Le Perroquet Suédois
Les derniers articles
Bangkok, 1935, aux origines du Siam (Les oubliés du pays doré #15)
On pourrait commencer par Angkor, évidemment. Commencer par les temples engloutis sous la jungle, par les racines des fromagers qui éventrent les pierres khmères, par cette obsession occidentale de tout dater, tout classer, tout comprendre. Mais non. Commençons plutôt par un couple d’Anglais en 1935, débarquant à Bangkok avec leurs malles et leurs carnets, leurs théories et leur naïveté, ne sachant pas encore qu’ils allaient passer le reste de leur vie à reconstituer un passé qui n’était pas le leur.
Le Conseiller du Siam (Les oubliés du pays doré #14)
On le retrouve toujours dans les ports. Anvers d’abord, puis Marseille, Colombo, Singapour. Les grandes villes maritimes qui scandent les routes de l’Empire, ces nœuds où convergent les ambitions et les rêves d’hommes comme lui. Gustave Rolin-Jaequemyns porte un nom à rallonge, héritage d’un père illustre qui fonda la Revue de droit international, et cette pesanteur généalogique le pousse vers l’Est, là où les noms européens sonnent encore comme des promesses.
La chute d’Ananda Mahidol (Les oubliés du pays doré #13)
Bangkok, juin 1946. La mousson hésite encore, suspendue au-dessus de la ville comme une menace muette. Dans les rues, les cyclo-pousses glissent entre les flaques d’eau boueuse, évitant les nids-de-poule que la guerre a laissés partout, cicatrices d’un conflit qui vient à peine de s’achever. Le Siam a changé de nom pendant l’occupation japonaise, puis est redevenu le Siam, puis est devenu la Thaïlande. Personne ne sait vraiment quel nom donner à ce pays qui ne sait plus très bien qui il est et qui semble se chercher.
L’actualité
Seulement le café du matin, du midi, du soir…
Mi-journal, mi-rêveries…
Café du matin #13
Saint-Denis. Un air de revenez‑y. Je n’ai pas mis les pieds ici depuis une éternité, certainement depuis que je faisais mes études à l’université. J’avais oublié à quel point la station de métro Basilique était étriquée et le quai peu large. L’embouteillage pour sortir, tout le monde se dirigeant vers l’escalator qui a du mal à absorber le flux. Un avant-goût de ce joyeux bordel qui m’attend dehors. A peine sorti de la station du métro, je suis assailli par une dizaine de vendeurs de cigarettes de contrefaçon qui tentent d’écluser leur cargaison en toute impunité…
Café du matin #12
Le café a un goût amer. Je n’ai jamais vraiment aimé les premiers jours de l’année, et encore moins les premiers jours de reprise du travail, et certainement encore moins le jour de la rentrée, une fois que les fêtes sont passées, que la lumière s’est éteinte et qu’on retrouve les éclairages crus et impersonnels des chambres d’hôpital que sont nos bureaux, quand on n’en prend pas réellement soin.
Café stambouliote #11
Istanbul est une ville qui confine à la mélancolie, le fameux hüzün dont parle Orhan Pamuk. Dans la mystique soufie, le hüzün trouve son origine dans un sentiment de manque dû à notre trop grand éloignement de Dieu. On retrouve quelque chose de proche du hüzün dans la culture japonaise, associé à la noblesse de l’échec.
Un voyage hors du temps
Vous êtes donc dans un espace, perdu dans le nulle part, qui fête cette année ses quinze ans.




