Anna Verlet
L’Amérique de Jim Harrison, les couleurs du soleil qui se lève et parfois une légère impression surannée de poster pour fond d’aquarium. Anna Verlet.
Également sur ILoveThatPhoto.
L’Amérique de Jim Harrison, les couleurs du soleil qui se lève et parfois une légère impression surannée de poster pour fond d’aquarium. Anna Verlet.
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Du temps de cerveau disponible pour ceux qui aiment en avoir plein les yeux. Actualités et informations pour tous les jours.
Read moreTout commence comme une vaste blague ; une couverture qui nous avertit que ce que nous avons entre les mains n’est rien d’autre qu’une bande-dessinée, qu’elle ne cible absolument pas les enfants — des têtes d’enfants croquées sont barrées — et l’histoire qui débute avec des planches qu’on croirait faites par un débutant. Bottomless Belly Button (qu’on pourrait traduire par Nombril sans fond) se déroule dans une maison modeste au bord de la mer, avec une terrasse qu’il faut souvent débarrasser du sable qui l’encombre, et du sable, dans les parages, il y en a.
Les enfants de Patrick et Maggie sont venus leur rendre visite, et pour la dernière fois ils sont tous les deux, car ils ont décidé de divorcer alors qu’ils viennent d’avoir 70 ans. Claire, Dennis et Peter sont tous venus et chacun avec son histoire. Dennis est marié avec Aki et vient d’avoir un enfant, il est constamment angoissé. Claire elle, est venue avec sa fille, qu’elle a eu avec un artiste qui n’a jamais voulu assumer son rôle parce qu’il estimait n’en être pas capable. Peter ressemble à une grenouille et passe pour un être totalement absent. Son père dit même de lui qu’il l’aimerait certainement, si seulement il le connaissait.
Une semaine de vacances au bord de la mer et chacun révèle ses angoisses face à ce divorce qui arrive après quarante ans de mariage. Dennis est complètement flippé et cherche partout, dans les cartons et dans le passé de ses parents les preuves accablantes d’une liaison amoureuse, mais il ne trouve rien et désespère de trouver une réponse à ce qui n’est finalement que l’amour qui a pris la poudre d’escampette.
Toute l’œuvre fonctionne comme un opéra souvent silencieux, comme un théâtre d’ombres chinoises dans lequel on s’attend à des révélations de secrets de famille ou à des coups de théâtre somptueux, mais ce n’est — dans un sens, tant mieux — qu’une histoire sur la banalité confondante des gens simples et de leurs histoires qui se tissent et se détissent.
Une vraie bonne surprise, dessinée par un jeune illustrateur né en 1983, Dash Shaw, tenant en 720 pages, aux éditions ça et là.
On n’a parfois du mal à se rendre compte des distances que peut représenter l’éloignement des planètes du système solaire les unes des autres. Grâce à cette page, c’est encore plus difficile à concevoir… Mais au moins, c’est strictement à l’échelle…
Read moreUne conversation à laquelle j’ai participé il y a peu de temps m’a mis la puce à l’oreille. Les musiques d’aujourd’hui seraient elles mortes ? Brel aurait-il emporté avec lui dans la tombe les derniers arias de musique populaire ? Björk ne serait qu’une imposteuse imposture ? Atterré j’étais. Il ne se serait donc rien passé pendant toutes ces années ? Je devais dormir.
Là où je suis passablement circonspect, c’est qu’il y a quelques temps déjà, j’ai emmené mon fils dans un Virgin — je devrais plutôt dire que je suis allé dans un Virgin accompagné de mon fils — et je me suis mis en tête de découvrir un truc que je ne connaissais pas, et qui surtout me surprenne. Un truc bien avec du bonheur dedans, y’en a besoin. J’ai écouté quelques trucs, pas convaincu, pendant que mon fils (6 ans) écoutait tout ce qu’il trouvait avec déjà l’oreille connaisseuse. Et soudain, c’est le drame, c’est l’illumination, j’entends les carillons du ciel, les anges claironner, des Alléluia sonores résonner dans mes oreilles. Mon bout de chou, le casque vissé sur les oreilles, se met à crier dans le magasin à la face de son père rouge de honte PAPA C’EST GENIAL CE TRUC ACHETE-LE MOI PAPA C’EST SUPER. Finalement, la musique n’est pas morte.
Il a raison le coquin, c’est chouette, agréable à écouter, j’écoute quelques pistes et je suis convaincu. Je ne connais pas ce groupe composé de gens venus d’Islande, des gens bizarres avec des noms bizarres… (Gunnar Örn Tynes, Örvar Þóreyjarson Smárason, Ólöf Arnalds…) et c’est le début pour lui et moi d’une belle histoire d’amour.
Ce billet aurait pu s’appeler Comment mon fils de 6 ans m’a fait découvrir Múm…
EDIT: je recommande vivement ce billet de la blogothèque de Chryde où deux vidéos vous attendent en tapant du pied.
[audio:https://theswedishparrot.com/xol/mum.xol] Read more