J’ai bien dû voir tous les matins de l’hi­ver, tous les soleils se lever, tous les hori­zons sor­tir des ténèbres ; je ne crois pas en avoir oublié un seul, sauf peut-être celui du 1er jan­vier, mais je déteste le 1er jan­vier. Les années qui com­mencent sont signes d’in­cer­ti­tude et l’in­cer­ti­tude m’an­goisse, même si elle me porte.
Ces petits matins sont mélan­co­liques par nature, heu­reux fon­da­men­ta­le­ment, une par­celle d’é­veil à la vie qui rap­pelle les plus beaux ins­tants de bon­heur vécus.
Tout va len­te­ment, j’ai déci­dé de ne plus me pres­ser ; le temps passe à la lueur des bou­gies. Le temps, ça se prend.
A comp­ter de demain, j’é­cris, j’é­cris pour oublier le pas­sé et faire un appel d’air pour le futur ; le feu ne consomme qu’à l’aide de l’air frais. Je fais du pied à ce qui s’ouvre.

Pho­to © Maga­li M