Dans les mots et les entrelacs des autres…
Ne trouves-tu pas inouï ces vers de Baudelaire (parlant de Michel-Ange) :
«… lieu vague où l’on voit des Hercules
Se mêler à des Christs, et se lever tout droits
Des fantômes puissants qui dans les crépuscules
Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts. »
Et ceux-ci de Michel-Ange lui-même :
« Les pensers d’amour bienheureusement vains,
Que font-ils alors que deux morts s’acheminent
Dont l’un menace l’autre et dont l’autre me vainc.Ni sculpter, ni peindre ne rendent plus coi
Le cœur converti à cette amour divine
Qui pour nous ravir ouvre ses bras en croix. »
Pas mal ! Hein !
Eh bien ! Fais mieux que Baudelaire ! Tu en es capable.
Lettre de Thierry Vernet à Nicolas Bouvier (juillet 1945)
in Correspondances des routes croisées
Éditions Zoé, 2010