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Codex Dres­den­sis

Le très excellent blog Biblio­dys­sey, spé­cia­li­sé dans l’art de l’illus­tra­tion et les docu­ments anciens et qui a pour habi­tude d’a­li­men­ter abon­dam­ment d’i­mages cha­cun de ses billets, vient de publier un très bel article sur le Codex de Dresde qui a fait cou­lé tant d’encre ces der­niers temps à cause de la sor­tie du film 2012 (ceci est un euphé­misme car on était tout de même plus près de l’as­phyxie d’in­for­ma­tion et de délires para­noïaques). Conser­vé à la Säch­sische Lan­des­bi­blio­thek de Dresde, le manus­crit aurait été rédi­gé au XIIè siècle et se com­pose de 39 feuillets en accor­déon de 9 × 20,5 cm pour une lon­gueur totale de 3,56m et reste consi­dé­ré comme le plus beau et le plus com­plet des manus­crits maya ; il est une source essen­tielle de com­pré­hen­sion pour le calen­drier maya et leur sys­tème astro­no­mique. Avant tout, c’est un superbe docu­ment en cou­leur, dont on doit en par­tie la décou­verte à l’ex­plo­ra­teur alle­mand Alexan­der von Hum­boldt, même s’il a été endom­ma­gé par une inon­da­tion suite au bom­bar­de­ment de la ville de Dresde de 1945. Tou­te­fois, ce docu­ment est répu­té n’être qu’une copie envoyée par Hernán Cor­tés en 1519 en Europe d’un ori­gi­nal com­po­sé entre 700 et 900 après J.-C., ce qui en fait, de loin, le plus vieux livre du conti­nent américain

Liens:

  1. Le docu­ment inté­gral sur le site de la bibliothèque 
  2. Liste des Codex de Méso-Amé­rique sur le site du FAMSI
  3. Voir éga­le­ment la col­lec­tion de liens sur le sujet, sur le billet ori­gi­nal
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Un nom­bril au bord de l’océan

bottomless_belly_buttonTout com­mence comme une vaste blague ; une cou­ver­ture qui nous aver­tit que ce que nous avons entre les mains n’est rien d’autre qu’une bande-des­si­née, qu’elle ne cible abso­lu­ment pas les enfants — des têtes d’en­fants cro­quées sont bar­rées — et l’his­toire qui débute avec des planches qu’on croi­rait faites par un débu­tant. Bot­tom­less Bel­ly But­ton (qu’on pour­rait tra­duire par Nom­bril sans fond) se déroule dans une mai­son modeste au bord de la mer, avec une ter­rasse qu’il faut sou­vent débar­ras­ser du sable qui l’en­combre, et du sable, dans les parages, il y en a.

Les enfants de Patrick et Mag­gie sont venus leur rendre visite, et pour la der­nière fois ils sont tous les deux, car ils ont déci­dé de divor­cer alors qu’ils viennent d’a­voir 70 ans. Claire, Den­nis et Peter sont tous venus et cha­cun avec son  his­toire. Den­nis est marié avec Aki et vient d’a­voir un enfant, il est constam­ment angois­sé. Claire elle, est venue avec sa fille, qu’elle a eu avec un artiste qui n’a jamais vou­lu assu­mer son rôle parce qu’il esti­mait n’en être pas capable. Peter res­semble à une gre­nouille et passe pour un être tota­le­ment absent. Son père dit même de lui qu’il l’ai­me­rait cer­tai­ne­ment, si seule­ment il le connaissait.

Bottomless Belly ButtonUne semaine de vacances au bord de la mer et cha­cun révèle ses angoisses face à ce divorce qui arrive après qua­rante ans de mariage. Den­nis est com­plè­te­ment flip­pé et cherche par­tout, dans les car­tons et dans le pas­sé de ses parents les preuves acca­blantes d’une liai­son amou­reuse, mais il ne trouve rien et déses­père de trou­ver une réponse à ce qui n’est fina­le­ment que l’a­mour qui a pris la poudre d’escampette.

Toute l’œuvre fonc­tionne comme un opé­ra sou­vent silen­cieux, comme un théâtre d’ombres chi­noises dans lequel on s’at­tend à des révé­la­tions de secrets de famille ou à des coups de théâtre somp­tueux, mais ce n’est — dans un sens, tant mieux — qu’une his­toire sur la bana­li­té confon­dante des gens simples et de leurs his­toires qui se tissent et se détissent.
Une vraie bonne sur­prise, des­si­née par un jeune illus­tra­teur né en 1983, Dash Shaw, tenant en 720 pages, aux édi­tions ça et là.

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