Lors de ma virée d’hier au Musée Gui­met pour l’ex­po­si­tion sur Ang­kor, j’ai flâ­né dans les autres dépar­te­ments à la décou­verte de ce qui me pou­vait me sau­ter au visage (c’est fou ce que dans les musées on peut croi­ser comme gens péné­trés, tous spé­cia­listes de tous les aspects des arts asia­tiques, oui c’est fan­tas­tique…) et j’ai décou­vert cette petite sta­tue en bronze doré pro­ve­nant du Tibet. Elle repré­sente le dieu poly­morphe Heva­j­ra dans son aspect kapa­ladha­ra, c’est-à-dire affu­blé de huit visages, seize bras et quatre jambes. Je ne suis pas vrai­ment très au clair sur la signi­fi­ca­tion de cha­cun des attri­buts qu’il porte car c’est réel­le­ment l’ex­pres­sion d’un éso­té­risme pro­fond, mais cela vau­drait le coup de s’y pen­cher. On peut trou­ver sur le site du musée une autre repré­sen­ta­tion de ce couple, dont la posi­tion est pour le moins suggestive.

Hevajra et Nairâtmya - Tibet - XVIe siècle - Musée Guimet

Ce qui a rete­nu mon atten­tion de cette petite chose, c’est la ten­dresse. Le dieu Heva­j­ra aux huit visages enlace son épouse Nai­rât­mya avec une ten­dresse incroyable et je trouve par­ti­cu­liè­re­ment sen­suel le port de tête des deux amants affron­tés, bouche contre bouche. C’est à ce genre de petit détail qu’on trouve de l’hu­ma­ni­té dans les repré­sen­ta­tions divines.

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