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Je n’a­vais jamais remar­qué à quel point, lors­qu’on se concentre sur un seul sens, les choses prennent une autre colo­ra­tion. Mar­cher dans un super­mar­ché et écou­ter les sons venant de par­tout en sachant qu’on enre­gistre ce qui se passe fait émer­ger un uni­vers dont on n’est fina­le­ment jamais vrai­ment conscient, parce que nous avons autre chose en tête.
Plon­gez dans le monde du quo­ti­dien, fer­mez les yeux, et vous ver­rez à quel point cet uni­vers ô com­bien fami­lier regorge en réa­li­té de sons incon­nus, qu’on rat­tache à la réa­li­té parce qu’on peut en appré­hen­der l’ac­tion au même moment.
Tout à coup, on se retrouve ailleurs, on pour­rait être dans n’im­porte quel super­mar­ché du monde, sauf qu’i­ci tous nos repères sont visuels, et tel­le­ment fami­liers parce qu’ils nous ren­voient à des accroches affec­tives, à un quo­ti­dien dont on n’ar­rive même plus à voir les contours tel­le­ment ils font par­tie de l’ex­té­rieur. Ce qu’on ne voit plus, ce sont les actes dont on ne voit plus les bords.
Tous les jours, à chaque ins­tant, je fais en sorte de pou­voir redes­si­ner les contours, au risque de deve­nir fou — ou d’en­tre­te­nir cette folie. Quand la prise de son évite la prison…

Entrée dans le super­mar­ché, Ermont, Val d’Oise — 1er février 2014
1′36″

[audio:paris/supermarche_2.mp3]

A la caisse du super­mar­ché, Ermont, Val d’Oise — 1er février 2014
2′18″

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