Jul 3, 2012 | Carnets de route (Osmanlı lale), La rose et la tulipe (carnet de voyage à Istanbul), Sur les portulans |
Épisode précédent : La rose et la tulipe, carnet de voyage à Istanbul 14 : sur les quais d’Eminönü, Yeni Camii, Sirkeci, Mısır Çarşısı

Café turc et lokoum en terrasse, sous le soleil de Kuzguncuk
Rien de plus facile que d’aller en Asie. A Eminönü, trouvez le quai où l’on voit écrit en gros Üsküdar, mettez deux pièces d’une lire turque dans le jetonmatik, passez le tourniquet et… embarquez. A quelques encablures de cette rive se trouve l’Asie, celle qu’on appelait autrefois Mineure… Une immense péninsule qui s’engouffre jusqu’à l’Iran. Sur cette rive, qui à l’arrivée sur le quai d’Üsküdar semble bruyante, touffue, ramassée, l’air n’est pas le même qu’en face. (more…)
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Mar 11, 2012 | Livres et carnets, Sur les portulans |

Le Museum Godeffroy, autrefois installé à Hambourg entre 1861 et 1876, était une petite entreprise familiale née du commerce avec l’Amérique centrale, les Caraïbes et plus tard l’Amérique du Sud. D’origine française, les Rochellois huguenots de la famille Godeffroy se sont installés en Allemagne au bord de la mer, suite à la révocation de l’Édit de Nantes et ont constitué une flotte qui atteindra vite 27 bateaux. Le sieur Johann Cesar IV Godeffroy demandait à ses capitaines de vaisseaux de ramener de chacun de ses voyages tout ce qui pouvait constituer la base d’une connaissance en histoire naturelle et ethnologique. La somme des objets ramenés servit en 1876 à solder les comptes de l’entreprise lors de la banqueroute de celle-ci et les collections furent éparpillées entre plusieurs musées allemands. Il en reste aujourd’hui ce fameux Journal des Museum Godeffroy, riche de table d’illustrations dessinées par les frères Semper ou l’explorateur Andrew Garrett, dont voici 86 planches superbement illustrées, colorées, autour des poissons des mers du sud. Les planches ont été regroupées dans une galerie visible en cliquant sur ce lien, accompagnée par Portico Quartet, avec le morceau Knee-Deep In The North Sea.
Un peu plus tard, seront regroupées ici les planches d’illustration des six tomes compilant les actes du Museum.
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Feb 14, 2012 | Livres et carnets |

Petrus (ou Peder) Ascanius est un zoologiste norvégien de l’époque de Carl von Linné. Il parcourut les côtes de son pays pour en ramener un inventaire illustré en cinq cahiers de la faune et de la flore des fjords sous le titre Icones rerum naturalium ou figures enluminées d’histoire naturelle du Nord (Copenhague, 1805), disponible à la consultation et au téléchargement sur Google Books. Un vieux livre joliment relié et parfaitement conservé, illustré de gravures aux couleurs resplendissantes. (more…)
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Jul 16, 2011 | Livres et carnets, Sur les portulans |

[audio:grieved.xol]
En 1957, Joseph Kessel se rend à Hong-Kong pour témoigner de ce qu’est cette ville concentrée sur une coin de roche et qui deviendra l’icône du trafic d’opium et du jeu, ville mystère et ville fantôme, ville au rythme infernal, orientale jusqu’au bout des ongles transformée par l’Occident en avant-poste du vice et du vide, remplissant ses rues étroites de bandeaux publicitaires et de lumières et les arrières cours de prostituées et de drogués. Toutefois, malgré la honte de surface, arrive à transparaître le goût suave de l’évasion dans cette mégapole perchée sur un bout de rocher plongeant à pic. On s’imaginerait bien comme Kessel arriver à Hong-Kong par la mer, dans les odeurs de diesel et de poisson pourrissant chercher un marin de Gibraltar ou une jeune femme qu’on aurait aimé autrefois…
Tous les voiliers sont beaux et tous ils portent l’une des plus vieilles chimères de l’homme dans leur gréement ailé. Mais les barques des mers de Chine, parce qu’elles n’ont pas changé de dessin depuis des siècles, que leur château arrière s’élève sur l’eau comme une gueule de dragon, que leur armature est faite de bambous, que leurs voiles ont la forme et la couleur d’énormes feuilles rousses, aux nervures délicates, que dressées, inclinées ou couchées elles décorent leurs mâts de frondaisons miraculeuses, et que souvent, rapiécées, déchirées, elles laissent passer à travers leur flottante tenture le feu du soleil et l’azur du ciel, que leur équipage est fait d’hommes ou de femmes aux yeux bridés et secrets — ces barques des mers de Chine dépassant toutes les autres en mythe de pouvoir et d’évasion.
Ainsi à travers les paquebots, les canots, les cargos, les vedettes, les transbordeurs massifs, les vagues, les brises et les jonques, le ferry approche de Hong-Kong.
La foule qu’il porte se met en mouvement. Sur le quai bougent et crient d’autres foules. Les rues qui gravissent le roc abrupt sur lequel est bâtie la ville ne sont qu’un fourmillement humain. Des files de voitures passent sur les quais. Les grues élèvent et baissent leurs énormes bras de fer. Les rickshaws galopent. Les chenilles du funiculaire grimpent vers les cimes. Les édifices eux-mêmes semblent remuer. Au-dessus de la cité frémissent jusqu’aux faîtes les fleurs et les arbres. Et les nuages légers comme des pétales et des flocons, les brumes de mer transparentes comme une buée, s’arrêtent un instant contre les flancs de l’île et glissent nonchalamment à leur surface.
Joseph Kessel, Hong-Kong et Macao. 1957
Folio Gallimard, collection voyages, pp. 33–34
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Mar 30, 2011 | Sur les portulans |
On appelle fleuve tout cours d’eau qui se jette dans la mer ou l’océan, or, en France, on est loin de n’avoir que cinq grands fleuves et on oublie souvent que la liste est plutôt longue…
En examinant le tableau, on se rend compte avec stupéfaction que le plus petit fleuve de France a une longueur de très exactement… 1 195 mètres. La Veules arrose le petit bourg de Veules-les-Roses et tire son nom de Wellas (1025. Pluriel vieil anglais de wella / wiella source, fontaine, cours d’eau comme les Wells d’Angleterre).

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