Épisode précédent : Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Carnet de voyage en Turquie – 6 août) : La route d’Arycanda et les mantı
Bulletin météo de la journée (mardi) :
- 10h00 : 36.7°C / humidité : 25% / vent 31 km/h
- 14h00 : 39.6°C / humidité : 18% / vent 17 km/h
- 22h00 : 35.1°C / humidité : 25% / vent 17 km/h
Ce matin, je me réveille tôt ; je sors sur le balcon et j’hume l’air chaud qui traîne alors qu’il est à peine 6h30. C’est la mi-nuit et il flotte un vent venu des terres qui balancé mes serviettes de bain et de toilette dans le précipice en bas de l’hôtel. Une ambiance bizarre. Je dois descendre par mes propres moyens pour aller chercher mes affaires disséminées au milieu de celles des autres. Je me rends compte une fois arrivé en bas que mon maillot de bain est perché dans le figuier, le reste jonche le sol.
Ce jour est un jour particulier puisque je prends la voiture pour aller loin, à plus de deux cents kilomètres de là dans la direction du nord-nord-ouest, non loin d’une grande ville qui s’appelle Denizli. Le but de cette journée est d’aller visiter un des plus grands sites de la Turquie, un des plus connus, des plus impressionnants : Pamukkale (pamuk = coton, kale = château ou forteresse). La route est un peu longue, je compte environ 4h30 pour presque 300 km en taillant un itinéraire le plus droit possible, sur une route que je ne connais absolument pas et qui pourrait très bien m’apporter des surprises. La déception d’Arycanda me pousse à préparer et à assurer au maximum cette virée. Je n’ai pas l’intention de revenir bredouille cette fois-ci.
Je prends un petit déjeuner bâclé en cinq minutes et je suis déjà sur la route, appareil photo prêt à tirer et me voici parti.
Je commence par un arrêt à la pompe à essence, le premier depuis que je suis ici et j’apprends comment ça fonctionne. C’est à l’ancienne, on se croirait revenu dans la France des années 50. On demande ce qu’on veut au pompiste qui vous sert en programmant sa machine et bloquant le pistolet de la pompe avec un gros morceau de tube en plastique. Pendant que le réservoir se remplit, il lave mon pare-brise qui est littéralement maculé de poussière. Les balais d’essuie-glaces sont rincés, polymérisés et ne balaient plus rien. De toute façon le réservoir de lave-glace est aussi sec qu’un puits abandonné. J’apprends aussi à mes dépends que le gas oil est presque plus cher qu’en France. Passé Kalkan, je trouve sur ma route des villages au nom qui ne m’évoquent pas grand-chose et que j’aurais l’occasion de traverser plusieurs fois par la suite : Ova, Kumluova, Kınık, Çukurincir, Gölbent…
Plusieurs fois je croise les gendarmes (Jandarma) qui de leur air méchant regardent la voiture passer devant eux sans rien dire. Je n’aime pas trop les voir, même si je sais qu’ils sont beaucoup plus disciplinés que les policiers. La route ne cesse de monter. Je m’arrête dans une petite supérette sur le bord de la route où les types ont l’air endormi. Je me demande même si je ne réveille pas celui qui est à la caisse et à qui je donne l’argent pour mes bouteilles d’eau et de Fanta. La route côtoie des pics, des vallées profondes aux teintes bleutées alors que je suis dans l’extrémité de la province de Muğla. Je croise des popotes qui fument sur le bord de la route sur des poêles hors d’âge et j’aurais aimé m’arrêter pour savoir ce qui cuisait dedans, mais j’ai de la route à faire et je suis encore loin d’être arrivé. Arrivé en haut d’un col je fais un arrêt pour sentir l’air qui devient très doux. Rien à voir avec Kaş et son air brûlant.
Je passe par une ville nommée Karabel, annonçant une altitude de 1300 mètres (rakım) où je ne m’arrête pas et où j’apprendrais qu’on peut voir des restes de civilisation hittite ; un lac d’eau boueuse, turquoise, rend ces paysages de montagne absolument superbes. La route est très belle et tout roule plutôt bien. Évidemment, on y roule à la turque, en roulant sur la bande d’arrêt d’urgence pour laisser passer ceux qui veulent vous dépasser, en ne respectant absolument pas les limitations de vitesse et en klaxonnant pour annoncer votre passage. Le comportement sur la route en Turquie est tout à fait cordial, jamais énervé et surtout, assez jouissif et libérateur.
