Dec 26, 2011 | Chambre acoustique |
Tamerlano est un des plus beaux opéras de Haendel composé en moins de vingt jours en 1724. L’histoire s’inspire de l’Historiae Byzantinae du chroniqueur Michel Doukas et raconte l’histoire de Tamerlan (Timur Lang, le boiteux, تیمور Timūr) et du sultan ottoman Bajazet (Bayezid Ier, Yıldırım Beyazıd , يلدرم الصاعقة بايزيد) qu’il a vaincu et fait prisonnier.
Un des fleurons de la musique baroque…

Tamerlan et Bajazet
peint par Stanisław Chlebowski
[audio:tamerlano.xol]
Tamerlano — Ouverture. Orchestré par Jean-Claude Malgoire, interprété par La Grande Ecurie et La Chambre du Roy.

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Dec 18, 2011 | Arts, Chambre acoustique |

Tableaux d’une exposition (Картинки с выставки) est une des deux seules œuvres instrumentales composées par le compositeur russe Modeste Moussorgski à partir d’une série de tableaux peints par son ami Victor Hartmann. A l’origine composée pour piano en 1874, elle fut ensuite orchestrée par plusieurs musiciens, dont Maurice Ravel en 1922 qui la rendit célèbre, version que n’entendra jamais son compositeur, mort ruiné et alcoolique. Ces tableaux, au nombre de dix, plus une, Promenade, déclinée en quatre ou cinq pièces jouées avec des tonalités différentes, sont avant tout des illustrations d’histoires traditionnelles ou des contes oraux de la Russie ancienne. On y trouve par exemple l’histoire de Samuel Goldenberg et Schmuyle ainsi que La cabane sur des pattes de poule qui n’est autre que la hutte de Baba Yaga, la méchante sorcière.

Voici trois versions différentes de cette même œuvre, sur les mêmes pièces, interprétées de trois manières différentes.
La première est une version au piano interprétée par Vladimir Horowitz enregistrée en 1947 (d’où les petits craquements), le seconde a été orchestrée par Herbert von Karajan à la Jesus-Christus-Kirche de Berlin en 1966, et la dernière est une interprétation du groupe de rock progressif Emerson, Lake & Palmer en 1971. Voici classé dans l’ordre de leur publication les trois versions différentes de trois morceaux ; Promenade, Le gnome et Le vieux château. J’ai volontairement mis en perspective l’album d’Emerson, Lake & Palmer car il choquera certainement par son ton décalé et novateur, même s’il a été réalisé il y a déjà quarante ans. Les trois musiciens, fortement inspirés par l’invention du minimoog, ont ici transcendé l’œuvre, de manière parfois très audacieuse, mais en conservant l’esprit original. A noter que la version orchestrée par Karajan a vraiment une bonne tête… Démonstration :
Promenade
Promenade par Vladimir Horowitz
[audio:01promenadeVH.xol]
Promenade par Herbert von Karajan
[audio:01promenadeHVK.xol]
Promenade par Emerson, Lake & Palmer
[audio:01promenadeELP.xol]
Le Gnome
Le gnome par Vladimir Horowitz
[audio:02gnomeVH.xol]
Le gnome par Herbert von Karajan
[audio:02gnomeHVK.xol]
Le gnome par Emerson, Lake & Palmer
[audio:02gnomeELP.xol]
Le vieux château
Le vieux château par Vladimir Horowitz
[audio:03oldcastleVH.xol]
Le vieux château par Herbert von Karajan
[audio:03oldcastleHVK.xol]
Le vieux château par Emerson, Lake & Palmer
[audio:03oldcastleELP.xol]
Pochettes des albums présentés ici :
Vladimir Horowitz joue Moussorgki

