On a beau­coup par­lé du Musée du Bar­do ces der­niers temps pour l’his­toire tra­gique qui s’y est dérou­lée. Ce musée regrou­pant cer­taines des plus belles mer­veilles du monde médi­ter­ra­néen à tra­vers les âges, ren­ferme en son cœur quelques pages d’une des plus belles copies du Coran qui existe au monde, une pièce maî­tresse de l’art isla­mique. Une autre par­tie se trouve non loin de Kai­rouan, dans le très beau Musée natio­nal d’art isla­mique de Raq­qa­da et quelques feuillets sont déte­nus dans des col­lec­tions pri­vées qui les rendent par­fai­te­ment inaccessibles.

Le Coran bleu de Kai­rouan est un livre de toute beau­té datant des envi­rons du Xè siècle (IVè siècle de l’Hé­gire). Son for­mat rela­ti­ve­ment petit (41 x 31cm) en fait un objet qui ne vaut par sa taille mais par l’ex­cep­tion­nelle cou­leur bleue qui orne le fond des pages. De qua­li­tés inégales et d’une teinte qui varie d’un feuillet à l’autre, ce bleu est cer­tai­ne­ment rela­tif à la cou­leur céleste, cou­leur sacrée. L’é­cri­ture est faire d’encre d’or rap­pe­lant que la parole divine est ce qu’il y a de plus pré­cieux, appli­quée sur des feuilles de vélin épaisses (de la véri­table peau de veau) d’a­bord teintes à l’in­di­go puis séchées avant d’être recou­vertes d’é­cri­ture cou­fique à hampes courtes et corps éti­ré. Il sem­ble­rait que cette tech­nique extrê­me­ment coû­teuse soit ins­pi­rée des tech­niques de chry­so­gra­phie des codex impé­riaux byzan­tins, géné­ra­le­ment teints en pourpre.

Un car­tel est dis­po­nible sur le site de Qan­ta­ra.

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