Chan­ge­ment de décor

L’au­tomne aidant, le souffle du chan­ge­ment se fait res­sen­tir. Dans mon pay­sage blo­go­phé­rique, un grand bou­le­ver­se­ment se pré­pare puisque Blo­glines va arrê­ter défi­ni­ti­ve­ment son ser­vice le 1er octobre pro­chain. L’in­ven­tion de Google Rea­der lui avait fait un mal incroyable et sa ver­sion bêta sera res­tée bêta jus­qu’à la fin. Le rachat par Ask.com n’a pas suf­fit à péren­ni­ser le meilleur agré­ga­teur de flux en ligne et aujourd’­hui, les mil­liers d’ha­bi­tués dont je fai­sais par­tie vont devoir s’en pas­ser, et cette fois-ci, je vais devoir me rabattre sur GRea­der puisque sa tech­no­lo­gie a tout emprun­té au futur défunt. Sur Presse-Citron, on se demande si l’é­mer­gence des réseaux sociaux, notam­ment Twit­ter et Face­book n’a pas défi­ni­ti­ve­ment assé­né le coup de grâce aux agré­ga­teurs en géné­ral, mais c’est une confu­sion des genres qui pré­tend que l’in­for­ma­tion peut pas­ser par ces simi­li-agré­ga­teurs. La voca­tion n’est pas la même, l’u­ti­li­sa­tion non plus, ce n’est pas le même registre.

L’é­mer­gence des agré­ga­teurs a accom­pa­gné les fan­tômes du web 2.0, mais c’é­tait sans comp­ter l’in­té­rêt pri­mor­dial que les lec­teurs de blogs pou­vaient y trou­ver avec des outils simples. Le web 2.0 n’a jamais vécu, et sa mort cor­res­pond à la date de sa nais­sance, mais ce qui se passe aujourd’­hui, symp­to­ma­ti­que­ment et en cor­ré­la­tion avec l’é­mer­gence des réseaux sociaux, c’est la dilu­tion de l’in­for­ma­tion. Là où les agré­ga­teurs per­met­tait de sélec­tion­ner l’in­for­ma­tion, Twit­ter et Face­book déversent à nou­veau un flot inclassable.
Si Blo­glines n’a pas résis­té, c’est qu’une fois de plus on a confon­du l’in­for­ma­tion avec la donnée.

PS: le chan­ge­ment de décor est pure­ment temporaire

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Sou­ve­nirs de fractales

Com­men­cer sa soi­rée en regar­dant le che­min tor­tueux de l’A­lice de Tim Bur­ton (une bien belle his­toire presque antique ser­vie par une réa­li­sa­tion approxi­ma­tive et des effets spé­ciaux pour le moins bâclés) et la ter­mi­ner par un docu­men­taire sur les frac­tales de Benoit Man­del­brot a quelque chose de sur­réa­liste, d’au­tant que je me suis réveillé sur le cana­pé avec les images d’un docu­men­taire sur la retraite.
Les frac­tales de Man­del­brot, un uni­vers que les mathé­ma­ti­ciens tra­di­tion­nels rejettent, une nou­velle théo­rie qui atti­ra à son fon­da­teur les foudres de ses col­lègues scien­ti­fiques. Dans ce nou­vel objet de la science, il y avait pour moi la part de mys­tère que des gens comme Ste­phen Haw­king venaient de révé­ler, une science nou­velle qui phi­lo­so­phi­que­ment, mais éga­le­ment pour tous les domaines de la connais­sance humaine, remet­tait en cause les notions de fini­tude, intro­dui­sant la pos­si­bi­li­té d’une part d’in­fi­ni dans le fini, et pour­quoi pas, l’œuvre de Dieu, Ste­phen Haw­king qui vient d’af­fir­mer que fina­le­ment, Dieu avait bien crée l’u­ni­vers, mais selon les lois de la physique…
Je suis res­té cap­ti­vé par ce docu­men­taire où Man­del­brot explique com­ment il a eu la pre­mière intui­tion concer­nant l’exis­tence des figures frac­tales en regar­dant les estampes d’Ho­ku­sai. Dans la grande vague de Kana­ga­wa, comme dans cette autre estampe nom­mée Fuji dans l’o­rage, on com­prend que les motifs des vagues et des nuages sont tous iden­tiques et que la struc­ture de l’en­semble n’est que la répé­ti­tion d’un seul motif. Hoku­sai avait don­né à son œuvre, aux alen­tours de 1830, un sys­té­ma­tisme appli­cable à la nature. La nature ne serait donc pas tant que ça ins­pi­rée par le chaos.
Les tra­vaux de Man­del­brot s’ap­puie sur plu­sieurs tra­vaux antérieurs :

