Un nom­bril au bord de l’océan

bottomless_belly_buttonTout com­mence comme une vaste blague ; une cou­ver­ture qui nous aver­tit que ce que nous avons entre les mains n’est rien d’autre qu’une bande-des­si­née, qu’elle ne cible abso­lu­ment pas les enfants — des têtes d’en­fants cro­quées sont bar­rées — et l’his­toire qui débute avec des planches qu’on croi­rait faites par un débu­tant. Bot­tom­less Bel­ly But­ton (qu’on pour­rait tra­duire par Nom­bril sans fond) se déroule dans une mai­son modeste au bord de la mer, avec une ter­rasse qu’il faut sou­vent débar­ras­ser du sable qui l’en­combre, et du sable, dans les parages, il y en a.

Les enfants de Patrick et Mag­gie sont venus leur rendre visite, et pour la der­nière fois ils sont tous les deux, car ils ont déci­dé de divor­cer alors qu’ils viennent d’a­voir 70 ans. Claire, Den­nis et Peter sont tous venus et cha­cun avec son  his­toire. Den­nis est marié avec Aki et vient d’a­voir un enfant, il est constam­ment angois­sé. Claire elle, est venue avec sa fille, qu’elle a eu avec un artiste qui n’a jamais vou­lu assu­mer son rôle parce qu’il esti­mait n’en être pas capable. Peter res­semble à une gre­nouille et passe pour un être tota­le­ment absent. Son père dit même de lui qu’il l’ai­me­rait cer­tai­ne­ment, si seule­ment il le connaissait.

Bottomless Belly ButtonUne semaine de vacances au bord de la mer et cha­cun révèle ses angoisses face à ce divorce qui arrive après qua­rante ans de mariage. Den­nis est com­plè­te­ment flip­pé et cherche par­tout, dans les car­tons et dans le pas­sé de ses parents les preuves acca­blantes d’une liai­son amou­reuse, mais il ne trouve rien et déses­père de trou­ver une réponse à ce qui n’est fina­le­ment que l’a­mour qui a pris la poudre d’escampette.

Toute l’œuvre fonc­tionne comme un opé­ra sou­vent silen­cieux, comme un théâtre d’ombres chi­noises dans lequel on s’at­tend à des révé­la­tions de secrets de famille ou à des coups de théâtre somp­tueux, mais ce n’est — dans un sens, tant mieux — qu’une his­toire sur la bana­li­té confon­dante des gens simples et de leurs his­toires qui se tissent et se détissent.
Une vraie bonne sur­prise, des­si­née par un jeune illus­tra­teur né en 1983, Dash Shaw, tenant en 720 pages, aux édi­tions ça et là.

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Echelle du sys­tème solaire

On n’a par­fois du mal à se rendre compte des dis­tances que peut repré­sen­ter l’é­loi­gne­ment des pla­nètes du sys­tème solaire les unes des autres. Grâce à cette page, c’est encore plus dif­fi­cile à conce­voir… Mais au moins, c’est stric­te­ment à l’échelle…

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Múm

Une conver­sa­tion à laquelle j’ai par­ti­ci­pé il y a peu de temps m’a mis la puce à l’o­reille. Les musiques d’au­jourd’­hui seraient elles mortes ? Brel aurait-il empor­té avec lui dans la tombe les der­niers arias de musique popu­laire ? Björk ne serait qu’une impos­teuse impos­ture ? Atter­ré j’é­tais. Il ne se serait donc rien pas­sé pen­dant toutes ces années ? Je devais dormir.
Là où je suis pas­sa­ble­ment cir­cons­pect, c’est qu’il y a quelques temps déjà, j’ai emme­né mon fils dans un Vir­gin — je devrais plu­tôt dire que je suis allé dans un Vir­gin accom­pa­gné de mon fils — et je me suis mis en tête de décou­vrir un truc que je ne connais­sais pas, et qui sur­tout me sur­prenne. Un truc bien avec du bon­heur dedans, y’en a besoin. J’ai écou­té quelques trucs, pas convain­cu, pen­dant que mon fils (6 ans) écou­tait tout ce qu’il trou­vait avec déjà l’o­reille connais­seuse. Et sou­dain, c’est le drame, c’est l’illu­mi­na­tion, j’en­tends les carillons du ciel, les anges clai­ron­ner, des Allé­luia sonores réson­ner dans mes oreilles. Mon bout de chou, le casque vis­sé sur les oreilles, se met à crier dans le maga­sin à la face de son père rouge de honte PAPA C’EST GENIAL CE TRUC ACHETE-LE MOI PAPA C’EST SUPER. Fina­le­ment, la musique n’est pas morte.
Il a rai­son le coquin, c’est chouette, agréable à écou­ter, j’é­coute quelques pistes et je suis convain­cu. Je ne connais pas ce groupe com­po­sé de gens venus d’Is­lande, des gens bizarres avec des noms bizarres… (Gun­nar Örn Tynes, Örvar Þórey­jar­son Smá­ra­son, Ólöf Arnalds…) et c’est le début pour lui et moi d’une belle his­toire d’amour.
Ce billet aurait pu s’ap­pe­ler Com­ment mon fils de 6 ans m’a fait décou­vrir Múm

EDIT: je recom­mande vive­ment ce billet de la blo­go­thèque de Chryde où deux vidéos vous attendent en tapant du pied.

[audio:https://theswedishparrot.com/xol/mum.xol]
Múm

Múm

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