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Beo­wulf le guerrier

Beo­wulf est un monu­ment de la lit­té­ra­ture anglaise. Venu du fond des âges, c’est un des plus anciens témoi­gnages de la poé­sie anglo-saxonne, d’une époque téné­breuse à che­val entre la tra­di­tion scan­di­nave et les pre­mières heures du chris­tia­nisme outre-manche. Le drame de cette œuvre est qu’il n’en reste plus qu’un témoi­gnage remon­tant à ses ori­gines, aux envi­rons du Xème siècle, mais qui est for­te­ment endom­ma­gé suite à l’in­cen­die en 1731 de la biblio­thèque de son pro­prié­taire, Sir Robert Bruce Cot­ton ; il ne reste plus aujourd’­hui que quatre feuillets, dont la pre­mière page du Cot­ton MS Vitel­lius A XV. On trou­ve­ra ici une tra­duc­tion en fran­çais, pas la meilleure mal­heu­reu­se­ment, par Léon Bot­kine en 1877. Beo­wulf a par ailleurs été lon­gue­ment étu­dié par J.R.R. Tol­kien qui n’a pas hési­té à s’en ser­vir pour écrire Le Sei­gneur des Anneaux. J’ai trou­vé une par­tie de la très belle ver­sion illus­trée de Beo­wulf par le des­si­na­teur belge Mark Seve­rin en 1954, que je repro­duis ici.

Beowulf (1) - illustration par Severin - 1954 (more…)

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Stu­peur — Dja­lâl ad-Dîn Rûmî

Pen­dant les heures per­dues, je lis quelques poèmes de Dja­lâl ad-Dîn Rûmî, plus connu sous le simple nom de Rûmî. Ce sont des poèmes joyeux, célé­brant l’a­mour le plus haut qui soit, même si l’au­teur ne cesse de pleu­rer la perte de son ami et maître Shams ed Dîn Tabrîzî. Dans ce très beau poème nom­mé Stu­peur, on voit à quel point l’a­mour le porte à voir des images sur­réelles, que les mots expriment dans une sorte d’é­ther hal­lu­ci­né, un monde idéal intense. Je repro­duis ici la mise en page res­pec­tée par la tra­duc­trice, ce qui en conserve le mys­tère et les images très subtiles.

Jalal al-Din Rumi, Maulana

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Le vin nocturne

Mystic Iran

Les boucles en désordre, tout en sueur, la lèvre riante et ivre,
La robe déchi­rée, chan­tant un poème et le verre à la main,
L’œil que­rel­leur, la bouche enchanteresse,
A minuit, hier, Il est venu s’as­seoir à mon chevet.
Il a pen­ché la tête vers mon oreille pour, d’un accent triste,
Me dire : “Ô mon ancien amou­reux, tu dors donc ?
L’a­mant à qui l’on verse un tel vin à la pointe du jour
Devient héré­tique en amour s’il ne se fait ado­ra­teur du vin”.
Allons, dévot, ne blâme point ceux qui boivent le coupe jus­qu’à la lie,
Car aucun autre pré­sent nous a été offert le jour ou le Sei­gneur a dit “Ne suis-je pas ton maître ?”
Le rire de la coupe de vie et des boucles emmê­lées d’une jolie créature,
Ah com­bien de repen­tir n’ont-ils bri­sés, comme ont bri­sé celui d’Hafez.

Très beau poème du poète per­san Hafez (Khoua­jeh Chams ad-Din Moham­mad Hafez‑e Chi­ra­zi, XIVème siècle)

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