Le para­doxe d’A­chille et de la tortue

Zénon d’É­lée, mathé­ma­ti­cien grec, ten­ta de sou­te­nir la thèse par­mé­ni­dienne et sophis­tique de la non-exis­tence du mou­ve­ment. Pour cela il rédi­gea ses célèbres para­doxes selon les­quels notam­ment, Achille ne pour­ra jamais par­cou­rir la même dis­tance que la tortue.

La pous­sière de Cantor

Figure géo­mé­trique simple, c’est la répé­ti­tion d’une forme qui ne trouve pas sa place dans la géo­mé­trie eucli­dienne (défi­nie comme un espace vec­to­riel ou de dimen­sion finie) puisque qu’en pre­nant un seg­ment 0–1, en le sépa­rant en trois espaces égaux et en enle­vant le mor­ceau médian, on se retrouve avec une figure qui, si elle est réité­rée, tend tou­jours vers 0, sans pour autant l’atteindre.

Le flo­con de Von Koch

Figure géo­mé­trique des­si­née bien avant les frac­tales par le mathé­ma­ti­cien Helge Von Koch, le flo­con (ou la courbe) de Von Koch est une figure dégra­dée sur cha­cun de ses seg­ments par la repré­sen­ta­tion de l’en­semble. Contour­née de manière récur­sive, la figure peut ain­si se repro­duire à l’in­fi­ni, en conser­vant comme motif spé­ci­fique le motif initial.

L’en­semble de Julia

Popu­la­ri­sés avec la publi­ca­tion des œuvres de Man­del­brot, les tra­vaux de Gas­ton Julia étaient tom­bés dans l’ou­bli. Man­del­brot ne fera qu’é­tendre la défi­ni­tion de l’ensemble de Julia qui est une repré­sen­ta­tion gra­phique de la récur­si­vi­té d’une équa­tion sur son propre résultat.

Les tra­vaux de Man­del­brot don­ne­ront lieu à la théo­rie des frac­tales. Lors­qu’il tra­vaillait chez IBM, c’est lui qui le pre­mier a com­pris d’où venaient les pro­blèmes de trans­mis­sion de don­nées par liai­son télé­phone en décou­vrant que les signaux étaient eux-même sujets à des fluc­tua­tions dont la répé­ti­tion de la fré­quence était mani­feste et repro­duc­tible. Il s’at­ta­cha éga­le­ment à ten­ter de com­prendre com­ment mesu­rer les lon­gueurs des côtes d’un lit­to­ral et déter­mi­na que la mesure pou­vait fluc­tuer en fonc­tion de l’é­chelle uti­li­sée. Plus l’é­chelle est petite, plus on se rap­proche de la mesure exacte, sans pour autant atteindre une mesure réelle. On intro­duit à la place de la lon­gueur, la notion de « rugo­si­té ».
Man­del­brot, sur la base du tra­vail de Julia, met­tra en forme sa propre équa­tion dans ce qu’on appelle aujourd’­hui l’en­semble de Man­del­brot, une icône mon­dia­le­ment connue, qui a même ins­pi­rée dans une cer­taine mesure le gra­phisme de la géné­ra­tion psy­ché­dé­lique, qui met en évi­dence le prin­cipe d’auto-simi­la­ri­té, de récur­si­vi­té de la figure géo­mé­trique et qui sur­tout intro­duit la notion d’in­fi­ni dans le champ d’é­tude du fini. L’a­van­tage de ces tra­vaux n’est pas qu’une simple inno­va­tion intel­lec­tuelle de la pen­sée mathé­ma­tique ; en effet on trouve dans le champ de la science et de l’in­dus­trie des appli­ca­tions pra­tiques, comme notam­ment la décou­verte des antennes frac­tales par Nathan Cohen, qu’au­jourd’­hui on trouve à grande échelle… dans nos télé­phones portables.

