Taillé dans le marbre à l’époque hellénistique à la fin du troisième siècle av. J.-C. et conservé à la Glyptothèque de Munich, le Faune Barberini a de quoi choquer et ce qu’il représente est pour le moins un sujet éloigné de la vie quotidienne, même si on y voit tout de go un jeune homme endormi. En fait, le personnage représenté est un faune, on le sait après examen. En effet, depuis le creux de son dos dépasse une petite queue animale et sur sa tête repose une couronne de lierre. Les traits froncés du visage laissent supposer qu’il dort mal sous l’effet de l’alcool. C’est une véritable ode à la débauche…
Si la position du faune semble représenter un tour de force pour le sculpteur, surtout dans la position du bras qui sert d’oreiller, la jambe droite passe pour ne pas avoir été si hautement relevée à l’origine. On doit cette restauration à l’atelier du Bernin qui, dit-on, en renforça l’aspect érotique. Toutefois, il semble que l’aspect artistique l’emporta sur, dirons-nous, l’indécence de la posture puisque la statue fut acquise par les proches de la famille du pape Urbain VIII (même si les Papes de cette époque n’était pas reconnus pour être des modèles de vertu), la famille florentine Barberini.
Même si la posture peut choquer au premier abord et présenter un aspect un peu particulier, on peut s’attarder sur les reliefs de la puissante musculature donnée par le sculpteur (enfin, si on veut…).