Au XVIIIè siècle, la marine sort de sa vision empirique de la construction des navires et les chantiers navals perfectionnent leurs méthodes, en optant pour des bateaux moins décorés (les proues et ornements en tout genre alourdissants la coque, les parements des sabords, du château de poupe, des pilastres et des balcons, sans parler des couronnements…), que ceux des flottes des XVIè et XVIIè siècle, où le prestige d’une armée se mesurait à la beauté de ses ors et à la charge de ses sculptures de chêne telles qu’on pouvait en voir sur les galions.
C’est notamment sur les chantiers navals de Deptford, en Angleterre, que les prestigieux navires de la Royal Navy firent place peu à peu à des navires plus légers, moins décorés, de plus faible tonnage et surtout beaucoup plus élancés : les frégates. C’est sur ces chantiers qu’on changea également la façon de mailloter les carènes. Jusqu’alors, on protégeait la carène avec de la bourre, de la poix et de la chaux, voire du verre pilé et on la maillotait avec des clous à tête large. L’inconvénient de cette méthode, à une époque où les expéditions dans les mers chaudes deviennent monnaie courante, est que les coquillages et les algues en tout genre se fixent en nombre sur la carène, l’alourdissant et le freinant. On voit alors apparaître les premières couvertures en cuivre, permettant de diminuer la surface d’adhérence pour les coquillages et ainsi prévenir du pourrissement. On sait alors le succès que connurent ces frégates sur toutes les mers du monde…
Toutes les illustrations proviennent du site du National Maritime Museum de Londres.
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J’ai grandi avec des huiles de 4mx3 de combats navals de frégates au large de Saint Malo, ces tableaux gigantesques ornaient la salle du restaurant de ma grand-mère à St Malo. La mer couleur d’émeraude et houleuse y était magnifiquement reproduite. Les ciels chargés par la fumée des canons et par le temps incertain ajoutaient au spectacle naval. Ces tableaux ont orné ensuite sa maison de campagne trop isolée. Un jour, elle s’est fait cambrioler. Une partie de ces tableaux est partie avec un lourd butin, et je me suis promis de les retrouver et de les rechercher, toujours… Je serai capable de les reconnaître parmi cent, je les ai tellement admiré et ils m’ont tellement fait rêver quand j’étais petite…
Je pense qu’ils ont fait naître en moi cette passion pour la peinture marine.
Très beau post. Merci.
Cela pourrait faire l’objet d’une nouvelle, tu ne crois pas ?
Sur le bateau ? Mais je n’écris pas aussi bien que toi, moi… :s
la frégate, c’est un peu le barouche des mers…
Tiens, je viens d’apprendre un nouveau mot o_O