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[Piqué au vif]

[Piqué au vif] → France-Inter, le 27 août au matin, chronique de Pascale Clark, elle reçoit Tahar Ben Jelloun à propos du pamphlet raciste de Richard Millet portant aux nues l'action démente d'Anders Breivik. Ben Jelloun n'en revient pas et c'est bien compréhensible....

Aqui­le­gia

J'ai laissé sur le seuil de la porte un pied d'ancolie, un bouquet de fleurs en trompes, belles comme une matinée d'été, dont le bleu est une invitation au voyage. Je reviens le 19 août...

L’art et le voyage

Mercredi soir s'est achevée mon année de cours d'histoire de l'art à l'Ecole du Louvre. J'ai failli me réinscrire dès lors que les inscriptions ont été rouvertes, mais ça n'aurait pas été raisonnable, la plupart des cours de l'année prochaine étant assurés par les...

Fla­men­ca

[audio:mediterranean.xol] En train d'attendre mon fils qui tente avec difficulté de trainer l'archet de crin sur les cordes de son violoncelle, un vieux monsieur assis à côté de moi me demande avec un léger accent du sud-ouest si j'ai suffisamment de lumière pour...

Moka au bar, comme un soir d’été

Photo © Etienne Cazin Je comprends ce que j’ai. Mes journées passent lentement, je n’étais plus habitué. Regarder passer une péniche festonnée de loupiotes de toutes les couleurs sous les frondaisons des saules, dont les innombrables doigts viennent frôler l'onde,...

De nou­velles constructions

Paimpol, août 2011 Ce qu’on garde pour soi, l’expérience nous prouve qu’on n’en fait rien. Nicolas Bouvier A quoi servent les nouvelles constructions ? Une construction est un agencement de savoir-faire et de connaissances, d’aspirations et de dispositions mentales...

Elec­tro­lo­tus

Le perroquet suédois cesse de voler. Il a vécu deux ans à un rythme relativement calme. Il a commencé à voler à une période de ma vie où la passion du travail s'étant évanouie, j'avais le pouvoir de me poser et d'écrire de belles choses, j'avais le temps et la...

Le mys­té­rieux goût des fraises mortes

[audio:europe.xol] On ne m'accusera pas de parti pris si je porte aux nues les sciences anciennes des livres retrouvés dans les madrasas de Tombouctou, l'odeur des rues surpeuplées de Kolkata et la musique un peu bancale des faubourgs du Caire, la couleur des laines...

Choses gla­nées I

Oceandots Ocean dots est une encyclopédie des îles qui manque peut-être un peu de profondeur, mais qui permet de faire de belles découvertes et surtout de fonctionner en réponse aux systèmes globaux de positionnement et notamment Google Earth ; une idée qui pourrait...

Bang­kok, 1935, aux ori­gines du Siam (Les oubliés du pays doré #15)

On pour­rait com­men­cer par Ang­kor, évi­dem­ment. Com­men­cer par les temples englou­tis sous la jungle, par les racines des fro­ma­gers qui éventrent les pierres khmères, par cette obses­sion occi­den­tale de tout dater, tout clas­ser, tout com­prendre. Mais non. Com­men­çons plu­tôt par un couple d’An­glais en 1935, débar­quant à Bang­kok avec leurs malles et leurs car­nets, leurs théo­ries et leur naï­ve­té, ne sachant pas encore qu’ils allaient pas­ser le reste de leur vie à recons­ti­tuer un pas­sé qui n’é­tait pas le leur.

Le Conseiller du Siam (Les oubliés du pays doré #14)

On le retrouve tou­jours dans les ports. Anvers d’a­bord, puis Mar­seille, Colom­bo, Sin­ga­pour. Les grandes villes mari­times qui scandent les routes de l’Em­pire, ces nœuds où convergent les ambi­tions et les rêves d’hommes comme lui. Gus­tave Rolin-Jae­que­myns porte un nom à ral­longe, héri­tage d’un père illustre qui fon­da la Revue de droit inter­na­tio­nal, et cette pesan­teur généa­lo­gique le pousse vers l’Est, là où les noms euro­péens sonnent encore comme des promesses.

La chute d’A­nan­da Mahi­dol (Les oubliés du pays doré #13)

Bang­kok, juin 1946. La mous­son hésite encore, sus­pen­due au-des­sus de la ville comme une menace muette. Dans les rues, les cyclo-pousses glissent entre les flaques d’eau boueuse, évi­tant les nids-de-poule que la guerre a lais­sés par­tout, cica­trices d’un conflit qui vient à peine de s’a­che­ver. Le Siam a chan­gé de nom pen­dant l’oc­cu­pa­tion japo­naise, puis est rede­ve­nu le Siam, puis est deve­nu la Thaï­lande. Per­sonne ne sait vrai­ment quel nom don­ner à ce pays qui ne sait plus très bien qui il est et qui semble se chercher.

