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Tamer­la­no (HWV 18)

Tamer­la­no est un des plus beaux opé­ras de Haen­del com­po­sé en moins de vingt jours en 1724. L’his­toire s’ins­pire de l’His­to­riae Byzan­ti­nae du chro­ni­queur Michel Dou­kas et raconte l’his­toire de Tamer­lan (Timur Lang, le boi­teux, تیمور Timūr) et du sul­tan otto­man Baja­zet (Baye­zid Ier, Yıldırım Beyazıd , يلدرم الصاعقة بايزيد) qu’il a vain­cu et fait prisonnier.
Un des fleu­rons de la musique baroque…

Tamer­lan et Bajazet
peint par Sta­nisław Chlebowski

[audio:tamerlano.xol]

Tamer­la­no — Ouver­ture. Orches­tré par Jean-Claude Mal­goire, inter­pré­té par La Grande Ecu­rie et La Chambre du Roy.

 

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Trois ver­sions d’une même oeuvre : Tableaux d’une expo­si­tion (Modeste Moussorgski)

Tableaux d’une expo­si­tion (Картинки с выставки) est une des deux seules œuvres ins­tru­men­tales com­po­sées par le com­po­si­teur russe Modeste Mous­sorg­ski à par­tir d’une série de tableaux peints par son ami Vic­tor Hart­mann. A l’o­ri­gine com­po­sée pour pia­no en 1874, elle fut ensuite orches­trée par plu­sieurs musi­ciens, dont Mau­rice Ravel en 1922 qui la ren­dit célèbre, ver­sion que n’en­ten­dra jamais son com­po­si­teur, mort rui­né et alcoo­lique. Ces tableaux, au nombre de dix, plus une, Pro­me­nade, décli­née en quatre ou cinq pièces jouées avec des tona­li­tés dif­fé­rentes, sont avant tout des illus­tra­tions d’his­toires tra­di­tion­nelles ou des contes oraux de la Rus­sie ancienne. On y trouve par exemple l’his­toire de Samuel Gol­den­berg et Schmuyle ain­si que La cabane sur des pattes de poule qui n’est autre que la hutte de Baba Yaga, la méchante sorcière.

Voi­ci trois ver­sions dif­fé­rentes de cette même œuvre, sur les mêmes pièces, inter­pré­tées de trois manières différentes.
La pre­mière est une ver­sion au pia­no inter­pré­tée par Vla­di­mir Horo­witz enre­gis­trée en 1947 (d’où les petits cra­que­ments), le seconde a été orches­trée par Her­bert von Kara­jan à la Jesus-Chris­tus-Kirche de Ber­lin en 1966, et la der­nière est une inter­pré­ta­tion du groupe de rock pro­gres­sif Emer­son, Lake & Pal­mer en 1971. Voi­ci clas­sé dans l’ordre de leur publi­ca­tion les trois ver­sions dif­fé­rentes de trois mor­ceaux ; Pro­me­nade, Le gnome et Le vieux châ­teau. J’ai volon­tai­re­ment mis en pers­pec­tive l’al­bum d’E­mer­son, Lake & Pal­mer car il cho­que­ra cer­tai­ne­ment par son ton déca­lé et nova­teur, même s’il a été réa­li­sé il y a déjà qua­rante ans. Les trois musi­ciens, for­te­ment ins­pi­rés par l’in­ven­tion du mini­moog, ont ici trans­cen­dé l’œuvre, de manière par­fois très auda­cieuse, mais en conser­vant l’es­prit ori­gi­nal. A noter que la ver­sion orches­trée par Kara­jan a vrai­ment une bonne tête… Démonstration :

Pro­me­nade

Pro­me­nade par Vla­di­mir Horowitz

[audio:01promenadeVH.xol]

Pro­me­nade par Her­bert von Karajan

[audio:01promenadeHVK.xol]

Pro­me­nade par Emer­son, Lake & Palmer

[audio:01promenadeELP.xol]

Le Gnome

Le gnome par Vla­di­mir Horowitz

[audio:02gnomeVH.xol]

Le gnome par Her­bert von Karajan

[audio:02gnomeHVK.xol]

Le gnome par Emer­son, Lake & Palmer

[audio:02gnomeELP.xol]

Le vieux château

Le vieux châ­teau par Vla­di­mir Horowitz

[audio:03oldcastleVH.xol]

Le vieux châ­teau par Her­bert von Karajan

[audio:03oldcastleHVK.xol]

Le vieux châ­teau par Emer­son, Lake & Palmer

[audio:03oldcastleELP.xol]

Pochettes des albums pré­sen­tés ici :

Vla­di­mir Horo­witz joue Moussorgki

Her­bert von Kara­jan orchestre Moussorgski

Emer­son, Lake & Pal­mer, Pic­tures at an exhibition

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don Pie­tro Gnoc­chi, sonates IX et XIII

Voi­ci un com­po­si­teur abso­lu­ment confi­den­tiel, un de ceux qui res­tent dans l’ombre des grandes tra­vées d’é­glises baroques, der­rière les para­vents des chambres dans les­quelles on ne joue qu’une cer­taine musique, une musique pour l’âme, une musique qui réchauffe les corps et qui ne fait jamais de mal. A une époque où l’on ne peut se conten­ter d’une seule acti­vi­té, don Pie­tro Gnoc­chi, non content d’a­voir com­po­sé une soixan­taine de messes, dont cer­tains requiem, était éga­le­ment his­to­rien et géo­graphe, à la tête d’une volu­mi­neuse his­toire des colo­nies de la Grèce ancienne en 25 tomes.

