Le Perroquet Suédois
Les derniers articles
Les visiteurs du Roi Mongkut (Les oubliés du pays doré #10)
Les cartes du Siam, en 1856, sont fausses. On le sait. Les cartographes de Paris tracent des fleuves qui n’existent pas, inventent des montagnes, déplacent les villes. Louis-Antoine Léon de Rougé le sait aussi, lui qui débarque à Bangkok avec dans sa malle les dernières publications de la Société de Géographie. Il a vingt-huit ans, une formation d’ingénieur, et cette façon particulière qu’ont les hommes de son époque de regarder le monde comme un problème à résoudre.
La maison des Surawadee (Les oubliés du pays doré #9)
Bangkok, 1937. Une année lourde comme une mangue trop mûre. On construit des maisons en espérant qu’elles résisteront aux moussons et aux coups d’État comme on porte un talisman contre la malchance. C’est cette année-là que Sa-Ang Surawadee fait bâtir une demeure en teck sur pilotis, dans un bout de ville encore rempli de cocotiers, de buffles et de canaux sinueux où les enfants plongent depuis les berges en hurlant de joie.
Alexander MacDonald, Bangkok editor (Les oubliés du pays doré #8)
On naît toujours quelque part, même quand ce quelque part ne nous retient pas. Alexander MacDonald voit le jour en 1908 à Lynn, ville industrielle du Massachusetts où les manufactures de chaussures grondent jour et nuit. Son père travaille dans l’une d’elles. L’odeur du cuir tanné imprègne les vêtements, la peau, les nuits et les rêves. Mais le jeune MacDonald ne deviendra pas cordonnier pour autant.
L’actualité
Seulement le café du matin, du midi, du soir…
Mi-journal, mi-rêveries…
Café du matin #13
Saint-Denis. Un air de revenez‑y. Je n’ai pas mis les pieds ici depuis une éternité, certainement depuis que je faisais mes études à l’université. J’avais oublié à quel point la station de métro Basilique était étriquée et le quai peu large. L’embouteillage pour sortir, tout le monde se dirigeant vers l’escalator qui a du mal à absorber le flux. Un avant-goût de ce joyeux bordel qui m’attend dehors. A peine sorti de la station du métro, je suis assailli par une dizaine de vendeurs de cigarettes de contrefaçon qui tentent d’écluser leur cargaison en toute impunité…
Café du matin #12
Le café a un goût amer. Je n’ai jamais vraiment aimé les premiers jours de l’année, et encore moins les premiers jours de reprise du travail, et certainement encore moins le jour de la rentrée, une fois que les fêtes sont passées, que la lumière s’est éteinte et qu’on retrouve les éclairages crus et impersonnels des chambres d’hôpital que sont nos bureaux, quand on n’en prend pas réellement soin.
Café stambouliote #11
Istanbul est une ville qui confine à la mélancolie, le fameux hüzün dont parle Orhan Pamuk. Dans la mystique soufie, le hüzün trouve son origine dans un sentiment de manque dû à notre trop grand éloignement de Dieu. On retrouve quelque chose de proche du hüzün dans la culture japonaise, associé à la noblesse de l’échec.
Un voyage hors du temps
Vous êtes donc dans un espace, perdu dans le nulle part, qui fête cette année ses quinze ans.




