L’art nouveau de la frégate
Au XVIIIè siècle, la marine sort de sa vision empirique de la construction des navires et les chantiers navals perfectionnent leurs méthodes, en optant pour des bateaux moins décorés (les proues et ornements en tout genre alourdissants la coque, les parements des sabords, du château de poupe, des pilastres et des balcons, sans parler des couronnements…), que ceux des flottes des XVIè et XVIIè siècle, où le prestige d’une armée se mesurait à la beauté de ses ors et à la charge de ses sculptures de chêne telles qu’on pouvait en voir sur les galions.
C’est notamment sur les chantiers navals de Deptford, en Angleterre, que les prestigieux navires de la Royal Navy firent place peu à peu à des navires plus légers, moins décorés, de plus faible tonnage et surtout beaucoup plus élancés : les frégates. C’est sur ces chantiers qu’on changea également la façon de mailloter les carènes. Jusqu’alors, on protégeait la carène avec de la bourre, de la poix et de la chaux, voire du verre pilé et on la maillotait avec des clous à tête large. L’inconvénient de cette méthode, à une époque où les expéditions dans les mers chaudes deviennent monnaie courante, est que les coquillages et les algues en tout genre se fixent en nombre sur la carène, l’alourdissant et le freinant. On voit alors apparaître les premières couvertures en cuivre, permettant de diminuer la surface d’adhérence pour les coquillages et ainsi prévenir du pourrissement. On sait alors le succès que connurent ces frégates sur toutes les mers du monde…
Toutes les illustrations proviennent du site du National Maritime Museum de Londres.