May 5, 2011 | Arts |
Avertissement: billet à haute teneur en mots rares et précieux, sauvés de l’oubli.
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Un alérion est un aiglon ou un petit aigle sans bec ni pieds, utilisé en héraldique. On le représente montrant l’estomac, le vol étendu, mais souvent abaissé. Ce nom vient de « aliers », vieux mot gaulois désignant une espèce d’oiseau vivant de rapine. Ménage le fait dériver du mot latin « aquilario », diminutif de « aquila », désignant l’aigle.
Quoique l’Alérion soit rare en héraldique, nous devons mentionner l’écu de Lorraine qui est : d’or, à la bande de gueules, chargée de trois alérions d’argent, posés dans le sens de la bande. On croit que la maison de Lorraine a adopté cet oiseau, parce que Alérion est l’anagramme de Lorraine. (source Au blason des armoiries)

Blason de la ville de Freistroff, Moselle
Le mot bétyle provient de l’hébreu ‘Beth-el’ (« demeure divine » ou « Maison de Dieu »). Par la suite, ce mot est utilisé par les peuples sémitiques pour désigner les aérolithes, appelés également « pierres de foudre ».
Les bétyles sont désignées chez de nombreux peuples anciens par le nom de « pierres noires ». En particulier, la pierre noire qui est enchâssée dans la Kaaba, à La Mecque, est étroitement liée à l’histoire d’Abraham.
Un bétyle est une météorite, au sens strict ou supposé, dans laquelle les anciens voyaient la manifestation d’une divinité, tombée du ciel. Les bétyles étaient ordinairement l’objet d’un culte et parfois d’offrandes.
Les bétyles sont donc des pierres qui sont considérées comme des « demeures divines » par les peuples anciens. Dans le récit de la Genèse, le nom de ‘Beith-el’ est également donné à la pierre de Jacob, et ce nom fut appliqué par extension au lieu même où il avait eu sa vision pendant que sa tête reposait sur la pierre.
Par extension, un bétyle est donc une pierre sacrée en général.
Dans la tradition biblique, un bétyle est une pierre dressée vers le ciel symbolisant l’idée de divinité. L’origine de cette pierre est attribuée à une scène de Jacob à Béthel. Celui-ci, endormi sur une pierre, rêve d’une échelle dressée vers le ciel et parcourue par des anges, quand Dieu lui apparaît et lui donne en possession la pierre en question. Jacob comprend alors que la pierre est une porte vers le ciel et vers la divinité. D’une position allongée, il la fait passer à une position verticale et y répand de l’huile. Il la nomme Béthel (Beth : maison, El : divinité « maison de Dieu »).
Un bétyle ne représente pas Dieu, mais signale sa présence.

Reposoir à bétyle, Petra, Jordanie.
Nom féminin. Se dit d’une face d’une monnaie qui présente la même gravure que l’autre face mais en creux. Ce type de frappe assez rare se rencontre dans les monnaies grecques antiques archaïques. Également utilisé pour des impressions sur la tranche des pièces de monnaie.
Se dit de certaines médailles frappées d’un seul côté, par la négligence et la précipitation des ouvriers.
Lat. incusus, frappé, de in.… 2, et cudere, frapper, imprimer.

Incuse trouvée sur les bords de la Mer Noire.
Une intaille est une pierre dure et fine gravée en creux pour servir de sceau ou de cachet. Elle peut être présentée seule ou montée en bague, bijou ou faire partie d’une parure.
C’est le contraire du camée qui est une pierre gravée en relief.
L’utilisation des intailles, inconnue des Celtes, est liée à la progression de la civilisation romaine. Elles sont plus nombreuses dans les régions urbanisées, les zones de passage ou d’occupation militaire. Leur usage a dû se répandre avec l’écriture, servant entre autre à cacheter les lettres et tablettes. À la fonction décorative de ces bijoux, s’ajoutait parfois un caractère magique ou politique.
Sous Auguste, l’exécution est soignée, les motifs s’inspirent souvent de la mythologie grecque. L’élargissement de la clientèle impose une simplification des motifs et du travail. Si les intailles ne reflètent guère de spécificité locale, le panthéon romain et les sujets militaires sont les plus représentés. On trouve aussi des scènes champêtres et de chasse, des animaux de tout genre et des créatures mythiques. Les pierres, de dimensions et d’exécution assez humbles, sont presque toutes de la vaste famille des quartz. Si celles-ci ont été importées, notamment de l’Italie septentrionale, d’autres intailles en pâte de verre, imitant les pierres précieuses, sortent de la production locale. Des près de 300 intailles répertoriées, la majorité provient du Titelberg et de Dalheim. Indices d’une certaine aisance financière, leur popularité croissante va de pair avec l’essor économique de la Gaule aux Ier et IIe siècles mais ne survit pas aux troubles du IIIe siècle. Au IVe siècle, la disparition de la glyptique est accélérée par l’expansion du christianisme qui ne laisse guère de place aux sujets païens.
Á l’époque franque, des intailles romaines ont été récupérées dans des bijoux en or. (Source MNHA)

