La vie pri­vée des Anciens par René Ménard

Voi­ci une somme docu­men­taire ines­ti­mable et d’une grande qua­li­té sur l’his­toire des civi­li­sa­tions. Éga­le­ment abon­dam­ment illus­trée, la vie pri­vée des anciens écrit par René Ménard est un ouvrage s’in­té­res­sant aux aspects sociaux des civi­li­sa­tions, com­po­sé à une époque où l’on est plu­tôt en mal de sen­sa­tions et où se déve­loppe l’o­rien­ta­lisme et les plus grands cabi­nets de curio­si­tés. En effet, l’ou­vrage date de 1880, mais reste une source fiable et radi­ca­le­ment objec­tive sur les com­por­te­ments intimes des socié­tés qui nous ont pré­cé­dées. René Ménard, his­to­rien de l’art, est le par­fait exemple du savant a réus­si le pont entre deux sciences au tra­vers de l’his­toire ; l’art et la sociologie.
Sur Archive.org sont dis­po­nibles les quatre tomes de cette superbe œuvre:

  1. Les peuples
  2. La famille
  3. Le tra­vail
  4. Les ins­ti­tu­tions

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Les bronzes de Riace

Ils sont moins connus que leurs col­lègue, l’aurige de Delphes et le dieu du Cap Arté­mi­sion, mais ils font par­tie de la même famille (dont il ne reste que quatre membres) des grands bronzes arri­vés jus­qu’à nous dans leur inté­gra­li­té. Le guer­rier A et le B ont été retrou­vés au large de Riace, en Calabre, en 1972 par un plon­geur ama­teur, sur le lieu d’un appa­rent nau­frage, et sont conser­vés au Museo Nazio­nale del­la Magna Gre­cia (ou musée de Reg­gio di Cala­bria). (more…)

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Les visages de San­xing­dui (三星堆)

Dans les années 20, un pay­san découvre un bel objet de jade en labou­rant son champ. Puis, plus rien. Ce n’est qu’en 1986 que deux fosses ont été décou­vertes dans la pro­vince de Sichuan à proxi­mi­té du champ, dans la ville de Guan­ghan, sur le site de San­xing­dui. Les objets qui y furent trou­vés ont per­mis de dater que cette culture remonte à une période allant de 2800 à 800 av. J.-C., soit une période de 2000 ans, mais sa pré­sence a posé énor­mé­ment de pro­blèmes aux archéo­logues dans le sens où, contem­po­raine de l’âge de bronze de la dynas­tie des Shang, elle pré­sen­tait une manière tout à fait dis­tan­ciée d’abs­trac­tion par rap­port à ce qui était connu alors. Ce fait est d’au­tant plus étrange que dans les textes, il n’est fait men­tion nulle part de cette culture qui en outre, a dis­pa­ru brus­que­ment en enfouis­sant tous ses bronzes et ses objets rituels en très peu de temps, et sur des lieux très concen­trés. Ce qui est d’au­tant plus trou­blant, c’est qu’ayant côtoyé pen­dant quelques siècles la culture de la dynas­tie Shang, dis­tante de quelques cen­taines de kilo­mètres, celle-ci ne soit pas nour­rie des tech­niques de la fonte du bronze, qu’ils maî­tri­saient par­fai­te­ment dans la finesse des détails, mais dans de moindres pro­por­tions que dans cette culture de San­xing­dui puisque les plus grosses pièces trou­vées font près de 180 kg, ce qui néces­site des quan­ti­tés consi­dé­rables de mine­rai. Les plus grands masques retrou­vés sont colos­saux et indiquent que la tech­nique de la fonte était hau­te­ment maî­tri­sée pour une époque aus­si loin­taine. En com­pa­rai­son avec l’oc­ci­dent, une telle tech­nique n’est maî­tri­sée que lors de l’âge clas­sique grec. Le site sur lequel furent décou­vert ces objets a fini par être déli­mi­té en 1996 lors­qu’on trou­va les restes d’une enceinte encer­clant une ville de 12km², ce qui en fait la plus grande ville de l’A­sie antique. (more…)

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Tra­di­tions funé­raires des Han de l’ouest (2) : les lin­ceuls (ou armures) de jade

Cong* en néphrite

Le jade est une pierre semi-pré­cieuse connue sur­tout au tra­vers de la varié­té verte qui a fait sa renom­mée, mais la plu­part des jades sont blancs. Pierre très dure, elle est géné­ra­le­ment dif­fi­cile à tailler et depuis les Incas, on lui prête des ver­tus médi­ci­nales cen­sées gué­rir les mala­dies liées au rein et les coliques néphré­tiques, à tel point qu’on a attri­bué à une de ses varié­tés le nom de néphrite. Les cou­leurs du jade varient du blanc au vert avec plus ou moins d’in­ten­si­té, mais peuvent éga­le­ment être bleu­tés, noirs ou roses. (more…)

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Tra­di­tions funé­raires des Han de l’ouest (1) : la Mar­quise de Dai

Atten­tion, ce billet contient des images pou­vant heur­ter la sen­si­bi­li­té de cer­taines personnes.

Par­mi les décou­vertes sur­pre­nantes faites en Chine, celles qui sont sor­ties de terre du site de Mawang­dui (馬王堆) entre 1972 et 1974 sont par­ti­cu­liè­re­ment éton­nantes. Sous deux tumu­li datant de la dynas­tie des Han de l’ouest se trou­vait un tré­sor excep­tion­nel ; celui du Mar­quis de Dai (軼侯), enter­ré avec sa femme (Xin Zhui — 辛追) et son fils. Mal­heu­reu­se­ment, les tombes du père et du fils n’é­taient pas dans un très bon état de conser­va­tion, mais en revanche, celle la Mar­quise était remar­qua­ble­ment conser­vée. Enchâs­sé dans une struc­ture en bois ajus­tée, se trou­vaient un cer­cueil en laque d’une fac­ture excep­tion­nelle, dans lequel se trou­vaient deux autres cer­cueils gigognes ain­si qu’une très belle ban­nière en forme de T, longue de 205 cen­ti­mètres, répu­tée comme étant la plus ancienne pein­ture sur soie conser­vée. Rete­nu par neuf cein­tures, le corps de la Mar­quise a été retrou­vé enve­lop­pé d’une ving­taine d’é­pais­seurs de voiles de soie d’une finesse excep­tion­nelle, dont le plus léger pèse à peine trente grammes. A l’in­té­rieur, un corps momi­fié conser­vé comme aucun autre… (more…)

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