The book cover archive
Je me dis… peut-être… éventuellement… non mais honnêtement…
Avant, ce n’était pas pareil…
Vous n’aviez jamais vu de couverture de livre…
The book cover archive, via Babils
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Avant, ce n’était pas pareil…
Vous n’aviez jamais vu de couverture de livre…
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Read moreIl existe un moment critique, lorsqu’on n’a en tête que le doux bruissement des pages tournées au cœur de la bibliothèque (j’ai appris ce matin que le mot Bible venait de bibliothèque, et non le contraire — du grec ancien βιϐλία (Biblia), mot neutre au pluriel qui signifie « livres », oui parce qu’en fait, c’est ce qu’est la Bible, une collection de livres, au cas où l’information soit passée inaperçue) sous la coupole immense, où l’on peut très vite se retrouver suspecté de n’être qu’un rat parmi les livres, dévorant des tonnes et des tonnes d’ouvrages collectés patiemment et sauvés de la brutalité du monde (oui, le monde est brutal, les gens aussi — j’entre en phase de rébellion structurelle), conservés pendant des centaines d’années par des êtres tout entier dévoués à la culture du papier (on reconnaît généralement le messie à son pull en acrylique rouge et un pantalon à pinces de couleur… indéfinissable) dans un contexte où très vite, on se voit taxé d’intello poussiéreux et fatiguant. Bref. J’ai découvert des livres fascinants et je me dois de vous faire partager ça sans quoi on aurait tôt fait de me faire un procès pour rétention d’information.
Tout d’abord, commençons avec ces livres édités dans les années 80 sous une couverture en toile et que je me souviens avoir compulsé dans plusieurs bibliothèques (désormais épuisés), c’est la Grammaire des formes et des styles. Ces livres, édités par l’Office Du Livre, sont de véritables mines d’or comme on n’en fait plus. Cette grammaire n’est ni plus ni moins qu’un inventaire visuel, gravures à l’appui, chaque volume est abondamment illustré et documenté et constitue un véritable puits de science pour toute personne s’intéressant à l’art. Comme je le disais précédemment en citant Malraux, avec l’apprentissage de l’art, rien ne vaut une savante documentation pratique faite d’images, d’icônes, de plans, coupe et élévation, que sais-je !! Abreuvez-nous et tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens !! (pardon, je m’emballe — à noter que le sac de Béziers n’est pas un accessoire de mode trendy). Voici les exemplaires que j’ai trouvé (impossible de trouver un catalogue exhaustif — mais non je ne mets pas ces liens au cas où vous auriez une irrépressible envie de me faire des cadeaux…):
Je viens de trouver également ce superbe livre de Jean Clottes (j’en ai parlé lors de mon exposé sur les chamanes de la préhistoire), L’art des cavernes préhistoriques. J’aime beaucoup l’approche très novatrice de Clottes pour qui l’art pariétal est en prise directe avec le chamanisme et pas simplement un art pour l’art, un art de “décoration” ou même fonctionnel. Il introduit une véritable perspective psychologique et religieuse dans l’art des cavernes. J’en parle avec la larme à l’œil et le vice chevillé au corps, car ce livre, édité par Phaidon, est épuisé en France. Seulement, samedi dernier, je l’ai trouvé dans un rayonnage et je compte bien faire main basse dessus (ne comptez pas sur moi pour vous dire où).
Enfin (je me suis fait confirmer par ma petite sœur étudiante en histoire de l’art que c’était une référence), les Manuels de l’Ecole du Louvre. Voici des livres pas faits comme les autres. Si on y trouve des fiches détaillées sur des œuvres clef, ces livres sont bourrés de cartes, plans, bibliographie détaillée, glossaire technique, de trucs et de machins très bien documentés et qui en font réellement un manuel de référence ; ce sont également de très beaux livres richement illustrés d’œuvres pour la plupart exposées dans des musées étrangers. Des livres vraiment très techniques.