Dans les plaines on peut voir des tumbleweed (virevoltant) et de la poussière voler et cingler contre la carrosserie, comme si nous étions aux États-Unis, ou plus humblement, dans un vieux western, à cette différence près que sur le bord de la route, on ne trouve pas de saloons, mais de toutes petites mosquées. Je fais attention sur la route à bien prendre la déviation pour passer par Altınyayla (celui de la province de Burdur) et qui doit me faire gagner du temps. Pendant ce temps-là, je compte énormément sur le GPS qui devient un précieux renfort puisque la carte n’est pas suffisamment précise pour m’aider. La ville est encadrée de deux cols, le premier à 1580 mètres, le second à 1437 mètres. Les sommets des environs sont de vrais colosses : Eren Dağı (2503 mètres), Çal Dağı (2184 mètres) et Kara Dağ (2015 mètres). La route continue dans une grande vallée où souffle un vent à décorner les bœufs et où mes roues se prennent de plein fouet les virevoltants qui traversent la route, sortis de nulle part.
J’arrive enfin près de Denizli qu’annonce une grande descente et je m’arrête avant de m’enfoncer dans la ville pour déjeuner. Je m’assois pour boire un ayran et manger une çoban salata, mais le restaurant n’a soit disant pas de carte et quand je demande le prix de la salade, on m’annonce un prix exorbitant : 50TL. Je mange ma salade tranquillement et lorsque l’addition arrive, je suis soulagé de voir que le type m’a annoncé 50 au lieu de 15. J’étais à deux doigts de faire un scandale.
J’arrive à Pamukkale qu’on voit de loin dans la vallée. C’est un immense surplomb de plateau qui avance comme la proue d’un bateau sur la vallée, dont la couleur blanche resplendit dans la lumière éclatante. Des rabatteurs m’imposent de me garer où ils le souhaitent pour engager des affaires, mais je les envoie balader et décline leur proposition. Je finis même par trouver une place pour me garer juste au pied du site, à l’extrême opposée de l’endroit où ils m’incitaient à me garer.
Le site de Pamukkale est divisé en deux parties et on comprend vite à son approche pourquoi il est si couru. On entre par en bas, et l’on doit enlever ses chaussures en arrivant sur le travertin qu’on escalade sur un plan incliné. Le site est une tufière qui repose sur dix-sept sources d’eau chaude très chargée en carbonate de calcium se déposant partout où il peut après évaporation. Le résultat est spectaculaire et explique aussi bien la venue des touristes que l’installation des anciens sur le site de Hiérapolis, l’autre versant du site. Sur ce plan incliné créé de toute pièce, d’immenses vasques ont été aménagées afin de retenir l’eau dont on peut voir, sur des profondeurs de quarante à soixante centimètres, le carbonate en suspension. Marcher pied nu sur cette matière vierge, lessivée toute la journée par cette eau calcaire, a quelque chose de presque mystique ; on monte ce long chemin de croix en ayant la sensation de parcourir un chemin ancestral qui mène au naos, au saint des saints ; Hiérapolis.
Tout en haut, on trouve un complexe thermal construit sur les restes des thermes que les Romains ont bâti pour exploiter les sources. Aujourd’hui, en se rendant dans cet endroit, on comprend ce qui peut attirer les foules. Ce superbe site qu’on comprend vite être exploité artificiellement (la partie ouest du site est laissé à l’abandon en cette période de l’année, trop naturelle et pas carrossable) condense des foules vers cet espèce de foire concentrationnaire située autour d’une restaurant-bar-piscine. Inutile de préciser que les gens que l’on voit ici viennent de se taper la montée du travertin et ne comptent pas aller plus loin, j’entends par là qu’ils n’iront pas sur le site archéologique de Hiérapolis. Ben non, il ne faut pas déconner, on vient déjà de monter tout ça, on va aller boire un Coca et on redescend. C’est flagrant. Cette foule qu’on voit monter sur le travertin disparait une fois arrivé en haut. Personnellement, si je trouve que le site est magnifique avec sa couleur blanc immaculé, ce n’est pas la raison de ma venue ; je suis là pour le site archéologique et j’en aurais pour mon argent, d’autant que je ne vais rencontrer quasiment personne là-haut.
Sous le soleil infernal, j’entreprends la visite de la nécropole, où s’enchevêtrent pêle-mêle plus de 1200 tombes parfois dans un chaos indescriptible suite aux tremblements de terre qui ont ravagé le site. Certaines d’entre elles sont situées sur la zone inondée par le travertin, définitivement mêlées au tuf blanc. D’autres sont encore intactes, parfaitement agencées, et l’ensemble s’étend sur plus de deux kilomètres parcourus sous le soleil de l’enfer. Je croise un oiseau qui a réussi à déloger un escargot de sa coquille, ainsi qu’un lézard si gros qu’on croirait un iguane — d’ailleurs, c’est un iguane… Armé d’une grande bouteille d’eau, j’ai arpenté ce terrain traversé par les époques. On y trouver aussi bien des tombes hellénistiques, que romaines ou datant de l’époque chrétienne primitive. Tout le site est foncièrement chargé en émotion. On imaginerait presque déambuler les habitants de cette ville posée sur ce plateau, face à la vallée baignée de lumière. Dans la chaleur de l’après-midi, la lumière filtrant entre les nuages donne aux lieux un air irréel qui a dû saisir les antiques lorsqu’ils occupaient encore les lieux.
