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Maes­tà #3 : La Maes­tà du Louvre par Cima­bue (Gio­van­ni Cen­ni di Pepe)

Maes­tà #3 : La Maes­tà du Louvre par Cima­bue (Gio­van­ni Cen­ni di Pepe)

Voi­ci une nou­velle Maes­tà de Cima­bue, plus ancienne que la pré­cé­dente puisque celle-ci, nous savons qu’elle a été com­po­sée en 1280. Je suis par­ti­cu­liè­re­ment atta­ché à celle-ci car c’est grâce à elle qu’un dimanche, il y a quelques années de cela, j’ai réel­le­ment décou­vert Cima­bue. Flâ­nant béa­te­ment, l’oeil encore un peu ensom­meillé, je me suis arrê­té devant cette chose immense de 427 × 280 cm, ce qui est réel­le­ment consi­dé­rable pour un objet de cette richesse. Je rap­pelle les dimen­sions des deux der­nières Maes­tà étu­diées (nous sommes dans le même ordre de grandeur) :

Maestà du Louvre (La Vierge et l'Enfant en majesté entourés de six anges) - Cimabue - 1280 - Musée du Louvre

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Les mer­veilles de Jean Pain­le­vé #7 — Le voyage dans le ciel

Sep­tième volet des petits films de Jean Pain­le­vé. Cette fois-ci nous par­tons dans le ciel, un ciel scien­ti­fique et poé­tique à la fois. J’aime bien ce ton un peu docte et très sûr de lui, presque mono­corde qui font le contexte de toute une époque. On pour­rait presque entendre la mélo­die mar­tiale de Gus­tav Hol­st dans Les pla­nètes. Un voyage à ne pas manquer…

Le voyage dans le ciel
de Jean Painlevé
France/1937/10’53” (more…)

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L’es­prit de Noël

christmas

Ça ne tient pas à grand-chose, ou plu­tôt ça tient à l’a­bon­dance de choses. Des lumières pour lut­ter sym­bo­li­que­ment contre les forces des ténèbres qui nous englou­tissent à cette période de l’an­née ; beau­coup de nour­ri­ture pour faire bom­bance une fois l’an, comme une sorte de car­na­val qui aurait voca­tion à exor­ci­ser quelque chose ; du cham­pagne, des bulles, plus qu’il ne fau­drait ; et puis une débauche de cadeaux pour ceux qu’on aime ; des cou­leurs, des chan­sons, des déco­ra­tions. Noël c’est avant tout l’a­bon­dance, pour soi et pour les autres. (more…)

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Maes­tà #2 : La Maes­tà di San­ta Tri­ni­ta par Cima­bue (Gio­van­ni Cen­ni di Pepe)

Maes­tà #2 : La Maes­tà di San­ta Tri­ni­ta par Cima­bue (Gio­van­ni Cen­ni di Pepe)

Cette très belle Maes­tà de Gio­van­ni Cen­ni di Pepe, plus connu sous le nom de Cima­bue (dont nous ne connais­sons d’ailleurs pas le visage puisque l’illus­tra­tion de son entrée — la pre­mière — des Vite de Gior­gio Vasa­ri n’a été com­po­sée que d’a­près une gra­vure d’é­poque) est conser­vée dans la même salle (la n°2) du Musée des Offices que la Maes­tà de Duc­cio, pré­cé­dem­ment étu­diée. La pré­sence des deux tableaux (plus un autre que nous étu­die­rons plus tard) n’est pas for­tuite puisque ce sont des “tableaux de réfé­rence”. Réfé­rence car à la fois modèle issu des canons de la pein­ture byzan­tine et paran­gon de pein­ture pré-Renais­sance ; elles sont révé­la­trices d’une vision momen­ta­née de l’art, aus­si bien que la réfé­rence de ce qui vien­dra après et qui le permettra.
Je reste per­sua­dé qu’a­fin d’a­voir une bonne vision des œuvres qu’on étu­die, il faut avoir un mini­mum de connais­sances sur plu­sieurs envi­ron­ne­ments ; d’a­bord la vie des artistes, ensuite l’his­toire de la reli­gion et l’his­toire tout court, puis éga­le­ment s’in­té­res­ser aux com­man­di­taires, et nous entrons ain­si dans une sys­tème éco­no­mique dont la sur­face du bois peint n’est plus que l’ex­pres­sion ultime. Dres­sons le décor. Trois hommes nés à quelques années d’é­cart vont créer une dyna­mique pic­tu­rale qui va faire bas­cu­ler l’his­toire de l’art du conser­va­tisme byzan­tin à la moder­ni­té de la Renaissance.