Voi­ci deux extraits de très belles sonates, réédi­tés récem­ment et inter­pré­tées par Brixia Musi­ca­lis (Sonate a tre) :

Pho­to © Uqbar

[audio:SonataXIII.xol]

Sona­ta XIII in re minore — Grave
(oboe, vio­li­no, vio­lon­cel­lo, arci­liu­to & clavicembalo)

[audio:SonataIX.xol]

Sona­ta IX in mi minore — Lar­go, Arcate distese
(vio­li­no I e II, vio­lon­cel­lo, arci­liu­to & organo)

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Haydn, sonate 28

Par­fois, au détour d’une écoute hasar­deuse dans la lumière téné­breuse d’un jour plu­vieux de décembre, un petit bijou, au cla­ve­cin. Pour une fois, je trouve le jeu peu agres­sif et le son du cla­ve­cin clair, un peu étouf­fé, sen­suel. Une des nom­breuses sonates de Franz Joseph Haydn, la 28 en ré mineur pour cla­ve­cin seul. Silence…

[audio:sonate28.xol]

Haydn / Pf Sonate 28 D‑dur (Diver­ti­men­to) HobXIV:5 2. Menuet
Chris­tine Schorn­sheim (cla­ve­cin) in Die Kla­vier­so­na­ten, Vol.1

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Karl Bar­tos — Live cinema

Bar­tos est un nom qu’on n’ou­blie pas, sur­tout lors­qu’il vient se pro­duire à deux pas de chez vous, au centre des arts d’En­ghien-les-bains. Il ne fait pas par­tie du noyau fon­da­teur de Kraft­werk, le groupe pion­nier en matière de musique élec­tro­nique créé par Ralf Hüt­ter et Flo­rian Schnei­der, mais il en est un des membres émi­nents des pre­miers temps.

A l’o­ri­gine de cer­tains de titres les plus connus, on consi­dère sou­vent qu’il est le plus ori­gi­nal de la bande et c’est d’ailleurs ce qui le fera quit­ter la troupe puisque ses visions de la musique était lar­ge­ment plus pro­gres­sistes que celles de deux membres fon­da­teurs. On le voit d’ailleurs bien dans son der­nier spec­tacle puisque s’il y est sou­vent ques­tion de son com­pa­gnon de route Wolf­gang Flür, les images concer­nant les deux autres sont soi­gneu­se­ment évi­tées, lais­sant pré­sa­ger d’un conflit dans lequel il pré­fère cer­tai­ne­ment se pas­ser de cet encom­brant héri­tage. Tou­te­fois, il n’hé­site pas à reprendre sur scène cer­tains des plus grands titres de Kraft­werk — sur­tout lors­qu’il en est le prin­ci­pal instigateur.

[audio:the_camera.xol]

Le spec­tacle Live Cine­ma qu’a mon­té Bar­tos avec son aco­lyte Mathias Black au mixage est un réel tra­vail de scé­no­gra­phie et de pro­duc­tion d’i­mage, car depuis la dis­so­lu­tion (même si Kraft­werk conti­nue de se pro­duire avec Hüt­ter) du groupe, Bar­tos a conti­nué de publier des albums de son côté, tout en mon­tant un spec­tacle à par­tir des courts-métrages qu’il a réa­li­sé ces der­nières années. On y retrouve cer­tains des titres phares du groupe (Trans Europe Express, Tour de France, Robots, Das Model, etc.) mais éga­le­ment les titres de son album Com­mu­ni­ca­tion, dont The Came­ra, illus­tré super­be­ment par les images de Blow up d’An­to­nio­ni et de Pee­ping Tom de Michael Powell.
Un spec­tacle superbe, réglé au mil­li­mètre, orches­tré par un Bar­tos frin­guant, sou­riant et dont la voix, tou­jours aus­si claire est la véri­table pâte de sa pré­sence auprès du groupe alle­mand pen­dant toutes ces années de suc­cès. Ses réor­ches­tra­tions sont beau­coup plus ryth­mées, on sent le per­cus­sion­niste dans son meilleur œuvre. Du début à la fin, tout glisse, rien n’ac­croche, jus­qu’au final où les salu­ta­tions, brèves, mettent un terme au spec­tacle sans rap­pel, un spec­tacle hal­lu­ci­né, hyp­no­tique, pour ne pas dire chamanique.

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