Mots d’un voca­bu­laire oublié II

Aver­tis­se­ment: billet à haute teneur en mots rares et pré­cieux, sau­vés de l’oubli.

  1. 1er volet
  2. 2nd volet
  3. 3ème volet
  4. 4ème volet
  5. 5ème volet
  6. 6ème volet
  7. 7ème volet
  8. 8ème volet
  9. 9ème volet
  10. 10ème volet

Acro­tère

Dans l’ar­chi­tec­ture clas­sique, grecque et romaine antique, les acro­tères (du grec ancien ἀκρωτήριον, puis du latin acro­te­rium) sont des socles (pié­des­taux) sou­te­nant des orne­ments, dis­po­sés au som­met ou sur les deux extré­mi­tés d’un fronton.
Les sta­tues-acro­tères carac­té­ris­tiques, conser­vées au musée de Mur­lo, comme le cow­boy de Mur­lo consti­tuent les ves­tiges étrusques de l’an­tique fabrique locale de Pog­gio Civitate.
Par exten­sion, les acro­tères dési­gnent les orne­ments eux-mêmes ; il peut s’a­gir de sta­tues, de sta­tuettes en pierre, de vases en terre cuite.
Dans l’ar­chi­tec­ture moderne, on appelle mur acro­tère, en abré­gé acro­tère, un muret situé en bor­dure de toi­tures ter­rasses pour per­mettre le rele­vé d’é­tan­chéi­té. Cette appel­la­tion a lar­ge­ment rem­pla­cé, en France, celle, ori­gi­nale, de mur bes­quaire qu’on trouve au Qué­bec et en Belgique.

Acro­tère : tête de sphinx et frag­ments d’aile, vers 540 — 520 avant J.-C.
Pro­ve­nance : Thèbes ?, Ate­lier corin­thien, Terre cuite polychrome
Dépar­te­ment des Anti­qui­tés grecques, étrusques et romaines, Musée du Louvre

Chi­ton

Les chi­tons (Poly­pla­co­pho­ra) sont des mol­lusques marins appar­te­nant à la classe des polyplacophores.
Le terme chi­ton dérive du grec ancien χιτών [chitōn], qui désigne ce qui enve­loppe, la χιτωνίσκος [Chitō­nis­cos] étant une sorte de tunique pour femme.

Le chi­ton est un vête­ment de la Grèce antique. Tunique de lin au plis­sé fin, cou­sue sur les côtés, cein­tu­rée à la taille, courte et sans manche pour les hommes, longue et avec manches pour les femmes, por­tée par les hommes comme par les femmes.
D’a­bord confec­tion­né en laine dans les périodes les plus anciennes, il est ensuite fabri­qué en lin et gagne alors en ampleur pour se por­ter avec une cein­ture à la taille.
Chez les hommes, il peut cou­vrir la jambe jus­qu’à mi-cuisse ou des­cendre jus­qu’au pied. Il peut être orné de des­sins géo­mé­triques pour les jours de fête. Il se peut se por­ter avec un pal­lium (sorte de man­teau). Dans l’ar­mée, le chi­ton est por­té sous l’ar­mure et est d’une cou­leur vive géné­ra­le­ment bleu ou rouge.
Chez les femmes, il se porte long. On parle par­fois de chi­ton ionique. Avec l’ap­pa­ri­tion du lin, il rem­place pro­gres­si­ve­ment le péplos qui n’est pas un vête­ment cou­su mais dra­pé, dont il se dif­fé­ren­cie car il ne retombe pas en plis sur la poi­trine et se porte bouf­fant à la taille grâce à une ceinture.