Anneau plat en or et chaton discoïde en jaspe vert. Art parthe, 1er siècle.
Pyrée
Terme d’antiquité. Autel du feu, dans la religion des mages.
Le Guèbre, esclave des Turcs ou des Persans ou du Grand Mogol, peut-il compter pour sa patrie quelques pyrées qu’il élève en secret sur des montagnes ? [Voltaire, Dictionnaire philosophique].
En grec, lieu où les Perses entretenaient le feu sacré, du grec, feu.

“(En) commémoration, pour Celui dont le nom est béni. Zabd’ateh, fils de Hagagu, fils de Bar’ateh ‘Alayba’al, a fait l’autel et le brûloir (?) pour sa vie, la vie de ses fils et la vie de son (ou ses) frère(s), au mois de Nisan, l’an 453.”
Autel : pyrée à encens dédié au “Dieu anonyme” . Avril 142 après J.-C.
Palmyre (ancienne Tadmor), Syrie. Calcaire
Département des Antiquités orientales. Musée du Louvre
Un protomé est une représentation en avant-corps d’un animal réel ou fictif ou d’un monstre, tête plus ou moins la partie antérieure (poitrail plus ou moins les membres antérieures) employée comme motif décoratif ou servant de support dans des éléments architecturaux le plus souvent antiques.
Le protomé forme soit la totalité, soit — ce qui est beaucoup plus souvent le cas — une partie d’un objet. Techniquement, on peut les classer entre les objets zoomorphes ou anthropomorphes et les objets ornés d’une tête animale ou humaine. Lorsqu’ils ont une valeur symbolique, leur signification est la même que celle de l’animal ou de l’être humain figuré en entier : la partie équivaut au tout, selon une convention extrêmement répandue.

Rhyton (corne à boire) à protome de gazelle. Fin VIe — IVe siècle avant J.-C.
Argent partiellement doré, Département des Antiquités orientales, Musée du Louvre
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Apr 29, 2011 | Architectures, Arts |
Avertissement: billet à haute teneur en mots rares et précieux, sauvés de l’oubli.
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C’est le parement intérieur d’un arc, qu’on désigne aussi sous le nom d’intrados. Dans une voûte, chaque claveau possède sa douelle. A est la douelle du claveau représenté fig. 1.
Vient du grec empyros, έμπυριος (embyrios) signifiant qui est enflammé, dérivé de πυρ (feu)
Partie du ciel la plus élevée, que les anciens regardaient comme le séjour des divinités célestes.

Bosch Hieronymus, vers 1450–1516. “LES VISIONS DE L’AU-DELÀ: L’ASCENSION VERS L’EMPYRÉE”,
détail. 1500–1504. Dernier des 4 panneaux, 87x40 cm. Huile sur bois. Venise, Palazzo Ducale.
Déverbal de enfouir. Un enfeu est une tombe encastrée dans l’épaisseur du mur d’un édifice religieux (église, cimetière). Il était généralement réservé aux nobles.
Il peut être superposé. Des gisants peuvent figurer en dessous ou au-dessus. Plusieurs niches peuvent montrer le défunt à différents moments de sa vie. Des saints peuvent aussi y figurer.