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L’o­rage du siècle

Oh oui bien évi­dem­ment, c’est tou­jours un peu exces­sif parce que quand on est des­sous, ou pas loin, c’est tou­jours un peu effrayant et tout de suite, ça devient l’o­rage du siècle. Sauf que cette fois-ci de l’a­vis-même des spé­cia­listes, c’é­tait quand-même un peu l’o­rage du siècle. Huit heures de spec­tacle inin­ter­rom­pu en bord de mer, le jour en pleine nuit, les oreilles qui bour­donnent à cause du ton­nerre, les yeux qui res­tent ouverts parce qu’on se demande à quel moment ça va tom­ber juste à côté, sur un arbre, et puis les yeux qui se ferment parce qu’on aime­rait quand même bien dor­mir bor­del mais ce ne sera pas pour tout de suite, hein, on va attendre un peu et fina­le­ment, on s’é­croule avec l’é­pui­se­ment et puis l’an­goisse, et on se réveille toutes les dix minutes quand l’o­rage revient et qu’on com­prend enfin que c’est vrai­ment pas prêt de s’ar­rê­ter. Au petit matin, on se réveille avec des poches à glace sous les yeux, le regard hagard, le teint pâle et la bouche pâteuse et on ne peut que consta­ter qu’on est tou­jours en vie dans ce pay­sage déso­lé, désor­don­né, la moindre aiguille de pin qui n’est plus à sa place et tout qui dégou­line d’une pluie épaisse, un pay­sage ruis­se­lant, une ambiance sous-marine à quelques mètres au-des­sus de la mer.

Orage

Pho­to © Anaëlle Collet

Tout com­mence après un repas bien arro­sé par une soi­rée chaude, les joues empour­prées de la cha­leur du soleil, si si, et en ren­trant, je remarque que le ciel s’é­claire de temps à autre, très subrep­ti­ce­ment, un léger gron­de­ment se pointe à l’ho­ri­zon et roule comme une poi­gnée de dés sur la table de craps. Je décide mal­gré l’heure tar­dive, il est plus d’une heure de la nuit de prendre mon vélo et d’al­ler voir ça au bord de l’eau parce que ça doit vrai­ment être quelque chose. Je par­cours à toute vitesse la forêt infes­tée de mous­tiques dans le noir le plus total, la dyna­mo peine à suivre et finit par me lâcher en plein milieu du che­min alors je m’ar­rête pour lui lais­ser le temps et je repars dans la lumière. Deux voi­tures me croisent à toute vitesse et j’é­vite de jus­tesse un connard qui tente de m’at­tra­per, sur­gi de l’obs­cu­ri­té. J’ar­rive enfin sur la plage bat­tue par le vent dans les oreilles, épui­sé d’a­voir mou­li­né comme Eddy Mer­ckx, et je me rends compte qu’il y a plein de monde sur le sable, des jeunes qui font la fête à grand ren­fort d’al­cool et de feux de joie, qui bati­folent dans les block­haus, mais le vent et l’obs­cu­ri­té pro­jettent un voile entre cette réa­li­té fugace et la per­cep­tion que j’en ai. Je m’as­sieds sur le sable humide, face à un hori­zon estom­pé par la houle, qui se fond dans un savant mélange d’é­cume et d’es­sence de nuit. La lune ronde, écla­tante, m’é­claire encore quelques ins­tants avant le grand spec­tacle. (more…)

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Roméo pleu­rant au bal­con, Juliette se roule dans l’herbe

Début d'automne

Il y avait ce soir-là un air de pro­vo­ca­tion, une tem­pé­ra­ture dérai­son­nable, un je-ne-sais-quoi dans l’air qui annonce un été qui n’est jamais vrai­ment arri­vé. Pen­dant que mon fils pre­nait son cours de musique, je me suis assis à cali­four­chon sur le banc en pierre dans le parc, ma bou­teille d’eau et mon maga­zine posés devant moi. Les enfants criaient et jouaient sur l’herbe pen­dant que les mères avec leur petit engon­cé dans leur pous­sette, dans un bal­let dégou­li­nant de rires et de paraître, débla­té­raient sur telle ou telle mère de famille, absente évi­dem­ment. Les hautes branches com­men­çaient à jau­nir sérieu­se­ment alors qu’il fai­sait encore chaud.
Je n’ai pu m’empêcher de sou­rire à la lec­ture de ces mots d’A­lain Badiou.

