La rose et la tulipe, carnet de voyage à Istanbul 10 : Au pied de Sultan Ahmet Camii, la majestueuse Mosquée Bleue
Episode précédent : La rose et la tulipe, carnet de voyage à Istanbul 9 : Yerebatan Sarnıcı, domaine de Méduse
Difficile de passer devant sans être frappé par sa majesté, son immense stature, ses six interminables minarets qui semblent déchirer le ciel. La Mosquée Bleue, qu’on appelle ainsi en raison des milliers de carreaux de faïence provenant d’Iznik qui en parent l’intérieur et dont la dominante de couleur créé un ensemble bleu, se voit de loin et attire nécessairement le regard. Ses façades sont de marbre, de ce marbre qu’on retrouve partout dans la ville sous de multiples formes, dans tous les lieux publics, sur les places, les fontaines, les pavements des magasins, et même jusque dans les toilettes publiques, à Beyazit, où des dalles de marbre séparent les cabines des toilettes à la turque et à la Süleymaniye où le marbre occupe richement le moindre espace dans les toilettes souterraines de la mosquée. Ce marbre veinée de gris et de bleu, d’une exceptionnelle finesse, n’est pas là par hasard. La région n’a pas l’air spécialement pourvue en minéraux, et il faut en réalité aller du côté d’une île au nom étrange, Proconnèse (île aux chevreuils en grec), qu’en turc on appelle Marmara Adası et qui donna son nom à la mer qui borde Istanbul. Marmara, c’est tout simplement le marbre, celui qui affleure et donne sa majesté à l’Istanbul ottomane en la parant de blanc, un blanc qui éblouit et donne mal à la tête lorsque le soleil s’y réfléchit.
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