Je crois qu’au travers des années, on peut changer, faire mouvoir ses habitudes et ses comportements, on peut s’habituer et même étrangement, renoncer, passer à autre chose. On peut très bien faire en sorte de cultiver d’autres jardins en voilant son esprit. On peut se mentir, et se déshabituer. On peut vieillir en toute tranquillité en attendant que ça se termine. On peut prendre plus le temps et vouloir s’inscrire dans autre chose.
[audio:weather_girl.xol]D.R. Hooker – Weather Girl
(The Truth, 1972)
On peut, après avoir été pendant des années “du soir”, devenir “du matin”, se lever à six heures du matin pour écrire et se coucher lorsqu’on n’a plus envie de s’attarder à ne rien faire. On peut enfin parfaitement faire la différence entre l’aube et le crépuscule…
moi je crois qu’avec le temps qui passe on dessine de mieux en mieux les contours de qui on est, qu’on soit du matin, du midi ou du soir; qu’on aime les brocolis ou les petits pois; qu’on recherche la sérénité qui apaise toute douleur ou qu’on recherche l’hyperactivité, le flux tendu qui efface toute douleur. Je crois qu’on peut tout, regarder les chemins des avions dans le ciel qui s’allume ou attendre assis sur une dune la première étoile. On peut tout, tant qu’on aime, tant qu’on a l’envie.
et c’est Amélie Nothomb, paraît-il, qui se lève tous les matins à 4h et écrit au stylo, dans des cahiers, jusqu’à 8 h. Tous les jours, elle se fait ainsi violence. Puisqu’il faut apparemment souffrir pour être écrivain 🙂