Une année qui se referme

Voi­là. 2013 reste der­rière. 2014 s’ouvre tout doucement.
Étran­ge­ment, avec les années, les chiffres jouent contre nous et on peut dif­fi­ci­le­ment faire sem­blant de savoir que les choses ne se font pas pro­gres­si­ve­ment. Non, ça tombe d’une seul coup, c’est une révo­lu­tion, aux deux sens du terme ; on boucle quelque chose le soir du 31 décembre, comme on boucle sa valise pour par­tir sur le champ. On ferme le rideau métal­lique en sachant qu’on ne revien­dra pas. C’est un peu triste en somme.

Quais d’Üskü­dar au cou­chant — Istan­bul — mai 2013

L’an­née qui arrive est faite d’in­cer­ti­tudes ; on sait rare­ment ce qui va s’y pas­ser, même si on a une vague idée de ses pro­jets (ce qui n’est presque pas mon cas) et ce n’est pas une vision noire des choses que de dire que l’é­qui­libre se fait entre les joies et les peines, le bon­heur n’é­tant sou­vent qu’un entre-deux moments. (more…)

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Die Aben­teuer des Prin­zen Ach­med de Lotte Rei­ni­ger (1926)

Die Abenteuer des Prinzen Achmed de Lotte Reiniger (1926) - Les aevntures du Prince Ahmed

Se dire que ce film d’a­ni­ma­tion a 87 ans est tout de même hal­lu­ci­nant. Tour­né en 1926 par la réa­li­sa­trice Lotte Rei­ni­ger, entiè­re­ment réa­li­sé en ani­ma­tion de sil­houettes, il dure envi­ron 66 minutes et a été tour­né en 24 images par seconde, soit près de 100.000 images. Les aven­tures du Prince Ahmed est un des tableaux qui com­posent les Mille et une nuits et à ce titre, est une ani­ma­tion d’une rare finesse et d’une beau­té féé­rique. C’est éga­le­ment le plus vieux film d’a­ni­ma­tion connu et existant.

Lotte Reiniger

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Heva­j­ra et Nai­rât­mya enlacés

Lors de ma virée d’hier au Musée Gui­met pour l’ex­po­si­tion sur Ang­kor, j’ai flâ­né dans les autres dépar­te­ments à la décou­verte de ce qui me pou­vait me sau­ter au visage (c’est fou ce que dans les musées on peut croi­ser comme gens péné­trés, tous spé­cia­listes de tous les aspects des arts asia­tiques, oui c’est fan­tas­tique…) et j’ai décou­vert cette petite sta­tue en bronze doré pro­ve­nant du Tibet. Elle repré­sente le dieu poly­morphe Heva­j­ra dans son aspect kapa­ladha­ra, c’est-à-dire affu­blé de huit visages, seize bras et quatre jambes. Je ne suis pas vrai­ment très au clair sur la signi­fi­ca­tion de cha­cun des attri­buts qu’il porte car c’est réel­le­ment l’ex­pres­sion d’un éso­té­risme pro­fond, mais cela vau­drait le coup de s’y pen­cher. On peut trou­ver sur le site du musée une autre repré­sen­ta­tion de ce couple, dont la posi­tion est pour le moins suggestive.

Hevajra et Nairâtmya - Tibet - XVIe siècle - Musée Guimet

Ce qui a rete­nu mon atten­tion de cette petite chose, c’est la ten­dresse. Le dieu Heva­j­ra aux huit visages enlace son épouse Nai­rât­mya avec une ten­dresse incroyable et je trouve par­ti­cu­liè­re­ment sen­suel le port de tête des deux amants affron­tés, bouche contre bouche. C’est à ce genre de petit détail qu’on trouve de l’hu­ma­ni­té dans les repré­sen­ta­tions divines.

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Civi­li­sa­tion de Sir Ken­neth Clark

Sir Kenneth Clark

On cherche quelques ren­sei­gne­ments et on finit par trou­ver tout autre chose. Le grand his­to­rien de l’art Sir Ken­neth Clark, dont je cher­chais des écrits remon­tant à 1938 sur l’his­toire du détail dans l’art, a pro­duit une série de 13 docu­men­taires sur l’his­toire de l’art, regrou­pés sous le nom de Civi­li­sa­tion, dif­fu­sés en 1969 sur la BBC et dont je me suis plu à regar­der les pre­miers épi­sodes. Une approche un peu par­ti­cu­lière de l’his­toire de l’art, mais tout à fait passionnante.

  1. The Skin of Our Teeth
  2. The Great Thaw
  3. Romance and Reality
  4. The Mea­sure of All Things
  5. The Hero as Artist
  6. Pro­test and Communication
  7. Gran­deur and Obedience
  8. The Light of Experience
  9. The Pur­suit of Happiness
  10. The Smile of Reason
  11. The Wor­ship of Nature
  12. The Fal­la­cies of Hope
  13. Heroic Mate­ria­lism
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