Dixit Domi­nus — HWV 232 (Georg Frie­drich Haendel)

Georg Friedrich Haendel Voi­ci le sep­tième et avant-der­nier mou­ve­ment d’une œuvre de jeu­nesse de Georg Frie­drich Haen­del, Dixit Domi­nus.
Com­po­sée en 1707, l’œuvre com­po­sée de huit mou­ve­ments s’é­tend sur trente-cinq minutes. On sait que le com­po­si­teur alle­mand de nais­sance, natu­ra­li­sé bri­tan­nique, pas­sa une par­tie de sa vie en Ita­lie, ce qui lui appor­ta une grande gloire. Com­po­sée à l’at­ten­tion de ses bien­fai­teurs qui l’ac­cueillirent mal­gré ses ori­gines pro­tes­tantes, elle fut jugée si belle qu’on lui pro­po­sa gen­ti­ment de se conver­tir au catho­li­cisme, ce qu’il refu­sa poliment.

[audio:dixitdominus.xol]

Dixit Domi­nus (Sal­mo 109) per 2 Sopra­ni, Alto, Coro e Orches­tra, HWV 232 — 7. ‘De tor­rente in via bibet’, extrait de l’al­bum Ves­pro per la Madon­na del Car­me­lo (Roma, 1707) (HWV 232, 237, 243)
Clas­sic Voice — Recor­ded: 2008 & 2009 — Relea­sed: 2009
Col­le­gium Apol­li­neum (on per­iod ins­tru­ments) — Mar­co Feruglio

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Les cou­leurs du ciel — Pein­tures des églises de Paris au XVIIe siècle — Musée Carnavalet

Voi­ci une expo­si­tion qui mérite le détour, Les Cou­leurs du Ciel, si tou­te­fois vous êtes déjà allés voir Raphaël au Louvre (ce qui n’est pas encore mon cas), Cana­let­to et Guar­di (Musée Jac­que­mart-André), et Cana­let­to (Musée Maillol) et que je ne serai pas allé voir si mon atta­ché de presse offi­ciel ne m’a­vait pas fait de grands signes en me disant qu’il ne fal­lait pas man­quer ça. Effec­ti­ve­ment, cette expo­si­tion qui se niche au creux du petit musée Car­na­va­let (je tiens à dire que l’agent de sécu­ri­té est par­ti­cu­liè­re­ment aimable et sou­riant) montre une cen­taine de tableaux expo­sés d’or­di­naire dans des églises et des­sins pré­pa­ra­toires qui pour une fois se retrouvent regrou­pées sous les lumières (par­fois un peu mal ajus­tées sur cer­taines toiles dont le ver­nis est un peu brillant, mais ça passe) d’un musée.

Claude Vignon - L'adoration des mages (1625)

Claude Vignon — L’a­do­ra­tion des mages (1625)
Paris, église de Saint-Gervais-saint-Protais
Pho­to © Coarc

Si l’on peut se mon­trer par­fois un peu cir­cons­pect quant à la réelle beau­té de cer­taines églises pari­siennes datant pré­ci­sé­ment de cette époque et dont l’ar­chi­tec­ture aus­si bien inté­rieure qu’ex­té­rieure est par­fois un peu mas­sive, un peu lourde (je pense notam­ment à Saint-Nico­las du Char­don­net, ou Saint-Roch) on y trouve des petits tré­sors qu’on ne pense pas for­cé­ment à regar­der, le regard était géné­ra­le­ment plus atti­ré par les ors des autels, les colonnes effi­lées, un pla­fond peint à fresque ou des orgues majes­tueuses que par ce qui se cache dans les niches sou­vent obs­cures ou les cha­pelles absidiales.

Charles Poerson - Annonciation (1651-2)

Charles Poer­son — Annon­cia­tion (1651–52)
Paris, Cathé­drale Notre-Dame

Ce que vous avez ici vous récon­ci­lie­ra avec la pein­ture d’é­glise et vous inci­te­ra cer­tai­ne­ment à plus regar­der cette ico­no­gra­phie, for­cé­ment très reli­gieuse, qui sont géné­ra­le­ment des pein­tures pré­vues pour occu­per l’es­pace qui leur est dédié. Les sujets racontent des his­toires de caté­chisme de l’An­cien Tes­ta­ment comme du Nou­veau (j’ai rare­ment vu Abra­ham et Mel­chi­sé­dech autant de fois dans un seul endroit). Les peintres repré­sen­tés ici sont ceux qui pré­ci­sé­ment ont mar­qué une époque de la pein­ture fran­çaise, à une période pré­cise où celle-ci pro­gresse à vive allure, pro­pul­sée par la connais­sance de cer­tains d’entre eux de la pein­ture ita­lienne. On retrou­ve­ra ain­si Charles Le Brun, Noël Coy­pel, Phi­lippe et Jean-Bap­tiste de Cham­paigne, Claude Vignon et bien sûr Simon Vouet, mais bien d’autres aus­si qu’on a un peu moins l’ha­bi­tude de voir et dont les tra­vaux sont tout à fait dignes d’in­té­rêt, comme Charles Poer­son et d’autres.
Par­mi les œuvres qui ont le plus atti­ré mon attention :