Vic­toire de Samo­thrace, IIè siècle av. J.-C., Musée du Louvre

Coro­pla­thie

La coro­pla­thie ou coro­plas­tie est un mode de fabri­ca­tion de figures le plus sou­vent en terre cuite dont l’o­ri­gine est proche-orien­tale et impor­tée dans le bas­sin occi­den­tal de la mer Médi­ter­ra­née par les Phéniciens.
Les Étrusques la pra­tiquent (terres cuites du palais de Pog­gio Civi­tate à Mur­lo, ancêtres divi­ni­sés en sta­tues-acro­tères à large « cha­peau » dits cow­boy de Mur­lo) et son apo­gée est atteint entre la fin du VIe et le pre­mier quart du Ve siècle av. J.-C. par les décors du temple de Por­to­nac­cio à Véies, et ceux des deux temples de Pyrgi.
Divers modes de fabri­ca­tion ont pré­va­lu : mode­lée par­fois à la main, elle peut aus­si être issue de moules. Dans le monde punique, elle est sur­tout réa­li­sée au tour.


Aurige, début du Ve siècle avant J.-C., Terre cuite, Col­lec­tion Cam­pa­na, 1863
Dépar­te­ment des Anti­qui­tés grecques, étrusques et romaines, Musée du Louvre

Glyp­tique

La glyp­tique (du grec ancien γλυπτός / glyptós, « objet gra­vé ») est l’art de la taille de pierres, en creux (intaille) ou en relief (camée). Elle exprime le plus sou­vent une idéo­lo­gie poli­tique, reli­gieuse ou culturelle.
Ce terme est sou­vent appro­prié pour dési­gner l’art de tailler les sceaux-cylindres en Mésopotamie.
Dans le Proche-Orient ancien, un sceau-cylindre est un cylindre orné de motifs repré­sen­tant des dieux ou des sym­boles du pou­voir. Ils servent la plu­part du temps à impri­mer ces motifs sur de l’ar­gile, mais on les retrouve éga­le­ment dans des tom­beaux royaux. Ils appa­raissent à par­tir de la période d’U­ruk (4100–3300 av. J.-C.).
Un sceau-cylindre est un petit cylindre sur lequel est gra­vé un motif, avec un court texte iden­ti­fiant son pos­ses­seur (« X, fils de Y, ser­vi­teur de tel dieu ») pour les périodes pos­té­rieures à l’in­ven­tion de l’é­cri­ture. Il est fait pour être dérou­lé sur un tablette d’ar­gile. De ce fait, la sur­face impri­mable repro­duit une frise, exten­sible à l’in­fi­ni, et est plus grande que celle d’un sceau nor­mal. Cela aug­mente donc le poten­tiel nar­ra­tif et déco­ra­tif du sceau, et en fait un sup­port ico­no­gra­phique poten­tiel­le­ment très riche.

Sceau-cylindre et son empreinte, repré­sen­tant une scène mythologique :
Assur atta­quant un monstre est accla­mé par une déesse. Stéa­tite, Assy­rie, IXe-VIIIe siècle av. J.-C.
Dépar­te­ment des Anti­qui­tés orien­tales, Musée du Louvre

Hié­ro­dule

Du grec ancien ἱεροδούλη, de ἱερόν hié­ros (« sacré ») et de δούλη (« esclave de sexe féminin »). 
(Grèce ancienne et Ana­to­lie)
Esclave du temple dédiée à un dieu ou une déesse par­ti­cu­lière, avec une conno­ta­tion fré­quente de pros­ti­tuée sacrée. Cette pros­ti­tu­tion était tolé­rée car au ser­vice du dieu ou de la déesse en question.

Extrait du para­graphe Troi­sième genre dans les socié­tés his­to­riques, article Troi­sième sexe, Wiki­pe­dia.

