Elle vient de la terre, des profondeurs sacrées de la terre de Grèce et des arcanes du IVè siècle avant Jésus-Christ. Nées des orgies de Dionysos, les Ménades sont des femmes possédées personnifiant les esprits sauvages de la nature. Vêtues de peaux de bêtes, d’un bruyant thyrse et d’un tambourin, elles paradent aux côté des satyres dans les thiases dionysiaques. Toujours ivres, en proie au délire de la transe, elles sont tatouées sur le visage et lorsque le délire le plus extrême les saisit, elles deviennent folles, s’attaquent aux voyageurs qui s’aventurent sur les routes au mois d’octobre et les démembrent pour les dévorer.
Dans la statuaire grecque classique, elle est toujours représentée les bras écartés, entrainés par la danse, les jambes placées de telle sorte qu’on la croit bondissante comme un cabris, les vêtements agités par le mouvement et les cheveux au vent. Celle du sculpteur Scopas porte en elle un grâce toute particulière, sauvage, primitive.
La poitrine fortement tendue vers l’avant, sa tunique est défaite au point que des épaules jusqu’au genou, ce n’est qu’une seule chair, subrepticement interrompue par une ceinture fine et cette chair montre une fesse musclée, tendue par la position et la naissance de la région pubienne sous le voile léger et transparent qui parcourt l’intégralité de son corps. Derrière, une cambrure osée, suggestive, la femme a la tête rejetée en arrière, les yeux révulsés dans une attitude d’abandon total. Sa chevelure relâchée n’a plus cette forme classique bien rangée, mais c’est la chevelure d’une femme en extase. Cette sculpture est d’une audace folle et l’on rêve à ce que pouvait être l’œuvre dans son intégralité ; ses mouvements indiquent qu’elle devait être d’une jolie finesse emportée dans un mouvement dynamique. Il ne nous en reste qu’une belle partie qui laisse toutefois songeur…
Tags de cet article: femme, Grèce, sculpture
Non, ce n’est pas la première femme nue de la statuaire grecque! La première est l’Aphrodite de Cnide, datant de 360 av. J.C par Praxitèle! En plus, elle n’est pas nue puisqu’elle a un vêtement, elle est simplement dénudée car sa tunique n’assure plus son rôle d’habit, dévoile son corps, et on remarque que la ménade n’y prête pas atttention.
Bonjour,
Un commentaire qui commence par NON et qui est plein de point d’interrogations très injonctifs, ce n’est pas bon signe, mais bon 🙂 je sais rester accueillant.
Je ne pense pas que certains professeurs d’histoire de l’art de l’école du Louvre souscrivent à cette option, contrairement à Wikipedia. Scopas est né 20 ans avant Praxitèle, ce qui lui donne un avantage certain. Ensuite, en ce qui concerne la nudité, tout dépend de ce qu’on appelle nudité dans la statuaire. Vous conviendrez que le voile qu’elle porte ne cache plus grand-chose… J’ose espérer que personne ne sorte habillé de la sorte…
Je ne prétends pas ne pas avoir tort, mais je prétends que vous n’avez pas forcément raison…
Je ne suis pas grande connaisseuse, mais j’ai adoré cet article, merci!
Je vous en prie. A la relecture de cette article, je me rends compte que la photo du détail de la Ménade est à l’envers…