Il en fallait du talent pour transformer l’œuvre de Maurice Sendak en film. Le livre qui a servi de point de départ au film — on ne peut pas vraiment dire que le film soit l’adaptation du livre mais plutôt le fil conducteur — est un classique de la littérature américaine pour enfant et ce qu’en a fait Spike Jonze est un véritable travail de “raconteur d’histoire”.
Le soir même du jour où j’ai visionné le film, je me suis plongé dans le bouquin de Sendak pour tenter de comprendre un peu mieux les brèches ouvertes dans le film, mais là où celui-ci élargit l’horizon, le livre en dit peu, ferme le discours, s’auto-enroule sur sa définition et c’est ce qui me porte à dire que je n’aime pas du tout le livre, que je trouve particulièrement inintéressant, contre-productif et c’est sans parler du graphisme auquel je n’adhère pas.
Il y a vraiment peu de choses à raconter du film parce que c’est le genre d’œuvre qui fait partie des expériences à vivre ; il s’en dégage une sorte de bienfaisance sacrée, entourée de mystères superficiels, d’une belle douceur de vivre que seule l’enfance est à même de porter et de sublimer.
Le tout est porté à merveille par Max, Max Records, parfait beau petit diable qui semble superbement habiter son monde imaginaire, des créatures monstrueuses ingérables et crédibles — seul bémol, le doublage de KW par Charlotte Gainsbourg, à baffer, insupportable, je n’en ferais mon amie pour rien au monde — et une bande originale littéralement géniale, composée par l’ex-petite amie de Jonze, la très provocante et jolie Karen O, chanteuse des Yeah Yeah Yeahs.
Where the wild things are (admirons tous ensemble l’imagination qu’il faut pour traduire ça en Max et les Maximonstres) est un chef d’œuvre dont on ressort difficilement tellement il nous tire vers ce que nous avons de plus intime, de plus intouchable ; notre enfance…
A déguster avec les petits, ça fait un bien fou…
alors je sais pas pourquoi, mais ça me donne pas du tout envie
Mon fils a pleuré une heure après l’avoir vu ; mais vraiment pleuré… Le film n’est pas un conte pour enfant sage ; il bouscule, peut déranger. Il est beau, agaçant, troublant. Et je suis d’accord, le titre français est ridicule. J’aurais préféré “Max et l’île sauvage” ou “Là où sont les monstres”… Bref…