Jul 28, 2013 | Livres et carnets |
Pendant les heures perdues, je lis quelques poèmes de Djalâl ad-Dîn Rûmî, plus connu sous le simple nom de Rûmî. Ce sont des poèmes joyeux, célébrant l’amour le plus haut qui soit, même si l’auteur ne cesse de pleurer la perte de son ami et maître Shams ed Dîn Tabrîzî. Dans ce très beau poème nommé Stupeur, on voit à quel point l’amour le porte à voir des images surréelles, que les mots expriment dans une sorte d’éther halluciné, un monde idéal intense. Je reproduis ici la mise en page respectée par la traductrice, ce qui en conserve le mystère et les images très subtiles.

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Apr 16, 2013 | Passerelle |

Les boucles en désordre, tout en sueur, la lèvre riante et ivre,
La robe déchirée, chantant un poème et le verre à la main,
L’œil querelleur, la bouche enchanteresse,
A minuit, hier, Il est venu s’asseoir à mon chevet.
Il a penché la tête vers mon oreille pour, d’un accent triste,
Me dire : “Ô mon ancien amoureux, tu dors donc ?
L’amant à qui l’on verse un tel vin à la pointe du jour
Devient hérétique en amour s’il ne se fait adorateur du vin”.
Allons, dévot, ne blâme point ceux qui boivent le coupe jusqu’à la lie,
Car aucun autre présent nous a été offert le jour ou le Seigneur a dit “Ne suis-je pas ton maître ?”
Le rire de la coupe de vie et des boucles emmêlées d’une jolie créature,
Ah combien de repentir n’ont-ils brisés, comme ont brisé celui d’Hafez.
Très beau poème du poète persan Hafez (Khouajeh Chams ad-Din Mohammad Hafez‑e Chirazi, XIVème siècle)
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Mar 18, 2013 | Livres et carnets |

Je ne suis jamais allé sur le Bosphore, tu ne m’y as jamais amené /
Moi dans tes yeux j’ai vu la mer, un scintillant incendie bleu »
Sergueï Aleksandrovitch Essenine
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Sep 20, 2012 | Livres et carnets |
Dans le nord, un pin solitaire
Se dresse sur une colline aride.
Il sommeille ; la neige et la glace
L’enveloppent de leur manteau blanc.
Il rêve d’une beau palmier,
Là-bas au pays du soleil,
Qui se désole, morne et solitaire,
Sur la falaise de feu.
Henri Heine

Photo © Denis Collette
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Sep 4, 2012 | Histoires de gens |
On dit qu’un des disciples du mathématicien Henri Poincaré, un jeune homme fort brillant à l’avenir encore plus certain que son maître, avait toutes les chances d’être un jour propulsé au devant de la scène avec les honneurs et les lauriers qui vont avec.
Cependant, malgré les espoirs que le maître plaçait en son disciple, celui-ci disparut un jour de la circulation, corps et biens (peut-être plus corps que biens) et on rapporta au grand mathématicien que l’homme était parti « pour devenir poète ».
A peine surpris, le scientifique répondit simplement :
« Je savais bien qu’il n’avait aucune imagination…»
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