Deux poèmes
de Labîd ibn Rabî’a
Labid ben Rabi’a (لَبيد بن ربيعة بن مالك أبو عقيل العامِري) est un poète pré-islamique qui a chanté au travers de ses poèmes la beauté de sa terre natale, l’Arabie, et la courage et la valeur de sa tribu, les Beni’Amir ben Sa’sa’a. Né en 560 et mort en 561, il est un des sept poètes classiques dont les mots ont servi à orner les mu’allaqât (la traduction littérale est : “suspendues” car elles étaient suspendues à la Ka’ba de La Mecque).
Sèche, ensoleillée, aride, féroce,
sublime et belle dans les roches noires,
blonde de sables doux et de terre,
telle est l’île immense
que les dieux nous ont donnée : un grand trésor.
Carte du monde connu par Muhammad Al-Idrīsī,
extraite du Livre de Roger, orientée avec le sud en haut et la péninsule arabique centrée.
Lions, hyènes et loups,
et léopards et panthères
nous donnent leur peau :
le dattier, l’encens, le tamaris,
soutiennent la vie, et le grenadier
colore nos rêves, et la rosée
arrête la lumière de la lune. A vous
j’offre la vie et, avec amour, ce chant
parce que ma tribu
est la plus glorieuse et la plus grande.
Al Idrissi ou Al-Idrīsī ou encore Charif Al Idrissi, de son nom complet Abu Abdallah Muhammad Ibn Muhammad Ibn Abdallah Ibn Idriss al-Qurtubi al-Hassani (arabe : أبو عبد الله محمد ابن محمد ابن عبد الله ابن ادريس القرطبي الحسني), connu aussi sous le nom latin de Dreses, est un géographe et botaniste andalous, né à Ceuta vers 1100. Il a grandi à Cordoue, et serait mort vers 1165. Il doit sa renommée à la rédaction d’un ouvrage de géographie descriptive intitulé Kitâb Nuzhat al Mushtâq ou Kitâb Rudjâr ou Le Livre de Roger. Ce livre fut rédigé à la demande de Roger II, roi normand de Sicile, pour illustrer et commenter un grand planisphère en argent construit par Al-Idrīsī, qui est probablement mort en Sicile, à cause d’une probable interdiction de revenir dans sa ville natale où il était considéré comme un renégat au service d’un roi chrétien comme Roger II. (article Wikipedia)
Article de Saadane BENBABAALI : Les Mu‘allaqât et autres poèmes arabes préislamiques : autour des traductions de Pierre Larcher sur le site Littérature et culture arabes
Parfois je blogue…
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Il est des lieux où la vie et la mort cessent de s’opposer et se prennent par la main pour marcher ensemble, presque paisiblement. À Najaf, au sud de l’Irak, s’étend Wadi al-Salam, la « vallée de la paix » — le plus vaste cimetière du monde. Ses dimensions donnent le vertige : plusieurs kilomètres carrés de tombes, de mausolées et de galeries souterraines, comme une ville qui n’aurait jamais cessé de croître, mais dont les habitants ne parlent plus.
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Il existe des mots qui ne devraient jamais être traduits. Le japonais a ce talent d’enfiler des perles linguistiques pour dire l’indicible. Komorebi en fait partie : la lumière du soleil qui filtre à travers les feuilles. Trois syllabes pour saisir ce moment fugace où le vent, en bougeant les branches, joue au projectionniste avec le ciel.
Mille ans entre les murs : la Badia Fiorentina en silence
Il faut parfois pousser une porte entrouverte pour entrer dans le cœur secret d’une ville. À Florence, derrière un porche discret de la Via del Proconsolo, se tient depuis plus d’un millénaire la Badia Fiorentina. Fondée en 978 par Willa, marquise de Toscane, cette abbaye est l’un de ces lieux où l’Histoire s’accumule comme des couches de peinture, chaque époque y ajoutant sa touche sans jamais effacer complètement la précédente.
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