Sorting by

×

Peintres de la lumière au milieu des hommes n°8

J’ai déci­dé ce soir qu’il fal­lait que je vous emmène pour un grand voyage dans la pho­to­gra­phie et la pein­ture, parce que la toile regorge d’autres toiles, une mise en abyme (je ne savais pas qu’on pou­vait dire aus­si mise en abysme) dans laquelle s’ex­priment des gens au talent abso­lu­ment saisissant.
Excep­tion­nel­le­ment, ce soir, ce sont huit pho­to­graphes, deux peintres (dont la ter­ri­ble­ment belle Miya Ando) et un OVNI, Kris­ta Wor­ten­dyke, dont le site est encore en construc­tion mais qui créé des col­lages explo­sifs à par­tir de pho­tos qu’il faut abso­lu­ment suivre…
Et puis je vous laisse en com­pa­gnie de ce superbe mor­ceau de Vibras­phere, un groupe venu du froid, Upp­sa­la en Suède, avec une musique pour­tant pleine de soleil…
[audio:tierraazul.xol]

Nick Korom­pi­las

Michel Maz­zo­ni

Miya Ando

Eamon McMa­hon

Sean Ste­wart

Peter T. Brown

Peter Ains­worth

John Ger­rard

Timo Stamm­ber­ger

Kris­ta Wortendyke

Ann Woo

Read more

Le chant amou­reux du Parasaurolophus

Avec mon fils, nous ado­rons regar­der le tout-venant du repor­tage sur les chan­ge­ments cli­ma­tiques, les phé­no­mènes astro­no­miques, les catas­trophes natu­relles et ce same­di après-midi enso­leillé et calme — tou­jours pas d’a­vions dans le ciel —, juste avant de som­brer dans un som­meil traître sur le cana­pé, nous avons regar­dé l’un contre l’autre un superbe docu­men­taire sur les Pachy­ce­pha­lo­sau­ri­dae. Ouais.

Ces sau­riens (ne pas confondre avec les vau­riens) venus du pas­sé ont la par­ti­cu­la­ri­té, comme le dit l’é­ty­mo­lo­gie, d’a­voir un calotte crâ­nienne épaisse d’une ving­taine de cen­ti­mètres. On a long­temps cru que cette épais­seur d’os avait une fonc­tion bel­li­queuse, au même titre que pour les boucs ou les bœufs mus­qués dont les joutes crâne contre crâne décident de la place du meilleur repro­duc­teur (comme chez beau­coup d’a­ni­maux, c’est le plus fort qui est le mieux pla­cé pour assu­rer la conser­va­tion de l’es­pèce). Tou­te­fois, en étu­diant la struc­ture molé­cu­laire de ces crânes, le cher­cheur s’est aper­çu que l’os était par­ti­cu­liè­re­ment spon­gieux et que dans le cas d’un affron­te­ment fron­tal, les deux ani­maux se seraient tués.

Dans le cas du Para­sau­ro­lo­phus, un rare repré­sen­tant de la famille des Hadro­sau­ri­dae (« dino­saures à becs de canards »), on a long­temps pen­sé que la longue excrois­sance crâ­nienne était une arme de des­truc­tion avant de pen­ser qu’elle avait une fonc­tion res­pi­ra­toire, que l’a­ni­mal devait se ser­vir de son crâne comme d’un tuba, mais il a été éga­le­ment évo­qué la pos­si­bi­li­té d’une fonc­tion de thermorégulation.

Tout ceci c’é­tait sans comp­ter le dimor­phisme sexuel de l’es­pèce. En l’oc­cur­rence, comme pour d’autres espèces, c’est le mâle qui revêt les carac­tères sexuels les plus accen­tués avec une crête plus pro­non­cée que celle de la femelle, ain­si qu’une mem­brane plus vaste et colo­rée. L’exis­tence d’un dimor­phisme devait dis­cré­di­ter une fonc­tion vitale. Fina­le­ment, il a été mis en évi­dence que cette crête a la même fonc­tion qu’un cro­morne, et n’est en réa­li­té qu’une longue caisse de réso­nance des­ti­née à ampli­fier le chant amoureux.
Comme dans le cas du Pachy­ce­pha­lo­sau­rus, on a prê­té une fonc­tion à des attri­buts qui n’a­vaient rien à voir avec la réa­li­té, comme on a sou­vent cru éga­le­ment que ces bêtes que nous connais­sons mal étaient des ani­maux bel­li­queux et agres­sifs. Pen­ser que « la fonc­tion créé l’or­gane » et que les Para­sau­ro­lo­phus devaient s’a­don­ner à de belles séré­nades dans les plaines ombra­geuses du Méso­zoïque pour plaire à leurs femelles sans la moindre once d’a­gres­si­vi­té a quelque chose de ras­su­rant et tend une fois de plus à démon­trer que nous avons trop sou­vent ten­dance à prê­ter aux ani­maux nos travers.

