Typhon — Joseph Conrad

A Storm Brewing

Il y a long­temps que je vou­lais lire Typhon, un petit livre écrit par Joseph Conrad en 1900. Typhon, c’est un peu le Graal du roman mari­time, mais contrai­re­ment à ce que pour­rait pen­ser, ce n’est pas un simple livre d’a­ven­tures mari­times, ni un livre catas­trophe, mais bien plu­tôt un simple livre qui parle d’hommes sur un bateau. Le mau­vais temps est à l’o­ri­gine de cette ambiance pois­seuse et les hommes qui coha­bitent sur la nef cha­hu­tée par les flots et le vent vont se retrou­ver pris ensemble dans la tourmente.

Des lueurs pareilles à de longues flammes pâles trem­blaient sur les sur­faces polies du métal ; les énormes têtes des mani­velles émer­geaient tour à tour du par­quet de chauffe en un éclair de cuivre et d’a­cier — et dis­pa­rais­saient, tan­dis que les bielles aux join­tures épaisses, pareil à des membres de sque­lette, sem­blaient les atti­rer, puis les reje­ter avec une pré­ci­sion fatale. Et tout au fond, dans une demi-clar­té, d’autres bielles allaient et venaient, s’es­qui­vant déli­bé­ré­ment, des tra­verses dode­li­naient de la tête, des disques de métal glis­saient sans frot­te­ment l’un contre l’autre, lents et calmes dans un tour­noi de lueurs et d’ombres.

Le typhon, s’il est un des per­son­nages prin­ci­paux du livre, n’est même pas pré­sent à l’ex­té­rieur du bateau mais bel et bien à l’in­té­rieur, dans l’am­biance ter­ri­ble­ment lourde entre les hommes d’é­qui­page et les deux cents coo­lies qui y ont embar­qué pour retour­ner au pays. Typhon est une pièce majeure, une des pièces maî­tresses de l’œuvre de Conrad, trop court pour être un roman, trop long pour être une nou­velle, un pur joyau.

Une petite flamme brilla de nou­veau sur le verre et le métal du baro­mètre au chef bran­lant. Les yeux de Mac Whirr s’y fixèrent. Il les fer­mait à demi pour concen­trer son atten­tion, comme épiant un signe imper­cep­tible. Avec sa face grave, il res­sem­blait à un bonze dif­forme et bot­té en train de consul­ter un idole et lui brû­lant au nez de l’en­cens. Il n’y avait pas d’er­reur ; il n’a­vait jamais vu de sa vie le baro­mètre aus­si bas.

Joseph Conrad, Typhon
Folio Gallimard
Tra­duc­tion d’An­dré Gide

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Tem­pête d’ocre

Une énorme tem­pête de pous­sières rouges venue du désert s’est abat­tue, mer­cre­di 23 sep­tembre, sur l’est de l’Aus­tra­lie, affec­tant par­ti­cu­liè­re­ment la vie des habi­tants de Sid­ney. […] Les ser­vices de secours ont fait état d’un grand nombre de cas de pro­blèmes res­pi­ra­toires. La visi­bi­li­té ne dépas­sait pas deux à trois mètres dans cer­tains endroits, a consta­té la police. […] Consi­dé­rée comme la pire du genre depuis les années 1940, cette tem­pête de sable s’est éten­due sur 600 kilo­mètres, jus­qu’à la côte de l’E­tat du Queens­land, au nord-est du pays, et pour­rait même atteindre la Nou­velle-Zélande, selon des experts. (Source Le Monde).

On a beau dire, mais c’est quand-même rude­ment joli.

Toutes les pho­tos de ce Red Dust, sur Fli­ckr. A voir éga­le­ment sur le Sid­ney Mor­ning Herald, et ici aus­si.

Via PopA­ve­nue et Pru­ned.

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