  1. Cima­bue (1240–1305)
  2. Duc­cio di Buo­nin­se­gna (1255–1319)
  3. Giot­to di Bon­done (1267–1337)

On le voit à leurs dates de nais­sance et mort, ils naissent tous les trois à plus ou moins dix ans d’é­cart et ce n’est pas un hasard qu’ils aient joué sur une telle scène et soient aus­si déter­mi­nants car les trois hommes se connais­saient très bien ; en effet, les deux der­niers ont été les élèves du pre­mier. Cima­bue occupe donc une place cen­trale qu’on a sou­vent du mal à lui res­ti­tuer. Sur les trois, c’est Giot­to qui rem­porte tou­jours les faveurs du plus grands nombres, mais j’ai tou­jours un peu de tris­tesse lorsque je constate à quel point on ne prend pas en compte l’in­fluence des ainés, même si l’é­lève dépasse le maître. On devrait tou­jours dire Giot­to, élève de Cima­bue, comme un épi­thète indis­so­ciable. Donc après avoir par­lé de Duc­cio et avant d’en venir à Giot­to, il me semble nor­mal, dans cette fresque sur les plus belles Maes­tà de l’his­toire de la pein­ture, de faire un grand détour par Cima­bue, que nous étu­die­rons d’ailleurs à deux reprises au moins. Fai­sons fi de la chro­no­lo­gie pour aller où bon nous semble.

Maestà di Santa Trinita - Cimabue - 1280-90 - Galleria degli Uffizi - Florence

Voi­ci donc une Maes­tà peinte aux alen­tours de 1280, mesu­rant 385 × 223 cm, légè­re­ment plus petite donc, que celle de Duc­cio, mais immense tout de même. Lorsque l’on songe que ces tableaux étaient peints en tem­pe­ra (c’est-à-dire avec cette tech­nique immé­mo­riale qui ser­vait à peindre les icônes byzan­tines) sur des pan­neaux de bois, c’est-à-dire un maté­riau cher (le pas­sage à la toile est impli­ci­te­ment un sou­ci d’é­co­no­mie), et dont les par­ties les plus nobles étaient recou­vertes de feuilles d’or, on a peine à ima­gi­ner à quel point ces œuvres sont avant tout œuvres de richesse avant d’être œuvres de reli­gion. La tableau est donc peint, sur la com­mande de l’ab­baye de Val­lom­bro­sa, pour l’é­glise dont elle porte le nom, la petite basi­lique San­ta Tri­ni­ta de Flo­rence (à deux pas du pont San­ta Tri­ni­ta et face à la Colon­na del­la Gius­ti­zia, colonne mono­li­thique en gra­nit pro­ve­nant des termes de Cara­cal­la). Après une par­cours dégra­dant, elle finit dans la salle n°2 de la Gale­rie des Offices. (more…)

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Les mer­veilles de Jean Pain­le­vé #6 — La qua­trième dimension

Sixième volet des mer­veilles de Pain­le­vé avec un petit film sur la pros­pec­tive scien­ti­fique qui s’at­tèle à ce concept vague qu’est la qua­trième dimen­sion. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le scien­ti­fique (André Sainte-Laguë, mathé­ma­ti­cien de son état) qui a fait ce film avec Pain­le­vé avait l’i­ma­gi­na­tion fer­tile et vaga­bonde. Même s’il semble un peu fan­tasque, on peut voir des embryons de concepts éla­bo­rés plus tard, comme la pro­prio­cep­tion et l’invariance.

La qua­trième dimension
de Jean Painlevé
France/1936/10’27” (more…)

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