Yere­ba­tan Sarnıcı

La Yere­ba­tan Sarnıcı (la citerne enfouie sous terre), éga­le­ment connue sous le nom grec de Basi­li­kè kins­tér­nè (Βασιλικὴ κινστέρνη) est un lieu étrange situé sous les pieds d’Is­tan­bul, ou plu­tôt de Constan­ti­nople. On dit sou­vent de cette « citerne basi­lique » que c’est le monu­ment, en dehors de la cathé­drale Sainte-Sophie, qui mérite le plus l’at­ten­tion des tou­ristes (ce qui n’est pas for­cé­ment un label de réfé­rence). En l’oc­cur­rence, cette citerne avait exac­te­ment le même rôle que le réser­voir de Mont­sou­ris à Paris. C’est l’empereur Jus­ti­nien qui déci­da la construc­tion en 532 de cette citerne si grande qu’on l’ap­pelle Basi­li­kè, afin de conte­nir les eaux plu­viales hiver­nales en sur­abon­dance pour les sto­cker pour les périodes plus sèches. Cette spé­ci­fi­ci­té du cli­mat turc et l’ab­sence de cours d’eau sou­ter­rain per­met­tant l’ap­port suf­fi­sant en eau cou­rante a été à l’o­ri­gine du creu­se­ment de plu­sieurs citernes sous le sol de la ville ; on pou­vait autre­fois en dénom­brer envi­ron quatre-vingt dont la capa­ci­té totale devait avoi­si­ner 900 000 m3 pour les citernes à ciel ouvert et 160 000 m3 pour les sou­ter­raine. La capa­ci­té de la citerne Yere­ba­tan Sarnıcı, la plus impor­tante par­mi les sou­ter­raines est de 78 000 m3 (138 x 64,6 m) tan­dis que celle d’Aé­tius, à ciel ouvert, mesu­rait 244 m sur 85 m, pour une pro­fon­deur de 14 m envi­ron et une capa­ci­té éva­luée à 250 ou 300 000 m3.

Une des curio­si­tés de ce lieu étrange, est l’u­ti­li­sa­tion de futs mono­li­thiques et de cha­pi­teaux de colonnes corin­thiens en rem­ploi. Deux des trois-cents trente-six colonnes reposent sur d’é­normes blocs rec­tan­gu­laires taillés repré­sen­tant la gor­gone Méduse. Per­sonne ne sait pour­quoi ils sont là, ni quelle est leur signi­fi­ca­tion et sur­tout pour­quoi l’un de ces blocs est ren­ver­sé et l’autre de côté. On visite ce lieu par­fai­te­ment hors du com­mun, et dont l’am­biance donne réel­le­ment l’im­pres­sion qu’on se trouve dans quelque lieu saint, avec des bottes.

Loca­li­sa­tion sur Google Maps.

Istanbul - Citerne basilique - 19-10-2008 - 10h30

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Mots d’un voca­bu­laire oublié II

Aver­tis­se­ment: billet à haute teneur en mots rares et pré­cieux, sau­vés de l’oubli.

  1. 1er volet
  2. 2nd volet
  3. 3ème volet
  4. 4ème volet
  5. 5ème volet
  6. 6ème volet
  7. 7ème volet
  8. 8ème volet
  9. 9ème volet
  10. 10ème volet

Acro­tère

Dans l’ar­chi­tec­ture clas­sique, grecque et romaine antique, les acro­tères (du grec ancien ἀκρωτήριον, puis du latin acro­te­rium) sont des socles (pié­des­taux) sou­te­nant des orne­ments, dis­po­sés au som­met ou sur les deux extré­mi­tés d’un fronton.
Les sta­tues-acro­tères carac­té­ris­tiques, conser­vées au musée de Mur­lo, comme le cow­boy de Mur­lo consti­tuent les ves­tiges étrusques de l’an­tique fabrique locale de Pog­gio Civitate.
Par exten­sion, les acro­tères dési­gnent les orne­ments eux-mêmes ; il peut s’a­gir de sta­tues, de sta­tuettes en pierre, de vases en terre cuite.
Dans l’ar­chi­tec­ture moderne, on appelle mur acro­tère, en abré­gé acro­tère, un muret situé en bor­dure de toi­tures ter­rasses pour per­mettre le rele­vé d’é­tan­chéi­té. Cette appel­la­tion a lar­ge­ment rem­pla­cé, en France, celle, ori­gi­nale, de mur bes­quaire qu’on trouve au Qué­bec et en Belgique.

Acro­tère : tête de sphinx et frag­ments d’aile, vers 540 — 520 avant J.-C.
Pro­ve­nance : Thèbes ?, Ate­lier corin­thien, Terre cuite polychrome
Dépar­te­ment des Anti­qui­tés grecques, étrusques et romaines, Musée du Louvre

Chi­ton

Les chi­tons (Poly­pla­co­pho­ra) sont des mol­lusques marins appar­te­nant à la classe des polyplacophores.
Le terme chi­ton dérive du grec ancien χιτών [chitōn], qui désigne ce qui enve­loppe, la χιτωνίσκος [Chitō­nis­cos] étant une sorte de tunique pour femme.

Le chi­ton est un vête­ment de la Grèce antique. Tunique de lin au plis­sé fin, cou­sue sur les côtés, cein­tu­rée à la taille, courte et sans manche pour les hommes, longue et avec manches pour les femmes, por­tée par les hommes comme par les femmes.
D’a­bord confec­tion­né en laine dans les périodes les plus anciennes, il est ensuite fabri­qué en lin et gagne alors en ampleur pour se por­ter avec une cein­ture à la taille.
Chez les hommes, il peut cou­vrir la jambe jus­qu’à mi-cuisse ou des­cendre jus­qu’au pied. Il peut être orné de des­sins géo­mé­triques pour les jours de fête. Il se peut se por­ter avec un pal­lium (sorte de man­teau). Dans l’ar­mée, le chi­ton est por­té sous l’ar­mure et est d’une cou­leur vive géné­ra­le­ment bleu ou rouge.
Chez les femmes, il se porte long. On parle par­fois de chi­ton ionique. Avec l’ap­pa­ri­tion du lin, il rem­place pro­gres­si­ve­ment le péplos qui n’est pas un vête­ment cou­su mais dra­pé, dont il se dif­fé­ren­cie car il ne retombe pas en plis sur la poi­trine et se porte bouf­fant à la taille grâce à une ceinture.

Vic­toire de Samo­thrace, IIè siècle av. J.-C., Musée du Louvre

Coro­pla­thie

La coro­pla­thie ou coro­plas­tie est un mode de fabri­ca­tion de figures le plus sou­vent en terre cuite dont l’o­ri­gine est proche-orien­tale et impor­tée dans le bas­sin occi­den­tal de la mer Médi­ter­ra­née par les Phéniciens.
Les Étrusques la pra­tiquent (terres cuites du palais de Pog­gio Civi­tate à Mur­lo, ancêtres divi­ni­sés en sta­tues-acro­tères à large « cha­peau » dits cow­boy de Mur­lo) et son apo­gée est atteint entre la fin du VIe et le pre­mier quart du Ve siècle av. J.-C. par les décors du temple de Por­to­nac­cio à Véies, et ceux des deux temples de Pyrgi.
Divers modes de fabri­ca­tion ont pré­va­lu : mode­lée par­fois à la main, elle peut aus­si être issue de moules. Dans le monde punique, elle est sur­tout réa­li­sée au tour.


Aurige, début du Ve siècle avant J.-C., Terre cuite, Col­lec­tion Cam­pa­na, 1863
Dépar­te­ment des Anti­qui­tés grecques, étrusques et romaines, Musée du Louvre

Glyp­tique

La glyp­tique (du grec ancien γλυπτός / glyptós, « objet gra­vé ») est l’art de la taille de pierres, en creux (intaille) ou en relief (camée). Elle exprime le plus sou­vent une idéo­lo­gie poli­tique, reli­gieuse ou culturelle.
Ce terme est sou­vent appro­prié pour dési­gner l’art de tailler les sceaux-cylindres en Mésopotamie.
Dans le Proche-Orient ancien, un sceau-cylindre est un cylindre orné de motifs repré­sen­tant des dieux ou des sym­boles du pou­voir. Ils servent la plu­part du temps à impri­mer ces motifs sur de l’ar­gile, mais on les retrouve éga­le­ment dans des tom­beaux royaux. Ils appa­raissent à par­tir de la période d’U­ruk (4100–3300 av. J.-C.).
Un sceau-cylindre est un petit cylindre sur lequel est gra­vé un motif, avec un court texte iden­ti­fiant son pos­ses­seur (« X, fils de Y, ser­vi­teur de tel dieu ») pour les périodes pos­té­rieures à l’in­ven­tion de l’é­cri­ture. Il est fait pour être dérou­lé sur un tablette d’ar­gile. De ce fait, la sur­face impri­mable repro­duit une frise, exten­sible à l’in­fi­ni, et est plus grande que celle d’un sceau nor­mal. Cela aug­mente donc le poten­tiel nar­ra­tif et déco­ra­tif du sceau, et en fait un sup­port ico­no­gra­phique poten­tiel­le­ment très riche.

Sceau-cylindre et son empreinte, repré­sen­tant une scène mythologique :
Assur atta­quant un monstre est accla­mé par une déesse. Stéa­tite, Assy­rie, IXe-VIIIe siècle av. J.-C.
Dépar­te­ment des Anti­qui­tés orien­tales, Musée du Louvre

Hié­ro­dule

Du grec ancien ἱεροδούλη, de ἱερόν hié­ros (« sacré ») et de δούλη (« esclave de sexe féminin »). 
(Grèce ancienne et Ana­to­lie)
Esclave du temple dédiée à un dieu ou une déesse par­ti­cu­lière, avec une conno­ta­tion fré­quente de pros­ti­tuée sacrée. Cette pros­ti­tu­tion était tolé­rée car au ser­vice du dieu ou de la déesse en question.

Extrait du para­graphe Troi­sième genre dans les socié­tés his­to­riques, article Troi­sième sexe, Wiki­pe­dia.

Dans la mytho­lo­gie méso­po­ta­mienne, qui compte par­mi les pro­duc­tions les plus anciennes connues de l’hu­ma­ni­té, il y a une réfé­rence à un type de per­sonnes qui ne sont ni hommes ni femmes. Selon le mythe de créa­tion sumé­rien retrou­vé sur une tablette du second mil­lé­naire, la déesse Nin­hur­sag pré­sente un corps n’ayant ni organes géni­taux mâles, ni organes géni­taux femelles. Sa place dans la socié­té, assi­gnée par Enki, est d’être « face au roi ». Dans le mythe akka­dien de Atra­ha­sis (vers ‑1700), Enki demande à Nin­tu, la déesse de la nais­sance, d’é­ta­blir une troi­sième caté­go­rie de per­sonnes, en addi­tion aux hommes et aux femmes, qui com­pren­drait les démons qui volent les jeunes enfants, les femmes infer­tiles et les prê­tresses qui n’ont pas le droit d’être enceintes. À Baby­lone, à Sumer et en Assy­rie, cer­tains types d’in­di­vi­dus qui rem­plis­saient un rôle reli­gieux au ser­vice d’Inan­na/Ish­tar ont été décrits comme un troi­sième genre. Ils pra­ti­quaient la pros­ti­tu­tion sacrée (hié­ro­dule), la danse exta­tique, la musique et le théâtre, por­taient des masques et des attri­buts des deux autres genres. À Sumer, le nom cunéi­forme qui leur était attri­bué était ur.sal (« chien/­homme-femme ») et kur.gar.ra (aus­si décrit comme homme-femme). Les uni­ver­si­taires modernes, en ten­tant de les décrire en termes des caté­go­ries de genre contem­po­raines, ont uti­li­sé les termes de « vivant comme des femmes » ou en uti­li­sant des qua­li­fi­ca­tions d’her­ma­phro­dite, eunuque, homo­sexuels, tra­ves­tis, hommes effé­mi­nés (entre autres).

Voir aus­si Nadī­tu, Qede­sha, Hié­ro­ga­mie (Hie­ros Gamos)

Déesse Lili­tu, Inanna/Ishtar, Ere­sh­ki­gal, XIXè-XVIIIè siècle av. J.-C. Bri­tish Museum

Pro­py­lée

Un pro­py­lée est à l’o­ri­gine un ves­ti­bule condui­sant à un sanc­tuaire. Aujourd’­hui on l’emploie au plu­riel, il désigne un accès monu­men­tal. C’est la porte d’en­trée d’un sanc­tuaire, la sépa­ra­tion entre un lieu pro­fane (la cité) et un monde divin (le sanctuaire).

Le plus célèbre exemple de pro­py­lée est celui de l’A­cro­pole d’A­thènes, réa­li­sé par Mné­si­clès de 437 à 432 av. J.-C., dans le cadre des grands tra­vaux de Péri­clès après les guerres médiques. Il est com­po­sé d’un ves­ti­bule cen­tral et de deux ailes de chaque côté. À l’Est et à l’Ouest, il est flan­qué de deux por­tiques avec six colonnes doriques. L’aile nord se nomme la pina­co­thèque et était une salle de ban­quet et d’ex­po­si­tion d’œuvres d’art.

Julien David Le Roy. Vue des Ruines des Pro­py­lées, ou de la Porte de la Cita­delle d’Athènes.
Les Ruines des Plus Beaux Monu­ments de la Grèce. 1758.

Rython

Un rhy­ton, rython ou rhy­thon (du grec rhein, cou­ler) désigne un vase en terre cuite ou en métal mesu­rant envi­ron 25 cen­ti­mètres de hau­teur qui se repré­sente sous la forme d’une corne, à une anse, com­por­tant une ouver­ture de fond par laquelle le liquide s’é­coule et dont l’ex­tré­mi­té se ter­mine par une tête ani­male ou humaine. Il a été essen­tiel­le­ment fabri­qué par les Thraces et les Romains au cours des Ve et VIe siècles avant Jésus-Christ. Il était uti­li­sé pour boire mais aus­si pour cer­taines céré­mo­nies et rituels reli­gieux comme lors des libations.

Une bien riche col­lec­tion de rythons

Rython Thrace du tré­sor de Kazan­lak (Seu­tho­po­lis, capi­tale du royaume des Odryses), Bulgarie

Toreu­tique

La toreu­tique est l’art de tra­vailler le métal par le mar­te­lage de métaux (or et argent prin­ci­pa­le­ment) ou par la gra­vure, allant de la simple cour­bure du métal à l’ins­crip­tion de motifs détaillés gra­vés ou en relief dans le métal choi­si. Ce tra­vail se fait par l’u­sage d’ou­tils divers tels que la masse, le mar­teau, des ciseaux à tran­chant en biseau ou encore un burin. On peut ain­si avoir ten­dance à la rap­pro­cher de l’or­fè­vre­rie. La toreu­tique existe depuis la haute anti­qui­té. Elle est attes­tée à l’Age du Bronze et a fleu­ri en Méso­po­ta­mie et en Perse, bien que le terme n’ait été inven­té qu’au XIXe siècle.

Consul­ter le très riche blog des étu­diantes en archéo­lo­gie de Paris I, qui semble mal­heu­reu­se­ment ne plus être ali­men­té depuis 2010.

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Mots d’un voca­bu­laire oublié I

Aver­tis­se­ment: billet à haute teneur en mots rares et pré­cieux, sau­vés de l’oubli.

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Lorsque j’é­tais encore étu­diant, je m’é­tais consti­tué un réper­toire, un bête réper­toire de mots que je pou­vais gla­ner au fil de mes lec­tures dans une démarche à plu­sieurs étapes.

  1. Récu­pé­rer les mots incon­nus pour en trou­ver plus tard à l’aide d’un dic­tion­naire la définition.
  2. Col­lec­ter en seul endroit ces petites pépites.
  3. Per­pé­tuer cette col­lec­tion au tra­vers des dif­fé­rents âges de ma vie et ne pas les oublier.

Résul­tat, j’ai per­du ce car­net. Tout au moins ai-je dû l’é­ga­rer dans un endroit si bien caché qu’on le retrou­ve­ra le jour où mes héri­tiers pas­se­ront mes biens par le feu. En atten­dant ce jour, voi­ci un billet en forme de mini-lexique. Les liens ren­voient la plu­part du temps aux articles Wiki­pe­dia dont ils sont issus ou à leurs références.

Ana­dyo­mène

Épi­thète de Vénus ou Aphro­dite : qui sort de l’eau. (poème de Rim­baud) le plus célèbre exemple est La Nais­sance de Vénus de Botticelli.

Venus ana­dyo­mène, Alexandre Caba­nel, 1863

Anas­ty­lose

Terme archéo­lo­gique qui désigne la tech­nique de recons­truc­tion d’un monu­ment en ruines grâce à l’é­tude métho­dique de l’a­jus­te­ment des dif­fé­rents élé­ments qui com­posent son architecture.
Il peut aus­si s’agir d’éléments recons­ti­tués en maté­riaux contem­po­rains pour pré­sen­ter un détail de construc­tion don­nant l’échelle d’un édifice.

Severian relief, Leptis (NW-SE)

Reliefs de l’arc de Sep­time Sévère, Lep­tis Magna, Libye

Astra­gale

L’astra­gale est une mou­lure arron­die, sorte d’an­neau ou de bou­din, sépa­rant le cha­pi­teau de la colonne. Au Moyen Âge, l’as­tra­gale fait géné­ra­le­ment par­tie du cha­pi­teau (consti­tuant ain­si sa base) et est sépa­ré de la colonne par un joint. Dans l’art antique, c’est le contraire : l’as­tra­gale est tou­jours sépa­ré du cha­pi­teau. L’as­tra­gale désigne aus­si une mou­lure régnant sur la façade. On parle de nez de marche en astra­gale, pour les marches ayant un débord en arrondi.

Le terme astra­gale vient du latin astra­ga­lus qui signi­fie « os du talon », lui-même déri­vé du grec astra­ga­los, qui signi­fie « vertèbre ».

Éver­gé­tisme

L’éver­gé­tisme (ou, plus rare, éver­gé­sie) est un terme intro­duit au XXe siècle dans le lexique fran­co­phone par l’his­to­rien André Bou­lan­ger. Il dérive direc­te­ment du verbe grec εύεργετέω signi­fiant « je fais du bien ». Dans sa défi­ni­tion ori­gi­nale, l’évergétisme consiste, pour les notables, à faire pro­fi­ter la col­lec­ti­vi­té de leurs richesses. Il com­plète le clien­té­lisme, lien indi­vi­duel et per­son­nel entre le patron et ses clients. L’his­to­rien Paul Veyne y a consa­cré son impor­tant ouvrage Le Pain et le Cirque.

Pro­con­sul Mar­cus Nomius Bal­bus, éver­gète d’Herculanum

Métope

Une métope est un pan­neau à peu près rec­tan­gu­laire, le plus sou­vent déco­ré de reliefs sous un ban­deau hori­zon­tal. Dans la frise dorique, elle alterne avec les tri­glyphes. Une plaque assez mince porte les reliefs et reste indé­pen­dante de la par­tie pos­té­rieure, ou contre-métope. Une demi-métope est une por­tion de métope occu­pant l’angle d’une frise dorique depuis la Renais­sance. En effet la frise dorique antique se retourne sur un tri­glyphe désaxé par rap­port à la colonne.
Vient du grec « méto­pê », de « méta » : entre et « ôpê » : ouverture.

Modé­na­ture

En archi­tec­ture, on appelle modé­na­ture les pro­por­tions et dis­po­si­tions de l’en­semble des élé­ments d’ornement que consti­tuent les mou­lures et pro­fils des mou­lures de cor­niche ain­si que les pro­por­tions et dis­po­si­tions des membres de façade consti­tuant le style architectural.

Polior­cé­tique

Le terme vient du grec polior­ke­ti­kos, qui désigne ce qui est rela­tif à la tech­nique du siège des villes et places fortes, ou l’art et la tech­nique du siège. On l’ap­plique aus­si à la défense des villes contre les sièges. LES POLIOR­CÉ­TIQUES d’APOLLODORE DE DAMAS COM­PO­SÉES POUR L’EMPEREUR HADRIEN. Tra­duc­tion du texte publié par M. Ch. WES­CHER (Polior­cé­tique des Grecs. 1867, hep. impér., p. 135–193). Avec 37 figures extraites des manus­crits grecs.

Gra­vure d’é­poque du siège de Privas

Suf­fète

Suf­fète est le nom des pre­miers magis­trats de Car­thage. Leur pou­voir ne durait qu’un an. Ils étaient à Car­thage ce que les consuls étaient à Rome.

Han­ni­bal Bar­ca, suf­fète de Carthage

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Der­rière les jalis du mau­so­lée d’Itimâd-ud-Daulâ

Dans la ville d’Agrâ, connue pour abri­ter sur son ter­ri­toire le superbe Taj Mahal, se trouve un élé­gant bâti­ment de marbre blanc flan­qué de quatre tours hexa­go­nales d’en­vi­ron treize mètres de haut, bâti sur un socle car­ré posé sur la rive gauche de la rivière Yamu­nâ. Ce mau­so­lée, construit par la fille de Mîrzâ Ghiyâs Beg (grand-père de Arju­mand Bânu Begam, plus connue sous le nom de Mum­tâz Mahal), qui avait pris le titre de pilier de l’é­tat (Iti­mâd-ud-Dau­lâ — اعتماد الدولہ کا مقبرہ) au dix-sep­tième siècle, est consi­dé­ré comme le pre­mier exemple d’ar­chi­tec­ture moghole(1). On estime sou­vent qu’il est le brouillon du Taj Mahal dans richesse orne­men­tale et la beau­té du bâti­ment est sou­te­nue par les jalis(2), des écrans de marbre fine­ment cise­lés confé­rant à l’in­té­rieur une ambiance fan­to­ma­tique lorsque la lumière y pénètre et par l’in­clu­sion de pierre semi-pré­cieuses dans les pan­neaux de marbre blanc à la finesse remarquable.

Itimad-ud-Daulah's Tomb - detail
Jali screen and decorated spandrels. IMG_7999
Itimad-ud-daulah's Tomb
Itimad Ud Daulah

Loca­li­sa­tion du mau­so­lée d’I­ti­mâd-ud-Dau­lâ sur Google Maps.

Notes:
1 — Le peuple moghol des­cend de Tamer­lan, de tra­di­tion tur­co-mon­gole et per­sa­ni­sé
2 — Le jali le plus célèbre est celui de la mos­quée Sid­di Saiyyed à Ahme­da­bad, au Guja­rat. C’est une ver­sion indienne du mou­cha­ra­bieh (maš­rabīya, مشربية) arabe.

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