Oct 29, 2016 | Nabatat |
J’aurais simplement pu appeler cette nouvelle section “mes semaines au jardin”… mais j’ai préféré un titre qui me rapproche de mon enfance. نباتات c’est un jardin, plus précisément un jardin qu’on trouve sur les bords du Nil, un jardin plein de souvenirs, d’odeurs et de couleurs qui se sont estompés, mais qui ne cessent de vouloir se présenter à nouveau.
A présent que j’ai un jardin, mon jardin, avec ma maison dessus, je peux y faire ce que je veux, y passer ma journée même s’il y fait plutôt frais, profiter des quelques instants d’ensoleillement des journées d’automne, rester jusqu’aux derniers instants du jour, attendre qu’il finisse par pleuvoir un peu fort avant de rentrer, les chaussures crottées que je laisse dans le garage… Un grand vide emplit mes poumons, la fatigue chevillée au corps d’avoir creusé un immense trou dans lequel j’ai planté mon cerisier, un burlat bigarreau qui devrait faire une bonne taille déjà d’ici quatre ou cinq ans et donner de beaux fruits à la chair pleine et juteuse…
Les fainéants disent que le jardin, à partir de l’automne, est synonyme de mort de la végétation et qu’on ne peut plus guère en profiter. C’est totalement faux. Déjà, c’est une des meilleures périodes pour planter, surtout les fruitiers. La terre est plus meuble qu’en été, elle commence à se régénérer, elle s’alourdit et n’attend plus que les plantations. J’ai retourné la terre des vieux massifs dont les anciens propriétaires disaient qu’il était impossible d’y planter quoi que ce soit. Mon œil.
La semaine dernière, j’ai planté deux bambous, un aurea et un nigra, deux fuchsias dont un Ricartoni, mais également un hydrangea à larges feuilles, et un tout petit arbre à feuilles très lumineuses qui promet de bien grandir et d’illuminer ce coin sombre où soit disait rien ne poussait, un sambucus niger “golden tower”. J’ai également disséminé les bulbes de jacinthes qui viendront enchanter mes bordures et remplir l’air d’un doux parfum musqué.
Sans y passer trop de temps, le jardin est pour moi un lieu de ressourcement, j’y vais lorsque j’ai envie de me dépenser un peu, je le nettoie dès que les feuilles du grand érable jonchent la pelouse, je gratte la terre pour la nettoyer des mauvaises herbes. Le temps y passe vite, et l’esprit ne vagabonde pas trop, il fixe son attention sur quelques mètres carrés que je mets un soin particulier à nettoyer. Chaque partie est un élément du tout et l’harmonie ne nait pas seule, elle est la combinaison de toutes ces parties qui deviennent chacune indispensable.
J’ai devant moi quatre jours pour en profiter, faire autre chose, choisir, me dispenser de penser, éviter de trop galoper. نباتات et respirer un peu…
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Apr 29, 2011 | Arts |
Parfois, au détour d’un jardin, cachée parmi les feuilles et les herbes, il y a une femme… ou deux. Pour l’instant, il pleut.
L’été et derrière, Flore (1910). Aristide Maillol
Modèle : Dina Vierny
Paris, jardin des Tuileries, 6 juin 2010
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Mar 18, 2011 | Arts, Photo |
L’année dernière, avec mon fils et ma grand-mère, nous sommes allés visiter le musée Albert Kahn, ou plutôt les superbes jardins du musée, car si l’intérêt de cette résidence située en bord de seine à Boulogne-Billancourt réside principalement dans les jardins agencés par le banquier alsacien, c’est aussi une des plus grandes collections d’autochromes avec plus de 72 000 pièces conservées dans cette institution. La librairie du musée permet d’acheter des tirages d’art de ces petits bijoux qui font des photographes de l’époque de véritables artistes qui ont su donner ses lettres de noblesse à cet art jeune qu’est la photographie, des tirages en couleurs, absolument émouvants de par leur âge et leur précision.
Vieille maison,
Le Caire, 1914,
Auguste Léon, inv. A 3 067
Porte de la tour du Jasmin au fort Rouge,
Agra, Inde, 1913,
Stéphane Passet, inv. A 4 235
Fayz Bey el-Azm, un compagnon de l’émir Fayçal,
Quweira, mars 1918,
Paul Castelnau, inv. A 15 506
Prêtre en tenue d’officiant dans le temple jaïn de Hathi Singh,
Ahmedabad, Inde, 20 décembre 1913,
Stéphane Passet, inv. A 4 177
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May 21, 2010 | Passerelle |
Un jardin n’est pas qu’un simple carré de verdure coincé entre les murs d’une ville. Cloisonné à la campagne, il perd de son charme et mériterait de vivre à l’extérieur de ses barrières, de prolonger les lignes des vallonnements alentour, de se fondre dans la même matière que celle dont il vient, la terre. Dans la ville, il a du mal à vivre, se trouve forcément confiné dans des espaces restreints, borné par des clôtures, murs de parpaings ou treillages serrés. J’ai passé beaucoup de temps dans le jardin de mes grands-parents, entre les arbres fruitiers pas toujours très prolifiques et tous les petits arbustes que mon grand-père prenait un malin plaisir à nommer par leur nom latin ; Cotoneaster, Viburnum ou Kerria japonica dont j’ai fait de multiples boutures, et le très majestueux Jasminum nudiflorum qu’il avait planté pour moi et qui courait sur la treille du grand mur blanc.
La jardin est l’âme d’une maison, il lui donne sa vie et son caractère, sa substance et la beauté de son port. Mais c’est aussi une lieu de flânerie dans lequel on peut se plaire à se perdre lorsqu’il est suffisamment grand pour cela. Les jardins du musée Albert Kahn, perdus près des grands axes de circulation à Boulogne-Billancourt, présentent plusieurs jardins façonnés avec goût, un jardin et un village japonais, un jardin anglais, un français et plusieurs autres parties très arborées comme la forêt des Vosges, dont l’ancien propriétaire des lieux était originaire.
Un lieu de paix et d’harmonie, où il fait bon se poser quelques instants pour écouter le vent dans les saules, se poser sur un banc, vaciller quelques instants ou s’endormir au chant des merles… Où j’ai emmené mon fils et ma grand-mère, pour une balade comme au bon vieux temps.
Toutes les autres photos des jardins sur Flickr.
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