  • Claude Vignon, L’a­do­ra­tion des mages (1625). Paris, église de Saint-Gervais-saint-Protais.
  • Simon Vouet, Quatre saints ado­rant le nom de Dieu: Saint Pierre, Saint Jérôme, Saint Mer­ri et Saint Fro­dulphe (1645). Paris, église de Saint-Merri.
  • Nico­las Pous­sin, Saint Denis l’A­réo­pa­gite cou­ron­né par un ange (1620–1621). Paris, église Saint-Germain-l’Auxerrois.
  • Charles Le Brun, La fla­gel­la­tion. Paris, église Saint-Ber­nard-de-la-Cha­pelle. Un tableau ter­rible où l’on voit les yeux du Christ révul­sés de douleur.
  • Charles Poer­son, L’an­non­cia­tion (1651–52). Ancien­ne­ment dans la cathé­drale Notre-Dame, aujourd’­hui au musée des Beaux-Arts d’Arras.

Une expo­si­tion rare et incon­tour­nable qui se pour­suit jus­qu’au 24 février 2013.
Pour en savoir plus, le cata­logue de l’ex­po­si­tion : Sous la direc­tion de Guillaume Kaze­rou­ni, Les cou­leurs du ciel. Pein­tures des églises de Paris au XVIIe siècle, 2012, Paris Musées, 375 p., 49 €.

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Anto­nio Ber­ta­li, sonates à l’italienne

Dans la veine des com­po­si­teurs un peu confi­den­tiels se trouve un homme qui fut en son temps un com­po­si­teur pro­digue, même si son rôle res­ta plu­tôt anec­do­tique. En effet, Anto­nio Ber­ta­li ne reçut que le titre de maître de cha­pelle au cours de sa car­rière. Tan­dis que les com­po­si­teurs alle­mands ou autri­chiens de l’é­poque avaient ten­dance à s’ex­pa­trier vers l’I­ta­lie pour y rece­voir une for­ma­tion des plus grands maîtres, Ber­ta­li, lui, déci­da de quit­ter sa Vérone natale pour rejoindre Vienne et se mettre au ser­vice de l’empereur Fer­di­nand III. Si son œuvre s’est per­due pour par­tie dans la nature, il reste tout de même un des fon­da­teurs des bases de l’o­pé­ra ita­lien. Voi­ci une très belle sonate docue en trois mou­ve­ments, extraite de l’al­bum Valo­ro­so pro­duit en 2004, sous la direc­tion de Phi­lippe Pier­lot avec le Ricer­car Consort. A écou­ter sans modération.

[audio:bertali.xol] Read more

Un opé­ra de Vival­di, Arsil­da, regi­na di Ponto

Un très bel opé­ra en trois actes d’Anto­nio Vival­di (RV 700) com­po­sé en 1715 sur un livret de Dome­ni­co Lal­li, don­né pour la pre­mière fois au Tea­tro San Ange­lo de Venise, le 27 octobre 1716. Ici, un aria par­ti­cu­liè­re­ment émou­vant, La tiran­na avver­sa sorte, chan­té par le ténor fin­nois Topi Leh­ti­puu, sur l’al­bum Aria per tenore avec l’en­semble I Bar­ro­chis­ti diri­gé par Die­go Faso­lis (Naïve clas­sics © 2010)

Pho­to © Ste­fa­no Corso

[audio:arsilda.xol]

Le livret sur le site Libret­ti der Musik­ges­chicht­li­chen Biblio­thek des Deut­schen His­to­ri­schen Ins­ti­tuts in Rom.

 

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Arta­serse, par Domè­nec Terradellas

Juan Bau­tis­ta Ote­ro par © Car­los Pericás

Voi­ci un com­po­si­teur dont vous n’en­ten­drez pas par­ler tous les jours, car dans la mul­ti­tude de com­po­si­teurs ita­liens, fran­çais ou alle­mands qui émaillent la période baroque de la musique, ils s’en trouvent peu qui, comme lui, sont cata­lans. Domè­nec Ter­ra­del­las est né à Bar­ce­lone, mais très vite, à l’âge de 19 ans, il part à Naples pour étu­dier la musique et autant dire que cet évé­ne­ment bou­le­ver­se­ra sa vie mais aus­si sa vision de la musique. Arta­serse est une œuvre majeure, pro­fonde, com­po­sée sur un livret de Pie­tro Metas­ta­sio, jouée pour la pre­mière le 26 décembre 1744 au Théâtre San Gio­van­ni Gri­so­sto­mo de Venise. Si Ter­ra­del­las n’a pas l’in­ven­ti­vi­té déca­pante de Haen­del, il signe là une orches­tra­tion auda­cieuse avec un orchestre com­plet et fébrile, d’a­près l’his­toire du roi aché­mé­nide Artaxerxès Ier.

[audio:artaserse.xol]

Atto II — Aria di Arbace: Per Quel Pater Amplesso

Domè­nec Ter­ra­del­las – Arta­serse – Direc­tion : Juan Bau­tis­ta Otero
Arta­serse: Ana Maria Pan­za­rel­la (sopra­no) — Arbace : Céline Ric­ci (sopra­no) — Man­dane : Mari­na Com­pa­ra­to (mez­zo­so­pra­no) — Semi­ra: Sun­hae Im (sopra­no) — Arta­ba­no: Agustín Pru­nell-Friend (ténor) — Mega­bise: Mariví Blas­co (sopra­no)
RCOC Records, 2008

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