme également imposte .
Un orant (ou priant, du latin orare, prier) désigne, dans l’art religieux, un personnage représenté dans une attitude de prière, souvent agenouillé. La réalisation est fréquemment une statue en ronde-bosse ou une sculpture en haut-relief.
Associé au gisant, c’est l’un des éléments de décoration d’un tombeau ou d’un enfeu.

Tombeau d’Henri II et de Catherine de Médicis dans la Rotonde des Valois,
Basilique de Saint-Denis — Gravure d’Alexandre Lenoir (19e siècle)
Les spolia (terme latin neutre pluriel, donc masculin pluriel en français) ou remplois ou réemplois, désignent la réutilisation, notamment sous l’empire romain tardif, de pièces et œuvres d’art de monuments romains antérieurs comme matériaux de construction dans un nouveau monument (comme par exemple l’arc de Janus, l’arc de Constantin).
Il n’est pas établi si cet usage est d’abord idéologique (retour à une gloire passée), esthétique (remploi d’œuvres d’art appréciées et ainsi sauvegardées) ou pratique (récupération d’un monument en ruine, et coût de matière première réduite).
L’hypothèse du recyclage pour des raisons économiques et pratiques est la plus probable, dans l’édification des remparts des cités romaines à partir de la fin du IIIe siècle, par la réutilisation de pierres de monuments, en particulier funéraires, bâtis à l’entrée des villes et souvent à l’abandon.


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Feb 6, 2011 | Arts, Sur les portulans |
Des récents événements partis d’Égypte me remontent des envies de voyage. Les livres s’étalent sur la table, les cartes sont à nouveau dépliées, je compulse les guides dans tous les sens, de manière frénétique. Évidemment, d’ici à ce que la situation redevienne stable, il va se passer du temps, de quoi préparer un voyage certainement, mais ma soif de partir est la plus forte et devient presque irrationnelle. Elie Faure, l’historien de l’art, fait partie de ces instants, et je ressors des notes prises au hasard de ce voyage littéraire qu’il m’offrit l’année dernière, que j’avais dignement appelé Lettres d’Amarna… Tell el-Amarna, capitale mythique des époux dissidents Akhenaton et Nefertiti (dont le superbe buste de Berlin fit la renommée)…

Elie Faure revient dans sa préface sur le peu de place qu’occupe l’art égyptien dans son “histoire de l’art”, il nous explique que s’il en a finalement si peu à dire, c’est que celui-ci ne fait absolument montre d’aucune espère de fantaisie…

Je rougis presque d’avoir consacré plusieurs chapitres à l’art grec, ou italien, ou français, alors que l’Égypte tient dans un seul, et non point le plus long de tous. Mais, à la réflexion, il me semble qu’il ne pouvait en être autrement. L’art égyptien est si hautain, si hermétique, si fermé de toutes parts, si profondément solitaire, si décidé à se suffire à lui-même, n’accueillant jamais le détail pittoresque, l’anecdote, l’accident, ne soupçonnant même pas qu’il puisse émouvoir, il est aussi, avec cela, dans sa simplicité ardente, si humain, que je trouve aussi difficile d’épiloguer sur n’importe laquelle de ses réalisations que sur ses Pyramides par exemple, alors qu’il est impossible de ne pas expliquer longuement les formes figurées dont le drame et le mouvement sont le prétexte essentiel. (p77)

Malgré ses couleurs vives, ses polychromies élancées, sa rigueur religieuse l’a enserré dans griffes et l’a au bout du compte tué. Le sphinx prend sur lui la métaphore de cet oubli…
Elle s’est enfoncée sans un cri dans le sable, qui a repris tour à tour ses pieds, ses genoux, ses reins, ses flancs, mais que sa poitrine et son front dépassent. (p79)


Plus que tout autre, l’art égyptien est un art dédié à la mort et non à la vie ou à la renaissance.
L’art égyptien est religieux et funéraire. Il est parti de la folie collective la plus étrange de l’histoire. (p85)

Dans une société sans fantaisie, Faure nous explique le rôle de l’artiste, celui qui sublima l’Égypte par ses réalisations. Il n’était qu’un pion, un soldat dans une armée sans nom…
L’artiste égyptien est un ouvrier, un esclave qui travaille sous le bâton, comme les autres. Il n’est pas initié au sens mystique. Nous savons mille noms de rois, de prêtres, de chefs de guerre et de villes, nous n’en savons un de ceux qui ont exprimé la vraie pensée de l’Égypte, celle qui vit toujours dans la pierre des tombeaux. L’art était la voix anonyme, la voix muette de la foule broyée et regardant au-delà d’elle l’esprit et l’espoir tressaillir. Soulevé par un sentiment irrésistible de la vie auquel il était interdit de se déployer en surface, il le laissait, dans toute sa foi comprimée, brûler en profondeur. (p93)


Et au milieu de cette armée, celui qui transfigure la personne de Pharaon doit pousser l’abnégation jusqu’à n’être rien pour donner autant d’émotion. Aucun nom d’artiste égyptien n’est arrivé jusqu’à nous. On dit pourtant que le mot Égypte vient des deux noms de dieux Geb (la terre) et Ptah (dieu des arts), Égypte, terre des artistes sans nom…
L’art égyptien est peut-être le plus impersonnel qui soit. L’artiste s’efface. Mais il a de la vie un sens si intérieur, si directement ému, si limpide, que tout ce qu’il décrit d’elle semble être défini par elle, sortir du geste naturel et de l’attitude exacte dont on ne voit plus la laideur. (p101)


Pour remettre les choses dans l’ordre, Faure insiste également sur le fait que notre vision de cette époque s’étend de manière linéaire alors que son expansion prend ses marques sur une période immense. C’est d’ailleurs très certainement la raison pour laquelle cette civilisation n’a pas su évoluer, enfermée dans son art et sa représentation de la mort…
L’Égypte est si loin de nous qu’elle parait toute au même plan. On oublie qu’il y a quinze ou vingt siècles — l’âge du christianisme — entre le Scribe accroupi et la grande époque classique, vingt-cinq ou trente siècles, cinquante peut-être, — deux fois le temps qui nous sépare de Périclès et de Phidias — entre les Pyramides et l’école saïte, la dernière manifestation de l’idéal égyptien. (p110)
Tous les extraits sont issus de Elie Faure, Histoire de l’art, t.1
(Folio Essais, imprimé en 1988)
Les photos ont toutes été prises au département des antiquités égyptiennes du musée du Louvre, le 1er avril 2007.
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