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J class Endeavour

C'est un bateau immense qui pendant des années est resté en cale sèche à pourrir dans une vasière des côtes britanniques, après avoir frôlé le succès sur mer lors de l'America's Cup entre 1934 et 1937. Sorti des chantiers navals Camper & Nicholsons à Gosport aux...

Papiers à lettre

Shaun Usher (fondateur du défunt DeputyDog) a déposé ses bagages un peu plus loin et s'est offert le luxe d'un (ou deux) site(s) intéressant(s). Letterheady est une galerie de papiers à lettre de personnalités célèbres ou d'entreprises symboles. On trouvera parmi...

Ben

Il était l'archétype du prof bon enfant, un tantinet nonchalant, et je n'ai jamais entendu personne lui manquer de respect ou dire du mal de lui. Il déambulait, parfois l'air un peu perdu, sa lourde sacoche à la main et le dos voûté dans les couloirs de Saint-Denis,...

Le tertre du Grand Serpent

Dans le sud de l'état de l'Ohio, près des rivages d'un affluent de la rivière éponyme et dans le comté d'Adams se trouve une bien étrange construction que n'importe quel œil peu avisé serait à même de prendre pour les accidents d'un parcours de golf. En prenant un peu...

Le vent des mots

Je suis tombé complètement par hasard sur ce DVD consacré à Nicolas Bouvier, un DVD dans lequel on parle de l'écrivain et où l'on peut l'entendre et le voir parler. C'est ni plus ni moins que le documentaire qui a été utilisé pour le siècle d'écrivains de Bernard...

Fecal NYC

Fecal NYC, un blog de Fecal Face dot com, le site avec un drôle de nom qui ne justifie même pas car on n'y parle pas de coprophilie. C'est un drôle de site qui parle en photos d'art et de gens qui ont l'air heureux, de jolies filles et d'événements en tout genre en...

Les vies des autres, par William War­ren (Les oubliés du pays doré #5)

William War­ren est mort à Bang­kok en 2011. Quatre-vingt-un ans. Une vie presque entière pas­sée en Thaï­lande. Quand on meurt à Bang­kok après soixante ans de rési­dence, est-on encore un expa­trié ? Ou devient-on autre chose – un hybride, un fan­tôme inver­sé, un Occi­den­tal deve­nu asia­tique par sédi­men­ta­tion lente ? William War­ren fait par­tie de ces ombres qui se perdent dans la lumière des soirs tropicaux.

La mai­son de Kam­thieng (Les oubliés du pays doré #4)

Sur les rives de la Ping, dans le royaume de Lan­na que Bang­kok ne contrôle pas encore tout à fait, on élève une mai­son en teck. Les arti­sans choi­sissent les arbres en pal­pant l’écorce, en pres­sant l’oreille contre le tronc pour écou­ter la den­si­té du bois. Ils regardent les nœuds et y voient déjà la struc­ture de la construc­tion, forts de leur expérience.

Dans l’ombre de Jim Thomp­son (Les oubliés du pays doré #3)

On com­mence tou­jours par Jim Thomp­son. C’est son nom qu’on cherche dans les bases de don­nées, les archives des jour­naux, les registres d’é­tat civil. Jim Thomp­son, l’A­mé­ri­cain, indus­triel qui fit renaître l’industrie ances­trale de la soie thaï­lan­daise. Jim Thomp­son, dis­pa­ru en 1967 dans les Came­ron High­lands de Malaisie.

Les fan­tômes de l’O­rien­tal (Les oubliés du pays doré #2)

On arrive tou­jours à Bang­kok par le fleuve. Même aujourd’­hui, même en avion, c’est le Chao Phraya qui nous accueille, ser­pent brun et majes­tueux char­riant l’his­toire. En 1876, deux capi­taines danois, Han­sen et Ander­sen, com­prirent cela. Ils ache­tèrent une bâtisse au bord de l’eau. Un hôtel. Pour­quoi pas, après tout. Le Siam s’ou­vrait au monde comme on ouvre une fenêtre sur l’Orient. Avec un O majuscule.

Suvar­nabhu­mi (Les oubliés du pays doré #1)

L’aé­ro­port de Bang­kok porte ce nom : Suvar­nabhu­mi. Quinze mil­lions de pas­sa­gers par an pro­noncent ce mot sans le com­prendre. Ils tra­versent le hall cli­ma­ti­sé, traînent leurs valises à rou­lettes sur le marbre gris, achètent du whis­ky détaxé. Per­sonne ne sait qu’ils foulent la Terre de l’Or.

SG‑3, le puits qui vou­lait per­cer la Terre

Il y a dans le Grand Nord russe un endroit où l’on a ten­té de com­mettre un geste insen­sé : creu­ser la Terre non pas pour en extraire du pétrole ou des dia­mants, mais sim­ple­ment pour voir jusqu’où elle consen­ti­rait à se lais­ser trans­per­cer. L’endroit s’appelle la pénin­sule de Kola, une éten­due déso­lée balayée par des vents qui sentent l’océan et l’infini, avec ses forêts maigres et ses sols qui craquent sous le gel.

Wadi al-Salam, la cité des morts

Il est des lieux où la vie et la mort cessent de s’opposer et se prennent par la main pour mar­cher ensemble, presque pai­si­ble­ment. À Najaf, au sud de l’Irak, s’étend Wadi al-Salam, la « val­lée de la paix » — le plus vaste cime­tière du monde. Ses dimen­sions donnent le ver­tige : plu­sieurs kilo­mètres car­rés de tombes, de mau­so­lées et de gale­ries sou­ter­raines, comme une ville qui n’aurait jamais ces­sé de croître, mais dont les habi­tants ne parlent plus.

Komo­re­bi : juste le soleil au tra­vers du feuillage

Il existe des mots qui ne devraient jamais être tra­duits. Le japo­nais a ce talent d’enfiler des perles lin­guis­tiques pour dire l’indicible. Komo­re­bi en fait par­tie : la lumière du soleil qui filtre à tra­vers les feuilles. Trois syl­labes pour sai­sir ce moment fugace où le vent, en bou­geant les branches, joue au pro­jec­tion­niste avec le ciel.

Mille ans entre les murs : la Badia Fio­ren­ti­na en silence

Il faut par­fois pous­ser une porte entrou­verte pour entrer dans le cœur secret d’une ville. À Flo­rence, der­rière un porche dis­cret de la Via del Pro­con­so­lo, se tient depuis plus d’un mil­lé­naire la Badia Fio­ren­ti­na. Fon­dée en 978 par Willa, mar­quise de Tos­cane, cette abbaye est l’un de ces lieux où l’Histoire s’accumule comme des couches de pein­ture, chaque époque y ajou­tant sa touche sans jamais effa­cer com­plè­te­ment la précédente.

Vapeurs sur le Bosphore

On dit sou­vent qu’Istanbul est une ville de ponts. C’est vrai, mais réduc­teur. Avant que le béton ne se tende d’une rive à l’autre, il y avait déjà, sur l’eau, des sil­houettes blanches striées d’orange qui fai­saient le lien : les vapur. Ces fer­ries grin­çants, cra­cho­tant de la vapeur comme des loco­mo­tives à moi­tié marines, ont long­temps été l’unique manière de relier l’Europe à l’Asie sans se mouiller les pieds.