Enfeu dans un prieuré dominicain, Athenry, County Galway, Edwin Rae
Vieux français : escot : « rameau » et de perche.
- (Arts) Perche qui, dans un échafaudage, soutient des perches ou planches horizontales.
- (Bâtiment) Grande perche verticale d’échafaudage en bois ou en acier munie d’une poulie, servant à élever des matériaux de construction.
Perche ou baliveau posé verticalement pour soutenir les boulins d’un échafaud de maçon (voy. Échafaud). L’escoperche est aussi une pièce de bois munie d’une poulie à son extrémité supérieure, et qu’on attache au sommet d’une chèvre pour en augmenter la hauteur ou lui donner plus de nez.
Imposte
Dans l’architecture classique maçonnée :
- Une imposte est une pierre saillante (généralement dure) qui forme le couronnement du piédroit d’un arc (l’imposte est au piédroit ce que le chapiteau est à la colonne). Cette pierre est généralement moulurée selon les ordres architecturaux.
- Le corps de moulure de l’arc (le châssis de tympan) se nomme également imposte .
Un orant (ou priant, du latin orare, prier) désigne, dans l’art religieux, un personnage représenté dans une attitude de prière, souvent agenouillé. La réalisation est fréquemment une statue en ronde-bosse ou une sculpture en haut-relief.
Associé au gisant, c’est l’un des éléments de décoration d’un tombeau ou d’un enfeu.

Tombeau d’Henri II et de Catherine de Médicis dans la Rotonde des Valois,
Basilique de Saint-Denis — Gravure d’Alexandre Lenoir (19e siècle)
Les spolia (terme latin neutre pluriel, donc masculin pluriel en français) ou remplois ou réemplois, désignent la réutilisation, notamment sous l’empire romain tardif, de pièces et œuvres d’art de monuments romains antérieurs comme matériaux de construction dans un nouveau monument (comme par exemple l’arc de Janus, l’arc de Constantin).
Il n’est pas établi si cet usage est d’abord idéologique (retour à une gloire passée), esthétique (remploi d’œuvres d’art appréciées et ainsi sauvegardées) ou pratique (récupération d’un monument en ruine, et coût de matière première réduite).
L’hypothèse du recyclage pour des raisons économiques et pratiques est la plus probable, dans l’édification des remparts des cités romaines à partir de la fin du IIIe siècle, par la réutilisation de pierres de monuments, en particulier funéraires, bâtis à l’entrée des villes et souvent à l’abandon.


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Apr 27, 2011 | Histoires de gens |
L’histoire du manducator fait certainement partie des découvertes archéologiques les plus surprenantes de ces dernières années. En 2006, un chantier de fouilles sur le Lazzaretto Nuovo de Venise a mis au jour un bien étrange squelette datant du XVIè siècle. L’île, pendant les épidémies successives de peste a servi de mouroir et de lieu de quarantaine. Nombre de malades furent envoyés sur l’île pour finir leurs jours et éviter aux Vénitiens la contamination. La plupart des corps découverts dans la fosse étaient simplement recouverts d’un linceul, mais le squelette de femme dont il est question avait une brique coincée dans la bouche grande ouverte. Les archéologues étaient réellement en présence de ce que les textes du Moyen-Âge appellent un manducator, un esprit mâcheur qui mâche du fond de sa tombe. Des récits relatent jusqu’au XIXè siècle des cas de morts qui avaient mangé leur linceuls, dont on avait ouvert le tombeau parce qu’on avait entendu un bruit de mastication. Le corps était découvert frais ; on a tôt fait d’assimiler ces mâcheurs aux vampires et les explications rationnelles ont eu du mal à venir. On a pensé à des personnes enterrées vives tentant de déchirer leur linceul ou à l’action des sucs de décomposition sur le tissu. Le mâcheur entraînait avec lui les autres membres de sa famille et tant qu’il ne cesserait pas de mâcher, l’épidémie continuerait de décimer ses proches. Aussi le seul moyen d’éradiquer le mâcheur était de l’exhumer et de mettre son corps en pièce. Après l’interdiction d’exhumer de 1755, on trouva des moyens de prévention pour éviter la malédiction des mâcheurs : lui déposer une brique ou un caillou dans la bouche ou l’enterrer ventre contre terre…

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Apr 26, 2011 | Arts, Histoires de gens |
Le 5 juillet 2009, un chômeur anglais du nom de Terry Herbert passant une partie de ses journées à chercher des trésors avec sa poêle à frire, a fini par en trouver un, tout bêtement, dans un champ au nord de Birmingham. Pendant six jours, il va déterrer plus de cinq cents fragments d’or et d’argent finement ouvragés avant de prévenir le coroner de sa découverte, une des plus importantes sur le sol anglais. Sous terre, c’est plus de 1600 objets et fragments, répartis de la manière suivante : 45% d’or, 45% d’argent et 10% d’alliages ou matériaux. Sans datation précise à ce jour, on estime que les objets datent d’une période allant du début du VIè siècle au début du VIIIè, période à laquelle la région constituait le royaume barbare de Mercie, qui a prospéré sous le règne du roi Penda (vers 630–655) et qui connut son apogée sous le règne du roi Offa (757–796).