Les ren­contres sont si faciles, si nom­breuses, que l’in­ten­si­té du chan­ge­ment qu’on peut accep­ter à par­tir d’elles n’est plus la même. On intro­duit un sys­tème de pré­cau­tion : je prends quel­qu’un de suf­fi­sam­ment sem­blable à moi pour espé­rer faire un che­min avec cette per­sonne en res­tant exac­te­ment ce que je suis. C’est une ten­dance du monde contem­po­rain d’in­tro­duire une fausse varié­té à l’in­té­rieur d’une grande permanence.

De la salle de danse sor­tait le mar­tel­le­ment dis­har­mo­nieux du pia­no que je sais être désac­cor­dé où une femme jouait avec une éner­gie obs­cène la danse des che­va­liers extraite de Romeo et Juliette, de Pro­ko­fiev. Sur les marches de la salle s’é­brouaient des ado­les­cents que le jeu des amours nais­santes fait se com­por­ter comme de réels idiots qu’ils ont la chance d’être encore. L’une d’entre eux por­tait un short en jean pro­vo­cant lais­sant voir la nais­sance de ses fesses. A l’é­tage, José­phine, jeune adulte frin­gante et volup­tueuse, à la peau brune et lisse, recoif­fait ses che­veux raides main­te­nus en queue de che­val, quelques uns, indis­ci­pli­nés, repas­sés der­rière l’o­reille, der­rière la branche de ses lunettes de marque. Sa poi­trine indé­cente ne ces­sait de res­pi­rer fort dans un mou­ve­ment qui attire mon regard sous les toits brûlants.
L’é­té est encore là, mais plus pour longtemps.

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Retour à l’argentique

C’est un appa­reil semi-auto­ma­tique qui se trou­vait sur l’étagère au-des­sus de la pen­de­rie de mes grands-parents. Je ché­ris­sais cet endroit pour le fait qu’elle recèle mille et un tré­sors que je ne me suis jamais aven­tu­ré à aller déter­rer. J’y aimais par­ti­cu­liè­re­ment l’o­deur de cuir qui y régnait, ces cuirs qui ser­vaient de ran­ge­ments. C’est dans cet endroit magique que, je le sais depuis tou­jours, se trouve l’appareil pho­to et ses trois objec­tifs, tous ses acces­soires, déclen­cheur à dis­tance, pare-soleil, pied à vis­ser sur une table, filtres, chif­fons, mais on y trouve éga­le­ment une camé­ra super‑8, un pro­jec­teur de films, et des dizaines de bobines déve­lop­pées. Dans le pla­card à balais se trouve l’écran pliable avec sa sur­face blanche imma­cu­lée et gra­nu­leuse comme de la toile éme­ri. Depuis l’avènement du numé­rique, mon grand-père avait opté pour un bridge Olym­pus, fidèle à la marque, car son ancien appa­reil est un Olym­pus OM-1n MD datant de 1979, avec une coque en métal taillée à la serpe, un appa­reil solide, à toute épreuve, équi­pé d’une cel­lule LED et d’une mon­ture très robuste en nickel-cad­mium. Son seul défaut est en fait dû à l’usure ; le rideau a ten­dance à se blo­quer et à empê­cher son uti­li­sa­tion tant qu’on n’a pas un peu tapé des­sus pour le brus­quer. Il a per­mis à mon grand-père de prendre des cen­taines de pho­tos, notam­ment en Égypte, où il a per­du son filtre pola­ri­sant sur les rebords d’une balus­trade sur les hau­teurs de la mos­quée Al-Azhar au Caire. L’homme vaillant et intré­pide qu’était mon pépé a com­men­cé à enjam­ber ladite balus­trade pour aller le récu­pé­rer, mais il a été rat­tra­pé par le guide qui lui a inter­dit de se pen­cher dans le vide pour aller cher­cher son maté­riel. J’imagine qu’il doit tou­jours y être.

