Nov 24, 2013 | Livres et carnets |
Beowulf est un monument de la littérature anglaise. Venu du fond des âges, c’est un des plus anciens témoignages de la poésie anglo-saxonne, d’une époque ténébreuse à cheval entre la tradition scandinave et les premières heures du christianisme outre-manche. Le drame de cette œuvre est qu’il n’en reste plus qu’un témoignage remontant à ses origines, aux environs du Xème siècle, mais qui est fortement endommagé suite à l’incendie en 1731 de la bibliothèque de son propriétaire, Sir Robert Bruce Cotton ; il ne reste plus aujourd’hui que quatre feuillets, dont la première page du Cotton MS Vitellius A XV. On trouvera ici une traduction en français, pas la meilleure malheureusement, par Léon Botkine en 1877. Beowulf a par ailleurs été longuement étudié par J.R.R. Tolkien qui n’a pas hésité à s’en servir pour écrire Le Seigneur des Anneaux. J’ai trouvé une partie de la très belle version illustrée de Beowulf par le dessinateur belge Mark Severin en 1954, que je reproduis ici.
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Jul 28, 2013 | Livres et carnets |
Pendant les heures perdues, je lis quelques poèmes de Djalâl ad-Dîn Rûmî, plus connu sous le simple nom de Rûmî. Ce sont des poèmes joyeux, célébrant l’amour le plus haut qui soit, même si l’auteur ne cesse de pleurer la perte de son ami et maître Shams ed Dîn Tabrîzî. Dans ce très beau poème nommé Stupeur, on voit à quel point l’amour le porte à voir des images surréelles, que les mots expriment dans une sorte d’éther halluciné, un monde idéal intense. Je reproduis ici la mise en page respectée par la traductrice, ce qui en conserve le mystère et les images très subtiles.

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Apr 16, 2013 | Passerelle |

Les boucles en désordre, tout en sueur, la lèvre riante et ivre,
La robe déchirée, chantant un poème et le verre à la main,
L’œil querelleur, la bouche enchanteresse,
A minuit, hier, Il est venu s’asseoir à mon chevet.
Il a penché la tête vers mon oreille pour, d’un accent triste,
Me dire : “Ô mon ancien amoureux, tu dors donc ?
L’amant à qui l’on verse un tel vin à la pointe du jour
Devient hérétique en amour s’il ne se fait adorateur du vin”.
Allons, dévot, ne blâme point ceux qui boivent le coupe jusqu’à la lie,
Car aucun autre présent nous a été offert le jour ou le Seigneur a dit “Ne suis-je pas ton maître ?”
Le rire de la coupe de vie et des boucles emmêlées d’une jolie créature,
Ah combien de repentir n’ont-ils brisés, comme ont brisé celui d’Hafez.
Très beau poème du poète persan Hafez (Khouajeh Chams ad-Din Mohammad Hafez‑e Chirazi, XIVème siècle)
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Mar 18, 2013 | Livres et carnets |

Je ne suis jamais allé sur le Bosphore, tu ne m’y as jamais amené /
Moi dans tes yeux j’ai vu la mer, un scintillant incendie bleu »
Sergueï Aleksandrovitch Essenine
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Sep 20, 2012 | Livres et carnets |
Dans le nord, un pin solitaire
Se dresse sur une colline aride.
Il sommeille ; la neige et la glace
L’enveloppent de leur manteau blanc.
Il rêve d’une beau palmier,
Là-bas au pays du soleil,
Qui se désole, morne et solitaire,
Sur la falaise de feu.
Henri Heine

Photo © Denis Collette
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