
Petit glosÂsaire des gens de la mer
La mer a gĂ©nĂ©ÂrĂ© en son temps des hordes de perÂsonÂnages Ă©tranges. Petit glosÂsaire des gens de la mer.
Pirate: Le pirate est le perÂsonÂnage malÂfaiÂsant par dĂ©fiÂniÂtion. Il agit sans ordre d’une nation, mais pour son propre compte dans l’uÂnique but de s’enÂriÂchir. Il s’atÂtaque prinÂciÂpaÂleÂment aux navires batÂtant pavillon de nations puisÂsantes pour leur arraÂcher leur butin, mais parÂcourt ausÂsi les cĂ´tes. ParÂmi les plus redouÂtĂ©s, on compte BlackÂbeard (Barbe-Noire), mais les pirates ont ausÂsi connu leurs losers. Le plus cĂ©lèbre d’entre eux est sans conteste Stede BonÂnet, qui a vĂ©cu Ă la mĂŞme Ă©poque que le terÂriÂfiant Edward Teach qui trouÂva le moyen de se faire piller pluÂsieurs fois par Barbe-Noire et Ă se faire pendre haut et court tanÂdis que son enneÂmi jurĂ© fut dĂ©caÂpiÂtĂ© sur son navire La Revanche de la Reine Anne
par Maynard.
L’iÂmage traÂdiÂtionÂnelle du pirate est nĂ©e dans les CaraĂŻbes et a gĂ©nĂ©ÂrĂ© tout un imaÂgiÂnaire que des Ă©criÂvains tels que SteÂvenÂson dans l’île au trĂ©Âsor ont su exploiter.
CorÂsaire: Le corÂsaire, Ă la difÂfĂ©Ârence du pirate, est manÂdaÂtĂ© par sa nation pour piller les richesses des nations enneÂmies. Le corÂsaire est porÂteur d’une lettre de course qui lĂ©giÂtime son action. Les preÂmiers corÂsaires franÂçais sont manÂdaÂtĂ©s par FranÂçois 1er Ă une Ă©poque oĂą l’hĂ©ÂgĂ©ÂmoÂnie ibĂ©Ârique sur les terÂriÂtoires du NouÂveau-Monde devient insupportable.
FliÂbusÂtier: VoiÂci l’inÂfluence des Pays-Bas dans cette hisÂtoire. Ce terme vient du flaÂmand vrij buiÂter
, ce qui corÂresÂpond Ă peu près Ă qui s’enÂriÂchit de manière poncÂtuelle, libre et impuÂnie. La fliÂbuste se dĂ©veÂloppe dans la mer des CaraĂŻbes par des hommes peu scruÂpuÂleux naviÂguant sur des embarÂcaÂtions lĂ©gères (sloops, pinasses) et rapides, vivant de rapines et n’ayant gĂ©nĂ©ÂraÂleÂment pas l’éÂtoffe de ces grands que l’on appeÂlait pirates
. L’oÂriÂgiÂnaÂliÂtĂ© de la fliÂbuste, c’est l’orÂgaÂniÂsaÂtion sociale très strucÂtuÂrĂ©e et l’éÂtaÂblisÂseÂment d’une base sur la terre ferme.
BouÂcaÂnier: ContraiÂreÂment Ă l’iÂdĂ©e reçue, le bouÂcaÂnier n’est pas forÂcĂ©Âment un marin. Il est souÂvent sĂ©denÂtaÂriÂsĂ© et sert de base arrière Ă la piraÂteÂrie et Ă la fliÂbuste. Le terme bouÂcan dĂ©signe Ă l’oÂriÂgine la viande de bĹ“uf frotÂtĂ©e d’éÂpices et sĂ©chĂ©e au-desÂsus d’un feu lent sur de longues perches insÂtalÂlĂ©es sur les plages des petites Ă®les cariÂbĂ©ennes. ÉgaÂleÂment hiĂ©ÂrarÂchiÂsĂ©s, les bouÂcaÂniers approÂviÂsionnent les marins en vivres, nourÂriÂture et boisson.
BouÂcaÂniers et fliÂbusÂtiers constiÂtuent la popuÂlaÂtion des “Frères de la CĂ´te”.
L’éÂmerÂgence des ces popuÂlaÂtions Ă©tranges de mers prend ses racines dans le nouÂvel ordre monÂdial gĂ©nĂ©ÂrĂ© par la dĂ©couÂverte de l’AÂmĂ©Ârique par ChrisÂtophe Colomb. L’EsÂpagne et le PorÂtuÂgal se parÂtagent alors le monde et affrètent des galions pour vider le contiÂnent nouÂveau de son or. Ce traÂfic est incerÂtain et souÂmis au vent. Dans un preÂmier temps, les pirates vont infesÂter les mers et les rivages pour guetÂter ces navires charÂgĂ©s d’or, mais ausÂsi d’éÂpices et de rhum. Ensuite, c’est sous l’imÂpulÂsion de la France, des Pays-Bas et de l’AnÂgleÂterre, indiÂgnĂ©s d’être ainÂsi Ă©carÂtĂ©s de cette course Ă la puisÂsance, que la Guerre de Course va s’enÂgaÂger. Tout prend naisÂsance dans ce creuÂset, entre les compÂtoirs Ă©taÂblis dans les ports et la route mariÂtime qui mène Ă l’EuÂrope, dans la mer des CaraĂŻbes, beauÂcoup moins armĂ©e et proÂtĂ©ÂgĂ©e que les cĂ´tes de l’EsÂpagne ou du Portugal.
La disÂtincÂtion entre pirate et corÂsaire s’efÂface quelque fois, selon les humeurs des gouÂverÂnants. AinÂsi, FranÂcis Drake s’enÂriÂchit perÂsonÂnelÂleÂment et abreuve la couÂronne d’AnÂgleÂterre de richesses, tanÂdis que le frère de la Reine, l’esÂpaÂgnol PhiÂlippe II mugit contre ses dĂ©prĂ©ÂdaÂtions et finit par perdre la face en 1588 lorsque son InvinÂcible ArmaÂda est dĂ©faite par le cĂ©lèbre corÂsaire briÂtanÂnique. PourÂtant, celui-ci finiÂra empoiÂsonÂnĂ©, consiÂdĂ©ÂrĂ© comme pirate alors que jamais il ne s’est enriÂchi au dĂ©triÂment de son pays.
Un autre corÂsaire cĂ©lèbre, SurÂcouf aura une phrase qui dĂ©fiÂnit bien ce qui se pasÂsait sur les mers penÂdant ces longs siècles. A un Anglais qui lui dit: Vous vous batÂtez pour l’argent alors que nous autres solÂdats de la Marine nous nous batÂtons pour l’honÂneur !
, il rĂ©torÂqueÂra: Alors nous nous batÂtons tous les deux pour ce que nous n’aÂvons pas…
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Quelques liens:
Billet sauÂvĂ© de la noyade depuis EmpÂty QuarÂter.
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