Le refuge de Connie Mang­skau (Les oubliés du pays doré #12)

Constance Mang­skau était née en 1907 à Chiang Mai, d’un père anglais et d’une mère thaïe, ce qui fai­sait d’elle une hybride dans un monde colo­nial qui n’ai­mait pas les hybrides. À dix-huit ans, elle avait épou­sé un plan­teur de caou­tchouc nor­vé­gien dont elle ne gar­dait que le nom et deux filles. Veuve trop jeune, elle avait dû accep­ter un poste de secré­taire à la Bri­tish Ame­ri­can Tobac­co Com­pa­ny pour nour­rir ses enfants.

Anna et le Roi, vision d’un Orient fan­tas­mé (Les oubliés du pays doré #11)

Bang­kok, 1862. La mous­son tam­bou­rine sur le toit du Grand Palais. Anna Leo­no­wens débarque avec ses malles, son fils Louis, et cette déter­mi­na­tion anglaise qui sert de cui­rasse aux femmes seules. Elle a trente et un ans, pré­tend-elle. En réa­li­té, elle vient de fran­chir le cap des qua­rante. Elle ment sur son âge, sur ses ori­gines, sur tout ce qui pour­rait la rendre vul­né­rable dans ce monde d’hommes et d’empires.

Les visi­teurs du Roi Mong­kut (Les oubliés du pays doré #10)

Les cartes du Siam, en 1856, sont fausses. On le sait. Les car­to­graphes de Paris tracent des fleuves qui n’existent pas, inventent des mon­tagnes, déplacent les villes. Louis-Antoine Léon de Rou­gé le sait aus­si, lui qui débarque à Bang­kok avec dans sa malle les der­nières publi­ca­tions de la Socié­té de Géo­gra­phie. Il a vingt-huit ans, une for­ma­tion d’in­gé­nieur, et cette façon par­ti­cu­lière qu’ont les hommes de son époque de regar­der le monde comme un pro­blème à résoudre.

La mai­son des Sur­awa­dee (Les oubliés du pays doré #9)

Bang­kok, 1937. Une année lourde comme une mangue trop mûre. On construit des mai­sons en espé­rant qu’elles résis­te­ront aux mous­sons et aux coups d’État comme on porte un talis­man contre la mal­chance. C’est cette année-là que Sa-Ang Sur­awa­dee fait bâtir une demeure en teck sur pilo­tis, dans un bout de ville encore rem­pli de coco­tiers, de buffles et de canaux sinueux où les enfants plongent depuis les berges en hur­lant de joie.

Alexan­der Mac­Do­nald, Bang­kok edi­tor (Les oubliés du pays doré #8)

On naît tou­jours quelque part, même quand ce quelque part ne nous retient pas. Alexan­der Mac­Do­nald voit le jour en 1908 à Lynn, ville indus­trielle du Mas­sa­chu­setts où les manu­fac­tures de chaus­sures grondent jour et nuit. Son père tra­vaille dans l’une d’elles. L’o­deur du cuir tan­né imprègne les vête­ments, la peau, les nuits et les rêves. Mais le jeune Mac­Do­nald ne devien­dra pas cor­don­nier pour autant.

Un Alle­mand à Bang­kok (Les oubliés du pays doré #7)

On a trou­vé dans les archives de Darm­stadt une pho­to­gra­phie sépia, datée de 1910. Karl Döh­ring pose devant une porte de Wat Che­tu­phon, la bouche close, les mains der­rière le dos. Son regard fixe l’ob­jec­tif avec cette morgue des hommes qui savent des­si­ner, et qui sont cer­tains de leur art. Der­rière lui, du gra­nit baroque dans la cha­leur de Bangkok.

Une his­toire de boud­dhas (Les oubliés du pays doré #6)

Jim Thomp­son dis­pa­raît le 26 mars 1967. Il part faire une pro­me­nade diges­tive après le déjeu­ner de Pâques. Il ne revien­dra jamais. Cinq ans plus tôt, en jan­vier 1962, Thomp­son esca­lade une mon­tagne dans la pro­vince de Phet­cha­bun. Il cherche une grotte. Il a ache­té cinq têtes de Boud­dha en cal­caire blanc à des anti­quaires de Bang­kok. Elles sont extraordinaires.