De nou­velles constructions

brocante-de-paimpol

Paim­pol, août 2011

Ce qu’on garde pour soi,
l’expérience nous prouve qu’on n’en fait rien.
Nico­las Bouvier

A quoi servent les nou­velles construc­tions ? Une construc­tion est un agen­ce­ment de savoir-faire et de connais­sances, d’aspirations et de dis­po­si­tions men­tales qui nous per­mettent de déve­lop­per des uni­vers dans les­quels on éprouve sa propre vie, en dehors de toute imma­nence. C’est cer­tai­ne­ment ce genre de choses qui, en ce qui me concerne, me per­met de me lever tous les matins et de conti­nuer à dési­rer pour ne pas me noyer dans le quo­ti­dien. Je ne sais plus quel écri­vain disait qu’il fal­lait per­pé­tuel­le­ment pla­cer son désir en toute chose, sans quoi notre bon­heur nous ren­dra mal­heu­reux, et c’est pré­ci­sé­ment ce qui main­tient en vie, rem­plir des manques, ne pas se lais­ser enva­hir par la frus­tra­tion de l’impossibilité d’agir ou d’accomplir.

Je suis tou­jours en recherche de ces dési­rs et lorsqu’un désir est com­blé, je fais tou­jours en sorte de main­te­nir quelque chose dans la visée de mon désir pour ne pas retom­ber dans l’apathie.
Aujourd’hui je com­mence à regret­ter un temps où ma pré­sence sur l’espace public d’internet au tra­vers de mon blog était forte et pré­gnante, une pré­sence au tra­vers de laquelle je pou­vais adop­ter une pos­ture qui rem­plis­sait cer­tains vides de mon exis­tence. Le déclin de ma pré­sence n’a pas pour autant signi­fié que ce vide était rem­pli par autre chose et dans une cer­taine mesure, j’en suis per­sua­dé de plus en plus a pos­te­rio­ri, cela m’a affec­té. J’ai essayé divers stra­ta­gèmes comme vider toute parole de ma pré­sence ou concen­trer mes recherches sur des sujets pour les­quels je ne mon­trais pas for­cé­ment un inté­rêt poin­tu, en vain.

Je me pose aujourd’hui une nou­velle fois la ques­tion de savoir com­ment mettre en forme mes petites construc­tions, sans copier l’existant, sans éla­bo­rer de grands axes de pro­gres­sion qui seront au final aus­si vide que le grand vide. Il y a fort à parier qu’on y enten­dra beau­coup par­ler de ce que je fais, de mon métier et des réflexions qui sont por­tées au sein de mon exer­cice, car si aujourd’hui je tra­vaille dans l’insertion pro­fes­sion­nelle, ce n’est pas un hasard ; apprendre et tou­jours se pas­sion­ner ne trouve pas de fina­li­té si l’on ne res­ti­tue pas, si on ne par­tage pas ses petites construc­tions pour que la trans­mis­sion se fasse, et donne nais­sance à de nou­velles autres petites constructions…

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Elec­tro­lo­tus

Le per­ro­quet sué­dois cesse de voler. Il a vécu deux ans à un rythme rela­ti­ve­ment calme.
Il a com­men­cé à voler à une période de ma vie où la pas­sion du tra­vail s’é­tant éva­nouie, j’a­vais le pou­voir de me poser et d’é­crire de belles choses, j’a­vais le temps et la dis­po­ni­bi­li­té d’es­prit pour me per­mettre le songe de l’é­cri­ture douce. Et puis pen­dant ces deux der­nières années, une cas­sure dans ma vie. