Un Esto­nien mini­ma­liste et mystique

Arvo Pärt fait par­tie de ces hommes que la dis­cré­tion et la pas­sion font pas­ser pour des maîtres incon­tes­tés dans leur dis­ci­pline. Fervent chré­tien, il a long­temps tra­vaillé sur les chants gré­go­riens et la reli­gio­si­té en musique ; sa musique est imbi­bée d’un mys­ti­cisme lumi­neux et tous ses tra­vaux sont ins­pi­rés par le sen­ti­ment d’hu­mi­li­té et par un dépouille­ment qu’il est d’u­sage de trou­ver dans l’ar­chi­tec­ture mona­cale. Esto­nien d’o­ri­gine, il est alle­mand de cœur car il a fui son pays autre­fois sovié­tique, ron­gé par la cen­sure. Arvo Pärt créé une musique mini­ma­liste, à l’ins­tar de ses contem­po­rains, Phi­lip Glass, Steve Reich ou Ter­ry Riley. Il est d’ailleurs le créa­teur du Style tin­tin­na­bu­lum et ne tra­vaille tou­jours qu’a­vec peu d’élé­ments. La pièce ci-des­sous, Pari Inter­val­lo a été éga­le­ment jouée par 4 flûtes à bec.

[audio:pari_intervallo.xol]

Fratres est une pièce impor­tante de son œuvre, qu’on retrouve éga­le­ment dans le film des frères Cohen, No Coun­try for Old Men.

[audio:fratres.xol] (more…)

Read more

À la faveur des jours pas­sés au jardin

Un jar­din n’est pas qu’un simple car­ré de ver­dure coin­cé entre les murs d’une ville. Cloi­son­né à la cam­pagne, il perd de son charme et méri­te­rait de vivre à l’ex­té­rieur de ses bar­rières, de pro­lon­ger les lignes des val­lon­ne­ments alen­tour, de se fondre dans la même matière que celle dont il vient, la terre. Dans la ville, il a du mal à vivre, se trouve for­cé­ment confi­né dans des espaces res­treints, bor­né par des clô­tures, murs de par­paings ou treillages ser­rés. J’ai pas­sé beau­coup de temps dans le jar­din de mes grands-parents, entre les arbres frui­tiers pas tou­jours très pro­li­fiques et tous les petits arbustes que mon grand-père pre­nait un malin plai­sir à nom­mer par leur nom latin ; Coto­neas­ter, Vibur­num ou Ker­ria japo­ni­ca dont j’ai fait de mul­tiples bou­tures, et le très majes­tueux Jas­mi­num nudi­flo­rum qu’il avait plan­té pour moi et qui cou­rait sur la treille du grand mur blanc.

Jardin Albert Kahn

La jar­din est l’âme d’une mai­son, il lui donne sa vie et son carac­tère, sa sub­stance et la beau­té de son port. Mais c’est aus­si une lieu de flâ­ne­rie dans lequel on peut se plaire à se perdre lors­qu’il est suf­fi­sam­ment grand pour cela. Les jar­dins du musée Albert Kahn, per­dus près des grands axes de cir­cu­la­tion à Bou­logne-Billan­court, pré­sentent plu­sieurs jar­dins façon­nés avec goût, un jar­din et un vil­lage japo­nais, un jar­din anglais, un fran­çais et plu­sieurs autres par­ties très arbo­rées comme la forêt des Vosges, dont l’an­cien pro­prié­taire des lieux était originaire.

Jardin Albert Kahn

Un lieu de paix et d’har­mo­nie, où il fait bon se poser quelques ins­tants pour écou­ter le vent dans les saules, se poser sur un banc, vaciller quelques ins­tants ou s’en­dor­mir au chant des merles… Où j’ai emme­né mon fils et ma grand-mère, pour une balade comme au bon vieux temps.
Toutes les autres pho­tos des jar­dins sur Fli­ckr.

Read more

Muqar­na

Pho­to © Jaime Pérez

Les muqar­nas (مقرنص — Mocá­rabes en cas­tillan) sont des orne­ments en stuc peint que l’on trouve en par­ti­cu­lier dans les palais de l’Alham­bra, venant de Perse et dif­fu­sées tout le long du monde arabe. Leur construc­tion en nid d’a­beille évoque inévi­ta­ble­ment la voûte céleste constel­lée d’é­toiles. C’est un des orne­ments les plus com­plexes et les plus raf­fi­nés qui soit, sur­tout lorsque sa légè­re­té emplit des voûtes entières.
Une simple recherche sur muqar­na ou sur mocá­rabes emmène vers des choses tout à fait sur­pre­nantes. (more…)

Read more

Les faveurs de Néfertiabet

Stèle : la princesse Néfertiabet devant son repas

Stèle : la prin­cesse Néfer­tia­bet devant son repas. Ancien Empire, 4e dynas­tie, règne de Khéops (2590–2565 av. J.-C.). Musée du Louvre

La pyra­mide était entou­rée de plu­sieurs petites, dont les bases sub­sistent encore. On y recon­nait aisé­ment la situa­tion de celle qu’­Hé­ro­dote dit avoir été bâtie par la fille de Chéops, au frais de ses amants, qui payaient cha­cune de ses faveurs d’un bloc de pierre d’É­thio­pie. Cette pyra­mide n’a­vait, selon notre auteur, qu’un phletre de base, c’est-à-dire soixante-sept pieds et demi ; elle était donc beau­coup plus petite que celle dont nous venons de par­ler ; mais je me suis convain­cu que c’é­tait parce que les pierres en étaient moindres, et non pas parce qu’il y en avait moins. Cepen­dant en ne pre­nant que la moi­tié du nombre mar­qué ci-des­sus, nous aurons cent-soixante sept mille trois cents quatre-vingt trois faveurs et demie, somme qui, pour une jeune prin­cesse, paraî­tra tou­jours assez considérable.

Jean-Fran­çois Champollion

Un esprit cha­grin serait en droit de se deman­der qui est le pingre qui y est allé d’une seule demi-faveur (et l’es­prit encore plus cha­grin répon­dra cer­tai­ne­ment : “tous”)

Read more

Style à poulpes

La civi­li­sa­tion mycé­nienne — grande pour­voyeuse de pote­ries et de vases — a vécu son déclin com­men­cer et son homo­gé­néi­té perdre de la consis­tance lorsque les styles locaux sont apparus.
Par­mi ces styles, le style dit “à poulpes” dont les vases sont déco­rés de poulpes aux ten­ta­cules recou­vrant la plus grande par­tie de l’œuvre. Ces vases ont par­fois des dimen­sions impres­sion­nantes. Le second vase est lui repré­sen­ta­tif d’une repré­sen­ta­tion plus figurée.

Gourde de pèle­rin, Musée d’Héraklion

(more…)

Read more