Un artiste de la lumière mécon­nu: Niko­lay Nika­no­ro­vich Dubovskoy

Nikolay Nikanorovich Dubovskoy - portrait photographiqueA l’heure où les gelées reviennent, où la lumière a du mal à per­cer la couche lai­teuse des nuages voi­lant un soleil qui peine à mon­ter dans le ciel,
voi­ci un autre artiste de la lumière ori­gi­naire de Saint-Pétersbourg.
Niko­lay Nika­no­ro­vich Dubovs­koy est un peintre pay­sa­giste remar­quable, exploi­tant la lumière natu­relle des pay­sages qu’il peint pour en faire une pein­ture feu­trée, haute en cou­leurs évo­ca­trices, s’at­ta­chant à res­ti­tuer ces ambiances extrêmes que la nature s’a­muse à engen­drer. Très peu de scènes de genre chez lui, et clai­re­ment dans sa car­rière se des­sinent deux périodes. La pre­mière, très lisse, très lumi­neuse et la seconde, avec un par­ti pris beau­coup plus pic­tu­ral, plus gra­nu­leux, pour une pein­ture plus sen­sible, mais aus­si peut-être un peu moins gran­diose. La pein­ture qui le ren­dra célèbre s’ap­pelle un havre de paix et date de 1890 ; c’est une très belle toile dont la belle lumière blanche d’un nuage se reflète dans une eau argentée.
Assu­ré­ment un nom qui compte dans la pein­ture de pay­sage, un artiste à décou­vrir avec ces seize toiles très belles toiles. (more…)

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Un artiste de la lumière mécon­nu: Arkhip Iva­no­vich Kuindzhi

Portrait d'Arkhip Ivanovich Kuindzhi par Ivan Nikolaïevitch Kramskoï - 1870

Por­trait d’Ar­khip Iva­no­vich Kuindz­hi par Ivan Niko­laïe­vitch Kram­skoï — 1870

Arkhip Iva­no­vich Kuindz­hi est né pauvre en 1841 dans la cam­pagne ukrai­nienne, à Mariou­pol, dans une famille d’o­ri­gine grecque-pon­tine, c’est-à-dire ori­gi­naire des bords de la Mer Noire. Il acquit une noto­rié­té crois­sante dans les années 1880 et se refu­sa à expo­ser publi­que­ment à par­tir de 1882. Il finit sa vie dans la bour­geoi­sie de Saint-Peters­bourg où il pro­fes­sait à l’Aca­dé­mie Impé­riale des Beaux Arts.
Sa pein­ture pay­sa­giste est colo­rée et riche, mon­trant une véri­table maî­trise de la lumière expri­mant les heures les plus belles du jour mais aus­si de la nuit, les ambiances natu­relles les plus incroyables, dans une sorte de jouis­sance pic­tu­rale réel­le­ment exal­tée. Ses études de l’El­brouz ou de ses pay­sages ennei­gées sont des véri­tables tours de force de la pein­ture. Ses nuages, ses pay­sages marins et ses com­po­si­tions par­fois dépouillées à l’ex­trême sont à l’op­po­sé de la pein­ture roman­tique et tour­men­tée d’un Cas­par David Frie­drich ; les pay­sages de clair de lune et noc­turnes sont de toute beau­té et res­pirent la quié­tude. Tout dans sa pein­ture est un hymne au silence et à la tran­quilli­té de la nature.
Ci-des­sous, une gale­rie de 87 de ses plus belles pein­tures. (more…)

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Une autre année

L’an­née se referme dou­ce­ment. L’an­née 2009 se replie comme une feuille, un in duo­de­ci­mo infi­ni et dis­pa­rait au fur et à mesure que les heures frappent sur le cadran. Il est encore un peu tôt pour dire ses vœux mais je prends les devants, en ne vous la sou­hai­tant pas bonne, mais excel­lente cette future année qui ouvre ses portes. Pour finir et refer­mer le cha­pitre, ces superbes séries de pho­tos pleines de blanc, de neige et de nuit polaire, d’ho­ri­zons gla­cés et de lumière trou­vées grâce à Flak Pho­to avec de la musique faite exprès pour l’hiver.

[audio:Service_Bell.xol]

Grizz­ly Bear and Feist — Ser­vice Bell

Eri­ka Larsen

Simon Roberts

Olaf Otto Becker

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Klaus­ja­gen à Küss­nacht am Rigi

Saint-Nico­las en Europe — 2

Küss­nacht est une petite ville du can­ton de Schwytz (can­ton aux très belles armoi­ries), au bord du lac des Quatre Can­tons dans laquelle se déroule une étrange pro­ces­sion, le soir du 5 décembre, la veille de la Saint-Nico­las ; le Klaus­ja­gen, ou chasse au Nicolas.
Le cor­tège s’an­nonce, sor­tant de la nuit, par le cla­que­ment secs dans l’air froid de ceux qu’on appelle les fouet­tards, leurs fouets frô­lant la tête des spec­ta­teurs et chas­sant sym­bo­li­que­ment les mau­vais esprits.
Viennent ensuite les Iffel­trä­ger, per­son­nages enchan­teurs habillés de blanc et ceints de rouge et com­pa­gnons du Saint. Sur leur tête, ils portent des mitres de car­ton cise­lé (Iffe­len), ornés à la manière des vitraux et éclai­rés de l’in­té­rieur, met­tant en valeur l’i­mage de Nico­las tou­jours repré­sen­té au centre du décor. Le cor­tège lumi­neux et superbe annonce l’ar­ri­vée du Saint accom­pa­gné de ses com­pa­gnons les croquemitaines.
Le cor­tège est clos par une nuée d’hommes fai­sant tin­ter leurs cla­rines et d’autres son­nant du cor dans un vacarme assourdissant.

Klausjagen à Küssnacht am Rigi

Pho­to © Day­life

La signi­fi­ca­tion de cette délé­ga­tion, c’est la tra­di­tion de la véné­ra­tion de Saint-Nico­las mêlée à des scènes de l’A­po­ca­lypse, la lumière puis le vacarme des cors… Toute la nuit, on ripaille, on boit et on chante jus­qu’au lever du jour, car il faut échan­ger pour ce jour nou­veau des vœux de fer­ti­li­té, de san­té et de bon­heur. Ce qui est fêté ici la veille de la Saint-Nico­las, c’est un rituel pré­coce de pas­sage à la nou­velle année, dans lequel on extirpe de la nuit les forces mal­fai­santes pour les ame­ner vers la lumière et les prier de venir en aide aux hommes.
Curieux syn­cré­tisme reli­gieux, cette fête asso­cie la tra­di­tion litur­gique chré­tienne, le culte du soleil,  celui du dieu tau­reau Mithra et les tra­di­tions mytho­lo­giques alpines et ger­ma­niques. La pré­sence forte de la lumière est éga­le­ment asso­ciable à la puri­fi­ca­tion sol­sti­ciale. Si les ori­gines de cette fêtes res­tent fina­le­ment obs­cures et diverses, on trouve peut-être une expli­ca­tion dans le nom de la ville ; Rigi. Rigi vient de Rigi­dus Mons, Reine des Mon­tagnes qui depuis le temps des Celtes s’é­le­vant face à la ville est un lieu hau­te­ment sym­bo­lique, véri­table obser­va­toire du soleil levant.

  • Loca­li­sa­tion de Küss­nacht am Rigi sur Google Maps.
  • Une vidéo sur You­tube mon­trant les fouet­tards et les son­neurs de clarines.
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