On dit de l’Aphro­dite de Cnide qu’elle est la pre­mière repré­sen­ta­tion nue d’une femme en Occi­dent. Plus qu’une sta­tue en par­ti­cu­lier, c’est un modèle de sta­tues posant dans un style à part, défi­ni par le sculp­teur Praxi­tèle dans un mou­ve­ment de moder­ni­sa­tion des canons de Poly­clète. Il existe plu­sieurs de ces Aphro­dite, la plus connue étant l’A­phro­dite Bra­schi conser­vée à la Glyp­to­thèque de Munich. Ce type de sta­tue montre un appui sur la jambe droite comme dans toute la sta­tuaire du second clas­si­cisme, une plas­tique géné­reuse et réa­liste met­tant en avant les plis sen­suels de la peau, une tor­sion de la ligne des épaules qui n’est pas paral­lèle à celle des hanches, la main gauche tenant un vête­ment et la droite cachant son sexe — la main pla­cée devant son sexe, l’a-t-on cru long­temps, désigne le sexe plu­tôt qu’elle ne le cache, car en effet, le fait de dési­gner signi­fie que c’est Aphro­dite, déesse de la beau­té, de la fémi­ni­té et de la fécondité.
Selon la légende, Praxi­tèle exé­cu­ta deux mêmes copies, l’une nue, l’autre dite pudique. La pre­mière fut ven­due à la ville de Cnide (en Tur­quie), l’autre à Cos. Avec cette sta­tue, c’est à la fois l’his­toire de l’art, des mœurs et de la sen­sua­li­té qui fait un bond énorme…

Pho­to © Vir­tuelles Anti­ken Museum 
de l’Ar­chäo­lo­gisches Ins­ti­tut Göttingen

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