Le Perroquet Suédois
Les derniers articles
La reine de la soie (Les oubliés du pays doré #17)
Bangkok, 1960. Les ventilateurs brassent l’air moite du palais Chitralada comme ils brassent la poussière depuis des siècles. Jim Thompson traverse la salle d’attente, son costume de lin blanc froissé par l’humidité tropicale qui règne sur la ville même en cette saison supposément fraîche. Il a cinquante-neuf ans, l’allure encore élancée malgré le whisky et les dîners chez les ambassadeurs, ancien agent de l’OSS devenu marchand de soie, et il s’apprête à rencontrer la reine Sirikit.
Boonyaratana Sirikanya, l’architecte de l’impossible (Les oubliés du pays doré #16)
Bangkok, 1958. L’architecte Boonyaratana Sirikanya traverse le pont qui enjambe le khlong, cette artère d’eau brune qui charrie les détritus et les fleurs de lotus en parts égales. Il pense à l’Américain, à cet homme qui veut bâtir une maison impossible, une maison qui serait à la fois un temple et un manifeste, un tombeau peut-être. Jim Thompson l’attend dans le jardin de sa propriété temporaire, celle qu’il quittera bientôt pour le chef‑d’œuvre qu’ils construiront ensemble.
Bangkok, 1935, aux origines du Siam (Les oubliés du pays doré #15)
On pourrait commencer par Angkor, évidemment. Commencer par les temples engloutis sous la jungle, par les racines des fromagers qui éventrent les pierres khmères, par cette obsession occidentale de tout dater, tout classer, tout comprendre. Mais non. Commençons plutôt par un couple d’Anglais en 1935, débarquant à Bangkok avec leurs malles et leurs carnets, leurs théories et leur naïveté, ne sachant pas encore qu’ils allaient passer le reste de leur vie à reconstituer un passé qui n’était pas le leur.
L’actualité
Seulement le café du matin, du midi, du soir…
Mi-journal, mi-rêveries…
Café du matin #13
Saint-Denis. Un air de revenez‑y. Je n’ai pas mis les pieds ici depuis une éternité, certainement depuis que je faisais mes études à l’université. J’avais oublié à quel point la station de métro Basilique était étriquée et le quai peu large. L’embouteillage pour sortir, tout le monde se dirigeant vers l’escalator qui a du mal à absorber le flux. Un avant-goût de ce joyeux bordel qui m’attend dehors. A peine sorti de la station du métro, je suis assailli par une dizaine de vendeurs de cigarettes de contrefaçon qui tentent d’écluser leur cargaison en toute impunité…
Café du matin #12
Le café a un goût amer. Je n’ai jamais vraiment aimé les premiers jours de l’année, et encore moins les premiers jours de reprise du travail, et certainement encore moins le jour de la rentrée, une fois que les fêtes sont passées, que la lumière s’est éteinte et qu’on retrouve les éclairages crus et impersonnels des chambres d’hôpital que sont nos bureaux, quand on n’en prend pas réellement soin.
Café stambouliote #11
Istanbul est une ville qui confine à la mélancolie, le fameux hüzün dont parle Orhan Pamuk. Dans la mystique soufie, le hüzün trouve son origine dans un sentiment de manque dû à notre trop grand éloignement de Dieu. On retrouve quelque chose de proche du hüzün dans la culture japonaise, associé à la noblesse de l’échec.
Un voyage hors du temps
Vous êtes donc dans un espace, perdu dans le nulle part, qui fête cette année ses quinze ans.