En retournant vers la ville antique, on traverse l’Arc de Domitien, ou porte de Frontinus. C’est un bel ouvrage à trois arches de 14 mètres de long, flanqué de deux tours rondes, menant jusqu’à la porte byzantine, plus massive. Sur le côté, une colonnade est encore debout et cache une rigole qui se trouve être les latrines publiques. Au milieu de la route pavée, on peut voir encore l’encaissement qui faisait office d’égout et qui devait drainer l’eau de pluie vers le travertin (si tant est qu’il pleuve dans cette région du monde). On passe ensuite devant les restes à terre de l’ancienne basilique, de taille tout à fait imposante, signe que le site a été occupé de manière tardive par les Chrétiens. Il n’en reste que quelques arches, menaçant de s’écrouler, dans un appareillage hasardeux, bien que massif. Un peu plus loin, on foule les restes d’une église tardive, démembrée. On y accède par une allée sur le bord de laquelle on peut voir deux bornes gravées de couronnes de laurier. Le chemin mène ensuite au complexe des temples. Tout d’abord le nymphaeum ; une fontaine monumentale sur le devant de laquelle se trouvait un bassin. Il ne reste aujourd’hui que la paroi du fond et les deux éléments latéraux ; les niches étaient décorées de statues de nymphes retrouvées lors des fouilles archéologiques. On trouve ensuite les restes du temple d’Apollon, fortement endommagé par les secousses sismiques et les profanations datant de l’époque chrétienne. Il n’en reste plus que le pavement de marbre et quelques colonnes encore debout. Assurément, le lieu le plus énigmatique est le Plutonium, Ploutonion ou temple de Pluton. Autrefois, l’entrée était suffisamment grande pour y laisser passer un homme, mais aujourd’hui elle a été murée, ne laissant qu’un mince filet d’air s’en échapper, mais un filet d’un air toxique dont une simple respiration suffit à vous prendre à la gorge. Le site est construit sur un sous-sol à l’activité géologique intense et le cours d’eau parcourant les cavités souterraines est à ce point chargé en dioxyde de carbone qu’elle libère son gaz à cet endroit précis. On imagine à quel point les prêtres ont pu exploiter cette curiosité pour asseoir leur culte du dieu des enfers.
Je marche ensuite dans les ruines, parmi les futs de colonne gisant sur le sol, pour attraper une rue pavée, presque invisible dans les herbes hautes, et qui s’élargit au fur et à mesure que l’on gravit la colline. Je traverse un ouvrage remplaçant un pont écroulé menant à un escalier monumental perdu dans les hauteurs. La chaleur est accablante, j’ai rechargé mon sac en bouteilles d’eau et pour la première fois depuis que je suis en Turquie, je mets mon chapeau. Si je monte là-haut, ce n’est pas par goût de l’aventure, mais je sais simplement ce qui s’y trouve. J’ai fait tous ces kilomètres pour venir voir deux choses qui revêtent pour moi une importance capitale : le martyrium de l’apôtre Philippe ainsi que ce qui apparaît comme étant sa tombe, découverte il y a peu de temps. Dans le vallon sous le pont, des tombes renversées témoignent que ce lieu est sacré. Je gravis les marches avec difficulté, le chemin est harassant et ressemble à un chemin de croix. Le site de la tombe est fermé, quadrillé, et la petite église qui renferme le petit ouvrage en forme de temple est fermé par une grille. C’est une tombe à sacellum avec un fronton et une chambre funéraire autour de laquelle a été construite une église à trois nefs datant du Ier siècle. La tombe a été ouverte l’année dernière, mais les ossements ne s’y trouvaient pas car ils auraient peut-être été translatés dans l’église des Saints Apôtres à Constantinople, laquelle église a été détruite au XVème siècle, mais cette thèse est sujette à caution. Je suis ici devant un des hauts-lieux du christianisme, puisque c’est ici que Saint Philippe a passé ses derniers moments et c’est de cette ville sacrée que Saint Paul écrivit son épître aux Colossiens. Je suis tout seul sur les hauteurs de Hiérapolis et je dois avouer que je suis comme pris d’un sentiment mystique qui me grise fortement. En décembre 2011, je m’émouvais de la découverte de cette tombe sur ce même blog, sans me douter qu’un an et demi plus tard, je m’y trouverais. Le tracé de la basilique construite en l’honneur du compagnon du Christ est suffisamment clair pour qu’on puisse deviner sa forme qui devait être de belle taille, signe de l’importance du personnage qui y est enterré.
