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Le bianz­hong et le jian du Mar­quis Yi de Zeng

Pho­to © Feng Zhong

Par­mi les objets trou­vés dans la tombe du Mar­quis Yi (乙) de Zeng, datant du Vè siècle avant J.-C., se trou­vait un ins­tru­ment colos­sal, regrou­pant 65 cloches de bronze, toutes rete­nues sur une char­pente fine­ment ouvra­gée. La décou­verte de cet ins­tru­ment dans la tombe du roi d’une petite pro­vince de la période des Royaumes Com­bat­tants (战国) indique à quel point les arts pre­naient une place impor­tante dans les cours des petits royaumes d’a­lors. Dans la tombe ont éga­le­ment été trou­vés les cer­cueils emboi­tés du Mar­quis, recou­verts d’un somp­tueux laque rouge et noir ain­si qu’un jian en bronze, une énorme cuve à double fond ser­vant d’i­so­therme. (more…)

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Le masque tao­tie (tao tie wen)

Masque taotie sur la couverte d'un ding en bronze de la dynastie Shang

Le masque tao­tie a cette par­ti­cu­la­ri­té de se confondre avec la déco­ra­tion de cer­tains types de réci­pients, notam­ment les ding, des tri­podes mas­sifs ori­gi­nel­le­ment en céra­mique mais géné­ra­le­ment en bronze cen­sés recueillir les offrandes et pla­cés à l’en­trée des temples, équi­pés de deux poi­gnées oppo­sées. La dis­cré­tion de ces déco­ra­tions per­met d’ap­por­ter une symé­trie douce et de creu­ser des figures en bas-relief, plus facile à figu­rer sur des objets en bronze. On retrouve la plu­part du temps ces motifs enchâs­sés au creux de spi­rales car­rées et de cro­chets enrou­lés. (more…)

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La tigresse (vase You de la dynas­tie Shang)

De la dynas­tie des Shang 商朝 (ou Yin) s’é­ten­dant du XVIIIè au XIè siècle avant Jésus-Christ nous est par­ve­nue cette tigresse, carac­té­ris­tique de l’âge du bronze chi­nois ; elle mesure 32 cm de haut et repré­sente une féline pos­tée sur ses pattes arrière et sa queue, tenant dans son giron une sil­houette humaine, la gueule ouverte ren­fer­mant la tête. Le décor recou­vrant cet objet de déco­ra­tion riche des­ti­né à rece­voir des bois­sons fer­men­tées est par­ti­cu­liè­re­ment fin et recher­ché, se confon­dant en volutes car­rées et a pour par­ti­cu­la­ri­té d’être cou­vert de repré­sen­ta­tions animalières.
Cette tigresse, sous son aspect pro­tec­teur, serait en fait rela­tive à une légende selon laquelle Ziwen, petit-fils de Ruoao, aurait été recueilli bébé par une tigresse qui l’au­rait éle­vé. On retrouve trace de ce récit dans les Annales des Prin­temps et des Automnes (春秋 Chūn Qiū) com­men­té dans le com­men­taire de Zuo (左傳). L’in­ter­pré­ta­tion du sacri­fice rituel ou du rite cha­ma­nique n’est pas à exclure, même si l’at­ti­tude du per­son­nage laisse trans­pa­raitre une cer­taine sérénité.

Pho­to © Sté­phane Piera /
Musée Cer­nu­schi / Roger-Viollet

Le car­tel de la tigresse sur le site du Musée Cernuschi.

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Le car­net de Vil­lard de Honnecourt

Vil­lard de Hon­ne­court nous vient tout droit du début du XIIIè siècle, de sa Picar­die natale. Sa pro­fes­sion était magis­ter lato­mus, c’est-à-dire maître d’œuvre, pro­fes­sion dans laquelle on recon­naît le titre de des­si­na­teur, archi­tecte, chef de chan­tier et com­pa­gnon du devoir. Vil­lard n’a­vait en soi rien d’ex­cep­tion­nel, si ce n’est que l’homme était un voya­geur, un artiste et cer­tai­ne­ment une per­sonne recon­nue dans la pro­fes­sion des bâtis­seurs de cathé­drales, mais il nous a lais­sé un témoi­gnage de son art dans son car­net, car l’homme était des­si­na­teur de talent, lais­sant une trace des monu­ments qui lui ont plu, expé­ri­men­tant diverses tech­niques pour des­si­ner les pro­por­tions d’un corps humain ou appli­quer des moyens mné­mo­tech­niques. On y trouve éga­le­ment des recettes, des planches natu­ra­listes et des scènes religieuses.
Le car­net conte­nait à l’o­ri­gine une cen­taine de pages au for­mat 14x22, mais il n’en reste plus qu’une soixan­taine aujourd’­hui, par­fai­te­ment conser­vés à la Bil­bio­thèque Natio­nale de France. (more…)

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Les Dieux qui entendent

Cette plaque tout à fait éton­nante en marbre blanc retrou­vée au Séra­peion de Thes­sa­lo­nique et datant du Ier siècle av. J.-C. est en réa­li­té une plaque votive ou ex-voto, don­née en remer­cie­ment d’un acte mira­cu­leux ou d’une béné­dic­tion. Une oreille gauche et deux oreilles droites, lar­ge­ment dif­fé­ren­ciées, sont sculp­tées en haut-relief et sym­bo­lisent l’ir­rup­tion du sacré dans la réa­li­té (épi­pha­nie) en la per­sonne des trois dieux véné­rés à Thes­sa­lo­nique et récu­pé­rés de la mytho­lo­gie égyp­tienne ; Isis, Séra­pis et Har­po­crate (forme tar­dive d’Ho­rus enfant). Ces oreilles sont l’ex­pres­sion des dieux qui « entendent » les prières des fidèles, Theoi epè­kooi (Θεοι επηκοοι) et exaucent leurs sou­haits. Un très bel objet qui n’est pas sans rap­pe­ler le sym­bo­lisme fort des piliers her­maïques, et qui a été expo­sé lors de l’ex­po­si­tion Alexandre le Grand et la Macé­doine antique au Louvre.

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