Si le trésor a été retrouvé dans un champ, il a été enterré au croisement de Watling Street, la voie romaine parcourant l’île du sud-est au nord-ouest et des vallées de la Tame et de la Trent. Ce n’est sans doute pas un hasard qu’ils soient tous réunis à cet endroit. Autre chose, tous ces objets sont passablement endommagés, tordus, déchiquetés et sont exclusivement des objets militaires ; aucune parure féminine n’a été trouvée, mais étonnamment, aucune lame d’épée non plus. Les objets sont essentiellement religieux ou des parures de guerre, des pommeaux d’épées, etc. et semblent avoir été entassés en plusieurs fois, ce qui laisse penser que l’endroit était en fait un dépôt. On a cru également à un dépôt votif d’armes comme on en trouve en Scandinavie, mais on jetait alors les armes dans des marais, et qui plus est avec leurs lames. L’hypothèse retenue pour l’instant est que l’endroit était en fait une cache servant de gisement pour un remploi futur d’une matière première prête à être refondue et réutilisée.
Conformément au Treasure Act de 1996, la totalité du trésor a été rachetée par l’État, et la somme de 4 millions d’euros a été partagée entre Terry Herbert et le propriétaire du champ.
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Apr 25, 2011 | Arts, Histoires de gens |
Au nombre des découvertes archéologiques de ces dernières années, on a pu voir fleurir des choses absolument exceptionnelles. Même si à notre époque, il nous reste tout de même plus de chances de découvrir l’hypogée cachée d’un Toutankhamon plutôt que les jardins suspendus de Babylone ou le temple d’Ishtar de Marduk, l’éventail des possibles reste franchement étendu, même si nous savons que l’archéologie est une science qui finira par mourir doucement ; en effet, le nombre de découvertes possibles risque d’aller en s’amenuisant, les découvertes se succédant et la conservation des éléments de fouilles non découverts risquant finalement de ne pas être exploitable ou tout simplement disparaître. Cette science porte en elle un drame : celui de devoir sans cesse découvrir des restes d’une civilisation. Même si l’archéologue a une vision positive de la découverte, le profane est toujours déçu de découvrir le délabrement. Sauf… sauf dans quelques cas, où l’on se demande encore comment les objets ont pu nous arriver dans un tel état de conservation.
En France, la dernière découverte de taille a été faite en Arles, grande cité romaine au passé riche. On a trouvé dans le Rhône, immense dispensateur de trésors qui n’ont certainement pas tous été mis à jour, une tête de Jules César en marbre, grandeur nature et réalisée de son vivant. On estime que c’est le portrait le plus réaliste de l’empereur, un portrait au regard dur et froid, à la calvitie naissante.

Le mithraeum d’Angers
Si l’événement a été beaucoup moins médiatisé, car beaucoup moins spectaculaire, il n’en reste pas moins une découverte d’importance. Sur le territoire de la ville d’Angers, a été mis à jour les restes d’un mithraeum (pluriel mithraea), un temple cultuel dédié au Dieu Mithra, une divinité d’origine indo-iranienne dont le culte est très développé à l’époque romaine et très largement diffusé sur le territoire des conquêtes. On le sait peu, mais le Culte de Mithra, culte ésotérique accessible par cooptation, fut pendant quelques temps un concurrent sérieux du christianisme avant d’être interdit, comme tous les autres cultes païens en 391 par l’édit de Théodose. Mais pourquoi des traces de ce culte à Angers, si loin de son lieu de naissance ? Mithra est un dieu guerrier dont le culte s’est surtout développé chez les légionnaires romains. Passablement suspect, il n’était pas de bon ton, dans une Rome qui avait adopté le christianisme comme religion d’état de se déclarer mithraïste. Aussi, les lieux de culte étaient-ils généralement enfouis sous terre, exigus, confinés et ne pouvaient que rarement recevoir plus de quarante personnes à la fois. La découverte d’un de ce lieux à Angers marque les progressions de l’expansion de ce culte sur le continent, qu’on retrouve en réalité jusqu’à Londres.

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