Read more

Mini­ma­liste du same­di matin #4

Ma fin de semaine s’é­teint dans un bien-être dou­ce­reux ser­vi ce ven­dre­di midi par une immense assiette de mez­zés liba­nais, salade de per­sils, fala­fels, mou­jad­da­ra, hou­mous… Il y avait long­temps que je n’a­vais pas autant émer­veillé mes papilles, d’au­tant que le jour d’a­vant, je me suis cou­pé l’ap­pé­tit tout seul comme un grand avec un immense gobe­let de cho­co­lat chaud juste avant d’al­ler me cher­cher de quoi manger.
Ma vie se par­sème de chan­ge­ments, ça res­pire par tous les pores de ma peau. Je suis en situa­tion d’at­tente, près à bondir.

[audio:micatone.xol]

J’at­trape des petits bouts de rien du tout et je conti­nue de construire l’i­ma­gi­naire de mon uni­vers avec l’air du temps, une pho­to d’Arthur Rim­baud à Aden, le poète deve­nu mar­chand, des églises russes en bois dont la piste m’a été révé­lée par Fabienne, the FWA, un site de “blogs du jour”, the FWA­pho­to, la même ver­sion mais avec la pho­to du jour, Jong­min Kim, un de ces sites du jour…

Je viens juste de ter­mi­ner le livre de Richard A. Flet­cher, La croix et le crois­sant (le chris­tia­nisme et l’islam, de Maho­met à la Réforme) un livre dans lequel on retrouve des réfé­rences connues sur l’ex­pan­sion encore par­fois mys­té­rieuse du Dâr al-Islâm (دار الإسلام lit­té­ra­le­ment Domaine de la paix) dans le bas­sin médi­ter­ra­néen mais éga­le­ment un aspect assez par­ti­cu­lier qu’on connaît mal à mon avis, c’est la per­cep­tion par les Arabes des évé­ne­ments liés aux Croi­sades fina­le­ment assez peu consi­gnées dans les chro­niques et éga­le­ment, le peu d’in­té­rêt du monde musul­man aux pré­misses de son ins­tal­la­tion pour la civi­li­sa­tion occi­den­tale, cer­tai­ne­ment en rai­son du carac­tère de la “révé­la­tion” véhi­cu­lé par ce que les Chré­tiens consi­dé­raient par­fois comme une vision par­ti­cu­lière du chris­tia­nisme plu­tôt qu’une reli­gion à part entière.
Quan­ta­ra, un très bon site sur le civi­li­sa­tion médi­ter­ra­néenne, et le site de Vincent Bat­tes­ti, cher­cheur en anthro­po­lo­gie sociale.

Mon car­net de notes gros­sit de réfé­rences comme ces superbes enlu­mi­nures du Livre des Jeux d’Alphonse X de Cas­tille (El libro de aje­drez, dados e tablas — “Le livre des échecs, dés et tables”).

Read more

Mad Rush

[audio:madrush.xol]

La simple évo­ca­tion de Phi­lip Glass me rap­pelle mes pre­miers tâton­ne­ments avec la musique contem­po­raine, les chants bar­bares de Stra­vins­ki, les pièces vio­lentes de Pierre Bou­lez et sur­tout les pièces de per­cus­sion scan­da­leuses d’Edgard Varèse et ce nom de Phi­lip Glass sor­ti de la bouche de mon grand-père qui m’a ouvert la porte de la musique mini­ma­liste. Mad Rush est une pièce com­po­sée en 1979 ini­tia­le­ment pour orgue, c’est une suite de sept mou­ve­ments ter­naires pour une exé­cu­tion d’en­vi­ron 13 minutes. En 1981, la pièce a été choi­sie pour accom­pa­gner le dis­cours du Dalaï Lama à New-York.
La com­po­si­tion donne l’im­pres­sion que chaque mou­ve­ment roule sur deux notes uniques alors que l’har­mo­nie en livre beau­coup plus dans un flot conti­nuel et d’une beau­té rare qui donne envie de s’as­seoir face à l’océan…
Pour ceux qui en veulent encore, Phi­lip Glass à l’œuvre, en vidéo, seul, puis en public.
Mad Rush fait par­tie de la suite d’œuvres pour pia­no sur l’al­bum Solo Pia­no.

Read more