Lors de ma visite dominicale à la Conciergerie, j’ai découvert sur un étalage de la boutique que les Editions du patrimoine avaient publié un “vocabulaire” typologique et technique des arts, de vrais bon gros bouquins dont le nombre d’illustrations est plus conséquent que le nombre de pages. Question prix, on avoisine les 75 euros, et là, ce n’est plus de l’ordre du raisonnable. Ce sont de véritables encyclopédies techniques à mon sens réservées à des spécialistes, mais qui restent de très beaux livres.
Pour terminer, j’avoue, j’ai craqué pour cette magnifique œuvre de Louis Massignon (4 tomes, 1952 pages, que mon âme de lecteur brule en enfer !). Ça tombait bien, moi qui avais l’intention de me fouetter avec des orties fraîchement coupées et faire pénitence…
Ce vendredi, il fait un temps étrange, de minuscules gouttes de pluie virevoltent dans le vent, sous un soleil qui tarde à se montrer. Le voici peu coopératif.
Dans le train, je lis les dernières pages de Méharées et me demande si je vais reprendre la lecture de l’autre livre de Théodore Monod, L’Émeraude des Garamantes, souvenirs d’un saharien, que j’ai commencé l’été dernier et abandonné sous les coups de boutoir d’un trop-plein d’informations. Le livre dans le sable. Le sable dans le désert.
Je cherche quelque chose, sans savoir quoi. Je cherche des livres, je cherche la forme dans laquelle se trouve mon désir. Un désir de connaissance.
Trouvé ça: Traité sur l’utilisation de l’appareil appelé l’astrolabe-quadrant.
Et puis ça aussi, inattendu: Un Journal du dernier voyage du Capitaine Cook vers l’Océan Pacifique ; en quête d’un passage au nord-ouest entre l’Asie et l’Amérique, réalisé dans les années 1776, 1777, 1778 et 1779
Et également ce petit bijou: Le Livre des remèdiations aux déficiences dans la mise en place de cadrans solaires en marbre. J’ai l’intuition que le déploiement de certaines œuvres est conditionné par des strates culturelles dépassant amplement le simple cadre de la culture ; il y a du politique et de l’historique dans la constitution de certains écrits.
A ce jour, la valeur d’Internet pour moi consiste principalement à pouvoir compulser des œuvres qui me seraient presque inaccessibles sans la mise en ligne de millions d’œuvres.
Ce samedi, je me réveille avec mon fils collé dans le dos ; il est venu me rejoindre, un peu de chaleur à l’aube d’une journée encore froide.
Read moreLe daman (du Cap — Procavia capensis), un des quatre(1) animaux comptés par l’auteur des Proverbes(2) (XXX, 26) au nombre des plus sages, vivant dans les rochers, gros comme un lapin, ce qui ne l’empêche pas d’être le plus petit cousin du rhinocéros : voir les traités de zoologie, chapitre “Hyracoidea”.
Théodore Monod, Méharées,
Babel Coll. Terres d’aventure, p.240
D’instinct, lorsque je lis que le plus proche cousin du rhinocéros n’est pas plus gros qu’un lapin, ça pique ma curiosité. Sur Wikipédia, voici ce qu’on y dit : Des études génétiques récentes montrent qu’ils sont plus proches des dugongs et des éléphants que des rhinocéros (réf.).
Notes:
1- Proverbes :
24 Il y a sur la terre quatre animaux petits, Et cependant des plus sages;
25 Les fourmis, peuple sans force, Préparent en été leur nourriture;
26 Les damans, peuple sans puissance, Placent leur demeure dans les rochers;
27 Les sauterelles n’ont point de roi, Et elles sortent toutes par divisions;
28 Le lézard saisit avec les mains, Et se trouve dans les palais des rois.
Traduction Louis Segond.
2 — Le livre des Proverbes (héb. משלי litt. paraboles) est un Livre des Ketouvim (troisième section de la Bible hébraïque) et des Écrits de l’Ancien Testament. (source Wikipédia)