Dans la mytho­lo­gie méso­po­ta­mienne, qui compte par­mi les pro­duc­tions les plus anciennes connues de l’hu­ma­ni­té, il y a une réfé­rence à un type de per­sonnes qui ne sont ni hommes ni femmes. Selon le mythe de créa­tion sumé­rien retrou­vé sur une tablette du second mil­lé­naire, la déesse Nin­hur­sag pré­sente un corps n’ayant ni organes géni­taux mâles, ni organes géni­taux femelles. Sa place dans la socié­té, assi­gnée par Enki, est d’être « face au roi ». Dans le mythe akka­dien de Atra­ha­sis (vers ‑1700), Enki demande à Nin­tu, la déesse de la nais­sance, d’é­ta­blir une troi­sième caté­go­rie de per­sonnes, en addi­tion aux hommes et aux femmes, qui com­pren­drait les démons qui volent les jeunes enfants, les femmes infer­tiles et les prê­tresses qui n’ont pas le droit d’être enceintes. À Baby­lone, à Sumer et en Assy­rie, cer­tains types d’in­di­vi­dus qui rem­plis­saient un rôle reli­gieux au ser­vice d’Inan­na/Ish­tar ont été décrits comme un troi­sième genre. Ils pra­ti­quaient la pros­ti­tu­tion sacrée (hié­ro­dule), la danse exta­tique, la musique et le théâtre, por­taient des masques et des attri­buts des deux autres genres. À Sumer, le nom cunéi­forme qui leur était attri­bué était ur.sal (« chien/­homme-femme ») et kur.gar.ra (aus­si décrit comme homme-femme). Les uni­ver­si­taires modernes, en ten­tant de les décrire en termes des caté­go­ries de genre contem­po­raines, ont uti­li­sé les termes de « vivant comme des femmes » ou en uti­li­sant des qua­li­fi­ca­tions d’her­ma­phro­dite, eunuque, homo­sexuels, tra­ves­tis, hommes effé­mi­nés (entre autres).

Voir aus­si Nadī­tu, Qede­sha, Hié­ro­ga­mie (Hie­ros Gamos)

Déesse Lili­tu, Inanna/Ishtar, Ere­sh­ki­gal, XIXè-XVIIIè siècle av. J.-C. Bri­tish Museum

Pro­py­lée

Un pro­py­lée est à l’o­ri­gine un ves­ti­bule condui­sant à un sanc­tuaire. Aujourd’­hui on l’emploie au plu­riel, il désigne un accès monu­men­tal. C’est la porte d’en­trée d’un sanc­tuaire, la sépa­ra­tion entre un lieu pro­fane (la cité) et un monde divin (le sanctuaire).

Le plus célèbre exemple de pro­py­lée est celui de l’A­cro­pole d’A­thènes, réa­li­sé par Mné­si­clès de 437 à 432 av. J.-C., dans le cadre des grands tra­vaux de Péri­clès après les guerres médiques. Il est com­po­sé d’un ves­ti­bule cen­tral et de deux ailes de chaque côté. À l’Est et à l’Ouest, il est flan­qué de deux por­tiques avec six colonnes doriques. L’aile nord se nomme la pina­co­thèque et était une salle de ban­quet et d’ex­po­si­tion d’œuvres d’art.

Julien David Le Roy. Vue des Ruines des Pro­py­lées, ou de la Porte de la Cita­delle d’Athènes.
Les Ruines des Plus Beaux Monu­ments de la Grèce. 1758.

Rython

Un rhy­ton, rython ou rhy­thon (du grec rhein, cou­ler) désigne un vase en terre cuite ou en métal mesu­rant envi­ron 25 cen­ti­mètres de hau­teur qui se repré­sente sous la forme d’une corne, à une anse, com­por­tant une ouver­ture de fond par laquelle le liquide s’é­coule et dont l’ex­tré­mi­té se ter­mine par une tête ani­male ou humaine. Il a été essen­tiel­le­ment fabri­qué par les Thraces et les Romains au cours des Ve et VIe siècles avant Jésus-Christ. Il était uti­li­sé pour boire mais aus­si pour cer­taines céré­mo­nies et rituels reli­gieux comme lors des libations.

