Le célèbre missionnaire basque Saint François-Xavier (dont le vrai nom est tout de même Francisco de Jasso y Azpilicueta) a débarqué sur les côtés du Japon, en août 1549, à Kagoshima dans le but de convertir ces terres extrêmes au culte du Dieu unique (et accessoirement d’ouvrir quelques routes commerciales profitables avec ces peuples qui n’étant pas chrétiens se trouvaient être dans le plus grand dénuement spirituel, donc sauvages) avec le succès qu’on connaît puisque les Japonais sont pour la plupart… bouddhistes shintō. Le pari de convertir un peuple dont la religion tient presque de la philosophie animiste et qui place en toute chose un esprit doué de volonté propre était un vrai challenge.
Il reste aujourd’hui au Japon quelques églises garnies de tatamis, mais il y a tout de même quelques 537 000 japonais qui se déclarent aujourd’hui Kirishitan (chrétien).
Jordi Savall et l’ensemble Hespèrion XXI, ainsi que la Capella Reial de Catalunya se sont associés pour restituer l’ambiance musicale de cette période au travers d’une expérience mettant en scène des musiciens “occidentaux” sur les pièces de musique sacrée et des musiciens japonais pour les pièces de l’époque dite du commerce Namban ou Nanban (ou période du commerce avec les barbares du sud — 南蛮貿易時代).
Nanban (南蛮, littéralement « Barbare du Sud », aussi retranscrit Namban) est un mot japonais qui désigne à l’origine la population d’Asie du Sud et du Sud-Est, suivant un usage chinois pour lesquels les peuples « barbares » situés dans les quatre directions ont une désignation spécifique en fonction de celle-ci. Au Japon, le mot prend un nouveau sens pour désigner les Européens lorsque ceux-ci arrivent au Japon à partir de 1543, d’abord du Portugal, puis d’Espagne, puis plus tard des Pays-Bas et d’Angleterre. Les Néerlandais, Anglais et Russes sont alors plus souvent surnommés Kōmō (紅毛), ce qui signifie « cheveux rouges ». Le mot Nanban est alors considéré comme approprié pour les nouveaux visiteurs, dans la mesure où ils viennent du Sud par bateau, et dans celle où leurs manières sont considérées comme non sophistiquées par les Japonais. (Wikipedia)
Voici une très belle pièce de cet album, composée par Cristóbal de Morales, une pièce méditative représentative de ce superbe travail orchestré par Jordi Savall.
Regum cui, invitatorium.
Musique et illustration superbes, vous gâtez votre auditoire cher perroquet.
Cet été j’ai lu “Soie” d’Alessandro Baricco qui narre dans un tout autre contexte historique une histoire de commerce et d’amour entre chez nous et là-bas. Je vous le conseille. Eh OH ! Calmos ! ne fonce pas sur Amazon comme ça ! C’est pas non plus du Fante. J’ai pas dit que ça DEVAIT se lire., j’ai dit que ça PEUT se lire,
Et puis ce cher Bouvier a du aborder ce thème dans “chronique japonaise”, non ?
Merci pour ce bon moment en tout cas.
En lisant ton commentaire, je me rends compte que je n’ai même pas mis la référence de l’album. Quelle quiche alors. C’est réparé.
Concernant Soie, je l’ai lu lorsqu’il est sorti 🙂 tu vois, même pas besoin d’aller sur Amazon, je n’ai qu’à tendre la main pour l’attraper et le relire. Tu vois, je me dis que c’est dégueulasse la vie, c’est moi qui aurait dû écrire ce bouquin.
Et puis faudrait que je relise aussi Bouvier, tiens, ça faisait longtemps.