L'appareil

C’est donc avec cet appa­reil engon­cé dans une housse en cuir que je suis par­ti en vacances, ne sachant pas réel­le­ment m’en ser­vir puisque la der­nière fois que j’ai uti­li­sé un appa­reil « argen­tique », c’était au len­de­main de mon bac, en 1993, avec mon Minol­ta à cel­lule élec­tro­nique. Là, je me suis retrou­vé en grande dif­fi­cul­té avec mes pel­li­cules 400ISO (par­fois, j’ose encore dire ASA) par temps enso­leillé, puisque plu­sieurs fois, je me suis ren­du compte que je ris­quais la sur­ex­po­si­tion. Dès que l’occasion s’est pré­sen­tée, je me suis pro­cu­ré trois pel­li­cules ILFORD noir et blanc, FP4 plus 125ISO 36 poses que j’ai com­men­cé à uti­li­ser en Bre­tagne. La pre­mière pel­li­cule ne s’est jamais enclen­chée et je me suis retrou­vé sans aucun résul­tat pour ma pre­mière salve. La seconde sera la bonne.

Rochers

Pho­to­gra­phier en semi-manuel est un véri­table plai­sir qui me fait décou­vrir les joies de la tech­nique. Je prends enfin conscience que pho­to­gra­phier est une his­toire de temps à prendre, de len­teur et de dou­ceur. Avant d’appuyer sur le déclen­cheur, il faut prendre le temps de cadrer, de régler vitesse et obtu­ra­tion avant d’explorer enfin tout le cadre avec la cel­lule pour jau­ger l’exposition. Par­fois même il faut attendre que le nuage s’en aille afin de retrou­ver cette si belle lumière qui nous a atti­ré l’œil et qu’on veut abso­lu­ment retrou­ver. C’est pour cette rai­son que le cli­ché devient chose rare, car il est plus exi­geant qu’avec la pho­to numé­rique qu’on a ten­dance à faire se conten­ter de peu, par faci­li­té plus que par igno­rance réelle.

L'océan

Le terme « argen­tique » existe seule­ment depuis le début des années 2000, quand le numé­rique a débar­qué et qu’il a fal­lu trou­ver une déno­mi­na­tion qui puisse faire la dis­tinc­tion. Autre­fois, ce n’était que de la pho­to. Aujourd’hui, il faut faire la dis­tinc­tion,  même si le terme nous paraît avoir tou­jours existé.

Il aura fal­lu que je passe par le numé­rique pour apprendre à pho­to­gra­phier avec un appa­reil 24x36. Je me suis amu­sé avec les deux objec­tifs à focale fixe dont je dis­pose. Un Olym­pus f50mm 1 :1,8 qui m’a per­mis de me faire la main et un Toku­ra f28mm 1 ;2,8 d’une qua­li­té excep­tion­nelle. Je crois que l’optique pro­duit un léger vignet­tage et les len­tilles sont par­ti­cu­liè­re­ment bien finies.
Tra­vailler avec une focale fixe par rap­port au télé­ob­jec­tif per­met de se dépla­cer plu­tôt que de faire fonc­tion­ner le zoom. Le pho­to­graphe doit se dépla­cer si le cadrage ne lui convient pas. C’est plus exigeant.
Le pay­sage, lui, s’il n’est pas ani­mé, engage un dia­logue avec celui qui le pho­to­gra­phie, dans une rela­tion ambigüe qui relève pour sa part de la pos­ture. Il se révèle et se dévoile en même temps qu’il se voile, il énonce des pos­tu­lats que seul l’œil du pho­to­graphe est capable de rece­voir dans le cadre de son objec­tif, et seul le pho­to­graphe est capable de le faire évoluer.

Toutes les pho­tos ont été prises à la pointe de Poul Stri­po à Plou­gres­cant… avec mon téléphone.

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