Une bien riche col­lec­tion de rythons

Rython Thrace du tré­sor de Kazan­lak (Seu­tho­po­lis, capi­tale du royaume des Odryses), Bulgarie

Toreu­tique

La toreu­tique est l’art de tra­vailler le métal par le mar­te­lage de métaux (or et argent prin­ci­pa­le­ment) ou par la gra­vure, allant de la simple cour­bure du métal à l’ins­crip­tion de motifs détaillés gra­vés ou en relief dans le métal choi­si. Ce tra­vail se fait par l’u­sage d’ou­tils divers tels que la masse, le mar­teau, des ciseaux à tran­chant en biseau ou encore un burin. On peut ain­si avoir ten­dance à la rap­pro­cher de l’or­fè­vre­rie. La toreu­tique existe depuis la haute anti­qui­té. Elle est attes­tée à l’Age du Bronze et a fleu­ri en Méso­po­ta­mie et en Perse, bien que le terme n’ait été inven­té qu’au XIXe siècle.

Consul­ter le très riche blog des étu­diantes en archéo­lo­gie de Paris I, qui semble mal­heu­reu­se­ment ne plus être ali­men­té depuis 2010.

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Plu­sieurs visions d’un même couple mythique dans l’art, Eros et Psyché

L’his­toire d’Eros et Psy­ché est une his­toire tra­gique comme les Grecs les aimaient tant, une his­toire dans laquelle Psy­ché, femme à la beau­té incroyable se voit l’ob­jet de cultes et de dévo­tions de la part des Hommes, mais ne trouve pas de mari pour l’é­pou­ser, contrai­re­ment à ses deux sœurs. Le culte dont elle est l’ob­jet agace for­te­ment Aphro­dite, jalouse qu’on puisse la concur­ren­cer. Elle envoie alors Eros pour la séduire et la punir en fai­sant en sorte qu’elle tombe amou­reuse d’un humain mépri­sable, mais l’his­toire tourne court quand Eros lui-même tombe amou­reux de sa proie à la beau­té insou­te­nable en se bles­sant avec une de ses flèches (car Eros n’est ni plus ni moins qu’un ange­lot armé d’un arc et de flèches…). Psy­ché arrive à échap­per au cruel des­tin que la Pythie lui pré­dit et Eros la rejoint dans la palais d’or dans lequel Zephyr l’a dépo­sée. Tous les deux passent leurs nuits à faire l’a­mour (c’est en tout cas comme ça que je tra­duis la scène ; il y a peu de chances pour que leurs nuits fussent pas­sées à lire les Méta­mor­phoses d’O­vide…) mais le dieu de l’a­mour deman­da à son amante de ne pas cher­cher à connaître son iden­ti­té. Com­blée, elle sou­haite tou­te­fois décou­vrir l’i­den­ti­té de son amant qui la quitte tous les matins avant l’aube, et tan­dis qu’elle tend une lampe à huile au-des­sus du visage du jeune homme, une goutte tombe sur son épaule et le réveille. Furieux, il s’en­fuit et Aphro­dite sou­met la traî­tresse à une série d’é­preuves dont elle ne sor­ti­ra pas indemne. Eros la rani­me­ra d’un bai­ser… et l’emmènera devant Zeus qui lui fera boire l’am­broi­sie, pour lui don­ner l’éternité.

Cette his­toire d’a­mour com­plexe et tour­men­tée a ins­pi­ré bon nombre d’ar­tistes dont ils ont ren­du des ver­sions plus ou moins heu­reuses, plus ou moins sen­suelles… Petit tour d’ho­ri­zon avec des peintres peu connus et un sculpteur.

Káro­ly BRO­CKY (Hon­grois): Eros est repré­sen­té avec le corps d’un ado­les­cent, mais à regar­der de plus près, on jure­rait que c’est le corps d’une per­sonne de petite taille. Les pro­por­tions sont étran­ge­ment courtes et on voit bien que la jambe d’E­ros est plus petite que celle de Psy­ché. Son tronc semble par contre trop grand. Sa posi­tion défie les lois de l’at­trac­tion et nous confirme que nous sommes bien en pré­sence d’un être fan­tas­tique. C’est une œuvre qui m’a l’air neutre, sans grand inté­rêt, sur­tout pour un peintre tardif.