Herbert von Karajan orchestre Moussorgski

Emerson, Lake & Palmer, Pictures at an exhibition

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Dec 16, 2011 | Arts, Chambre acoustique |
Voici un compositeur absolument confidentiel, un de ceux qui restent dans l’ombre des grandes travées d’églises baroques, derrière les paravents des chambres dans lesquelles on ne joue qu’une certaine musique, une musique pour l’âme, une musique qui réchauffe les corps et qui ne fait jamais de mal. A une époque où l’on ne peut se contenter d’une seule activité, don Pietro Gnocchi, non content d’avoir composé une soixantaine de messes, dont certains requiem, était également historien et géographe, à la tête d’une volumineuse histoire des colonies de la Grèce ancienne en 25 tomes.
Voici deux extraits de très belles sonates, réédités récemment et interprétées par Brixia Musicalis (Sonate a tre) :

Photo © Uqbar
[audio:SonataXIII.xol]
Sonata XIII in re minore — Grave
(oboe, violino, violoncello, arciliuto & clavicembalo)
[audio:SonataIX.xol]
Sonata IX in mi minore — Largo, Arcate distese
(violino I e II, violoncello, arciliuto & organo)

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Dec 4, 2011 | Arts, Chambre acoustique |
Parfois, au détour d’une écoute hasardeuse dans la lumière ténébreuse d’un jour pluvieux de décembre, un petit bijou, au clavecin. Pour une fois, je trouve le jeu peu agressif et le son du clavecin clair, un peu étouffé, sensuel. Une des nombreuses sonates de Franz Joseph Haydn, la 28 en ré mineur pour clavecin seul. Silence…
[audio:sonate28.xol]
Haydn / Pf Sonate 28 D‑dur (Divertimento) HobXIV:5 2. Menuet
Christine Schornsheim (clavecin) in Die Klaviersonaten, Vol.1
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Nov 28, 2011 | Arts, Chambre acoustique |
Bartos est un nom qu’on n’oublie pas, surtout lorsqu’il vient se produire à deux pas de chez vous, au centre des arts d’Enghien-les-bains. Il ne fait pas partie du noyau fondateur de Kraftwerk, le groupe pionnier en matière de musique électronique créé par Ralf Hütter et Florian Schneider, mais il en est un des membres éminents des premiers temps.

A l’origine de certains de titres les plus connus, on considère souvent qu’il est le plus original de la bande et c’est d’ailleurs ce qui le fera quitter la troupe puisque ses visions de la musique était largement plus progressistes que celles de deux membres fondateurs. On le voit d’ailleurs bien dans son dernier spectacle puisque s’il y est souvent question de son compagnon de route Wolfgang Flür, les images concernant les deux autres sont soigneusement évitées, laissant présager d’un conflit dans lequel il préfère certainement se passer de cet encombrant héritage. Toutefois, il n’hésite pas à reprendre sur scène certains des plus grands titres de Kraftwerk — surtout lorsqu’il en est le principal instigateur.

[audio:the_camera.xol]
Le spectacle Live Cinema qu’a monté Bartos avec son acolyte Mathias Black au mixage est un réel travail de scénographie et de production d’image, car depuis la dissolution (même si Kraftwerk continue de se produire avec Hütter) du groupe, Bartos a continué de publier des albums de son côté, tout en montant un spectacle à partir des courts-métrages qu’il a réalisé ces dernières années. On y retrouve certains des titres phares du groupe (Trans Europe Express, Tour de France, Robots, Das Model, etc.) mais également les titres de son album Communication, dont The Camera, illustré superbement par les images de Blow up d’Antonioni et de Peeping Tom de Michael Powell.
Un spectacle superbe, réglé au millimètre, orchestré par un Bartos fringuant, souriant et dont la voix, toujours aussi claire est la véritable pâte de sa présence auprès du groupe allemand pendant toutes ces années de succès. Ses réorchestrations sont beaucoup plus rythmées, on sent le percussionniste dans son meilleur œuvre. Du début à la fin, tout glisse, rien n’accroche, jusqu’au final où les salutations, brèves, mettent un terme au spectacle sans rappel, un spectacle halluciné, hypnotique, pour ne pas dire chamanique.
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