Elles étaient sept, comme les mer­ce­naires et les samou­raïs ou encore les péchés capi­taux, c’est à dire moins que les salo­pards ou les tra­vaux d’Her­cule, et beau­coup moins que les jours de Sodome et toutes ne sont pas par­ve­nues jus­qu’à nous. La par­ti­cu­la­ri­té de la plu­part de ces mer­veilles est d’être visibles depuis la mer, aus­si, il est fort pro­bable que cette liste pro­vienne de récits de voya­geurs par­ti­cu­liè­re­ment impres­sion­nés par ces monu­ments géants.

Si on sait que la pyra­mide de Kheops est encore qua­si­ment intacte, qu’en est-il des autres, où se trou­vaient-elles, ont-elles toutes réel­le­ment exis­té ? Et sur­tout, que leur est-il arri­vé ? Notre grand repor­ter est par­ti sur le ter­rain pour répondre à ces grandes questions.

La pyra­mide de Kheops, construite aux alen­tours de ‑2650 est de loin la plus ancienne de toutes. Elle est encore debout, se visite tou­jours et seul son pare­ment de cal­caire blanc a dis­pa­ru, même si quelques blocs ont été démon­tés par les fel­lahs pour ser­vir de constructions.

Les jar­dins sus­pen­dus de Baby­lone, ou de Sémi­ra­mis, construits au VIè siècle av. J.-C., dont l’exis­tence a long­temps été remise en cause n’ont peut-être effec­ti­ve­ment jamais exis­té. Ils auraient été bâtis sous le règne de Nabu­cho­do­no­sor II, roi du royaume assy­rien de Baby­lone mais aucun docu­ment de l’é­poque n’en fait men­tion. Il est ques­tion d’une construc­tion sou­te­nue par des piliers, plan­tée en ter­rasse d’arbres gigan­tesques et irri­guée par un sys­tème de vis d’Ar­chi­mède. Il est très pro­bable que les anciens ait confon­du Baby­lone et Ninive (plus au nord) où l’on pra­ti­quait l’ir­ri­ga­tion des terres de cette manière. Voi­ci la loca­li­sa­tion pré­su­mée des jar­dins suspendus.

La sta­tue chry­sé­lé­phan­tine de Zeus olym­pien, sculp­tée par Phi­dias en 437 av. J.-C. Haute de 12 mètres, elle repré­sente Zeus assis, coif­fé d’un rameau d’o­li­vier et por­tant un sceptre. Le terme “chry­sé­lé­phan­tine” vient des deux maté­riaux uti­li­sés pour son pare­ment, l’or (χρυσός / khrusós) et l’i­voire (ελεφάντος / ele­phán­tos) qui recouvrent la struc­ture de bois. D’a­bord conser­vée à Olym­pie, elle fut trans­por­tée à Constan­ti­nople où elle dis­pa­rut dans les flammes d’un incen­die en 461. Loca­li­sa­tion de l’emplacement ini­tial de la sta­tue à Olym­pie.

Le Mau­so­lée d’Ha­li­car­nasse, construit en 355 av. J.-C. à… Hali­car­nasse car le mau­so­lée n’est pas la tombe d’un mon­sieur qui aurait por­té un tel nom, mais le lieu où il se trouve, en Carie et le mon­sieur qui y est enter­ré se nom­mait… Mau­sole. Oui, c’est un peu com­pli­qué, mais on y arrive. S’il res­ta debout jus­qu’au XII siècle, il finit par s’é­crou­ler à cause des guerres d’in­va­sion et des intem­pé­ries (peut-être éga­le­ment d’un séisme). Les Hos­pi­ta­liers (déci­dé­ment des gens sym­pa­thiques) se ser­virent de ses ruines pour construire le Châ­teau Saint-Pierre de Bodrum.
Loca­li­sa­tion de l’emplacement du Mau­so­lée.

Le temple d’Ar­té­mis ou Artemí­sion, construit à Éphèse en 340 av. J.-C. Long de plus de 137 mètres, c’est un des bâti­ments les plus impo­sants de l’An­ti­qui­té, mais aus­si le plus riche­ment déco­ré. Il est détruit 16 ans après sa construc­tion par un mariole du nom d’E­ros­trate qui vou­lait par ce geste uni­que­ment se rendre célèbre. Gagné. Reba­ti, il est pillé par les Ostro­goths en 263 et détruit par les flammes par les sym­pa­thiques chré­tiens en 401. Jus­ti­nien achè­ve­ra la besogne en pré­le­vant ses pierres pour ses affaires per­son­nelles à Constan­ti­nople. Les plus belles sculp­tures sont conser­vées au Bri­tish Museum.
Loca­li­sa­tion du site.

Le Colosse de Rhodes repré­sente le dieu Hélios, dieu Soleil. Construit en 303 av. J.-C. à l’en­trée du port de Rhodes, il fut détruit en 226 av. J.-C. par un trem­ble­ment de terre. Son arma­ture de bois et sa sur­face recou­verte de bronze pesait un poids tel que la secousse l’a bri­sé au niveau des genoux. Tou­te­fois, le maté­riau de construc­tion est sujet à cau­tion ; cer­tains disent qu’il était en pierre. En revanche, contrai­re­ment à l’i­co­no­gra­phie tra­di­tion­nelle, il n’au­rait pas eu un pied posé de chaque côté de l’en­trée en rai­son d’un écar­te­ment néces­saire trop impor­tant, mais il aurait été construit sur un seul et même socle. Une fois effon­dré, il est res­té sur place (l’o­racle de Delphes aurait inter­dit d’y tou­cher) jus­qu’en 654, date à laquelle une expé­di­tion arabe récu­pé­ra le maté­riau pour le vendre.
Loca­li­sa­tion du Colosse.

Le Phare d’A­lexan­drie (le pre­mier qui chante du Claude Fran­çois, c’est un coup de fouet), construit en 290 av. J.-C. sur la pointe de l’île de Pha­ros. Secoué à plu­sieurs reprises par des trem­ble­ments de terre, il fini­ra dans le port en 1303. En 1349, le voya­geur Ibn Bat­tû­ta rap­porte qu’il n’est plus pos­sible d’y entrer. Les pierres ser­vi­ront au mame­louk Qait­bay pour construire le fort por­tant son nom, à l’an­cien empla­ce­ment du phare.
Loca­li­sa­tion du phare.

Il est bon de se rap­pe­ler ces choses qu’on oublie. Très bien­tôt, je vous pro­pose une gram­maire des civi­li­sa­tions disparues.

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