Fran­çois-Édouard PICOT (Fran­çais): De la part d’un peintre néo­clas­sique, on pou­vait s’at­tendre à trou­ver dans cette his­toire un sujet par­fait. Nous avons ici un Eros gam­ba­dant, dans un style lyrique et enle­vé dans un décor dra­pé, pro­pret et ordon­né. Même les ailes d’E­ros ne sont pas frois­sées après cette nuit d’a­mour. Tout ici semble trop ran­gé, trop mis en scène, la toile manque cruel­le­ment de spon­ta­néi­té, et au lieu d’une nuit d’a­mour pas­sion­née, on se croi­rait plu­tôt dans une pièce de théâtre antique par­fai­te­ment acces­soi­ri­sée. Tou­te­fois, la lumière est abso­lu­ment superbe.

Hugh Dou­glas HAMIL­TON (Irlan­dais): J’aime beau­coup celui-ci (peut-être parce que Psy­ché res­semble à une fille que je connais). Le mou­ve­ment d’E­ros est tout en ten­sion et enve­loppe son amante. Ici le décor n’est plus une chambre, mais nous sommes en pleine nature, ce qui aug­mente l’im­pres­sion de clan­des­ti­ni­té, et Psy­ché étran­ge­ment, a les yeux ouverts. Pour le coup, je me demande si la scène cor­res­pond à la période où ils se ren­contrent dans le secret ou si ce n’est pas le moment où il la res­sus­cite, d’au­tant qu’elle aus­si porte une paire d’ailes. Est-ce parce que l’au­teur est Irlan­dais, mais il me semble que les amants ont les che­veux roux, non ?

Jacques-Louis DAVID (Fran­çais, à ne pas confondre avec le coif­feur): Je n’ai jamais beau­coup aimé David, trop pom­peux à mon goût, trop par­ti­san ou trop napo­léo­nien pour être hon­nête. Ici, il me donne une autre bonne occa­sion de ne pas spé­cia­le­ment l’ap­pré­cier, car je trouve l’œuvre pré­sente ridi­cule. Si cette Psy­ché m’in­dif­fère par sa froi­deur, Eros a la trogne rouge et avi­née d’un faune bac­chu­sien et le che­veux lui­sant. On croi­rait un soû­lard qui vient de tirer son coup, plu­tôt fier de ses prouesses. De plus, on a presque l’im­pres­sion qu’il regarde le peintre de la scène… Vrai­ment, je la trouve inconvenante. 

Joshua REY­NOLDS (Anglais): Voi­ci cer­tai­ne­ment la repré­sen­ta­tion que je trouve la plus belle et la plus sen­suelle car la scène est prise sur le vif ; la main ouverte de Psy­ché le signi­fie bien. Eros, quant à lui, est ici désa­cra­li­sé ; c’est un être frêle, pâle et jeune, mais d’une beau­té trou­blante. Son som­meil a l’air pro­fond et l’ex­pres­sion de son amante tra­duit son admi­ra­tion, et cer­tai­ne­ment aus­si le sou­la­ge­ment. Rey­nolds fut le maître de William Turner.

Anto­nio CANO­VA (Ita­lien): Je me sou­viens que mon pro­fes­seur de des­sin détes­tait Cano­va et qu’il m’in­vi­tait à me détour­ner de son œuvre, qui est pour­tant d’une grand finesse, si l’on exclue son propre tom­beau, par­ti­cu­liè­re­ment de mau­vais goût. Cette sculp­ture de Cano­va est à mon sens d’une grande beau­té. C’est ici la scène de la résur­rec­tion qui est évo­quée et la posi­tion d’E­ros sou­te­nant le corps de son aimée qui à sa tour le prend de ses deux mains et un geste d’une finesse et d’une déli­ca­tesse hors du com­mun, fluide et natu­relle, même si au fond, si on enlève toute poé­sie à la situa­tion, je doute qu’il puisse la rete­nir par l’en­droit où il la tient sans lui faire mal… (on me dit dans l’o­reillette que ce n’est qu’une sta­tue de marbre blanc et non de vrais êtres de chair). Cano­va a su trans­fi­gu­rer la scène et la rendre légère et sacrée, ce qui n’est pas for­cé­ment le cas des autres œuvres.

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