Un peu plus haut se trouve le martyrium, il me faut encore monter quelques marches. C’est un bâtiment construit sur un plan carré incluant un octogone dont il reste encore aujourd’hui les arches. Trente deux pièces ferment l’édifice sur l’extérieur et une coupole de bois fermait la bâtisse. Ce monument a été construit sur le lieu même où Philippe fut martyrisé en 80. Rêve ou mystère des lieux sacrés, je me sens incroyablement bien sur ce promontoire magique, seul au monde dans le silence d’un vent chaud. Je m’arrête quelques instants, m’assois sur une pierre et me laisse pénétrer par l’atmosphère proprement mystique que revêt le lieu. Ce sera mon expérience la plus forte de ces quelques jours en Turquie, l’impression d’avoir accompli quelque chose, d’avoir poussé loin pour venir précisément ici, sur cette terre chargée d’histoire.
Le soleil commence à décroître et je redescends doucement les degrés qui m’ont amené jusqu’ici, prenant le temps de regarder cette superbe vue où le blanc pur du travertin a quelque chose d’irréel, et en prenant le temps de me dire que je viens de vivre quelque chose d’exceptionnel. Sur le chemin du retour, je passe par le théâtre, le grand théâtre de Hiérapolis, aujourd’hui en pleine restauration de la scaenae frons, la partie érigée qui fait office de décor de fond. L’édifice est immense, beaucoup plus grand que celui de Myra puisqu’il peut accueillir 15 000 personnes dans ses cavea. Une grande partie du site a été excavée et les frises retrouvées à terre suite à un tremblement de terre sont aujourd’hui exposées au musée. L’impression de vertige est étourdissante, surtout avec ces gradins tournés vers le paysage splendide de la vallée de Pamukkale.
Un peu partout dans les contrebas, on peut voir affleurer de la terre des appareillages de terre cuite qui devaient être des canalisations d’eau et des rigoles d’évacuation ; tout le savoir faire romain, mais aussi des arches, seuls vestiges de bâtiments qui eux ne sont plus debout. A contrecœur, je me dirige vers la sortie, mais le soleil décline et c’est à l’heure où le muezzin chante que j’arrive sur la rampe de travertin, bercé par le doux chant de l’eau qui ruisselle sur la pierre et se jette en contrebas dans une cascade folle. Le soleil se cache derrière l’arête du plateau pétrifié, fatras de couleurs impossibles qui se mélangent avec le blanc pour toile de fond. La vallée prend des allures de chant biblique.
Il est temps pour moi de partir, de remettre mes chaussures, de reprendre la voiture et de rouler jusqu’à l’hôtel. L’espace d’un instant, je me dis qu’avec la fatigue, il serait peut-être plus raisonnable de prendre une chambre d’hôtel quelque part, mais à bien y regarder, je n’ai pas tellement envie de me perdre dans Denizli dont je n’ai absolument rien vu d’agréable. De toute façon, je n’ai pas mon passeport sur moi, ce qui risque de me fermer quelques portes. Alors je roule, je remonte la côte sans fin de Denizli dans le brouillard, un brouillard si dense que je me demande simplement à quel moment je vais quitter la route. Je finis par m’arrêter dans une petite épicerie borgne sur le bord de la nationale pour faire le plein en boissons fraîches et dans une station service pour acheter quelques paquets de chips — je ferai un vrai repas plus tard. La route semble ne pas s’arrêter, avec la fatigue, la chaleur, tout s’allonge et j’ai les yeux qui se croisent. J’ouvre la fenêtre pour me faire fouetter le visage par un air chaud et refais la route à l’envers, sans oublier qu’il y a une bifurcation que je ne dois pas louper. La route de montagne me fait un peu peur, mais finalement, tout se passe bien, la chaussée est suffisamment large et bien balisée pour que tout soit le plus rassurant possible. La voix nasillarde du GPS m’indique à un moment de faire un sacré raccourci en prenant la route de Saklıkent. Je ne sais pas ce qui me prend de l’écouter parce que je me retrouve sur le site des gorges, qui par ailleurs doit certainement valoir le coup, mais pas à cette heure-ci. La route est étroite et je croise quelques individus sur le bord de la route que je n’aimerais pas rencontrer si la voiture venait à avoir un problème. Alors je fais le chemin à l’envers et je me rends compte que j’ai fait une vingtaine de kilomètres pour rien… Je sors de ce recoin énervé et je fais tout pour ne plus dévier de la route principale… et prends soin d’éteindre le GPS.
J’arrive enfin à Kaş éreinté, titubant de sommeil après avoir véritablement éprouvé les routes turques, avec ses bandes d’arrêt d’urgence et ses possibilités qui sont vraiment une libération, une vraie jouissance, certes un peu dangereuse mais tellement bonne.
Voir les 229 photos de cette journée à Pamukkale sur Flickr.
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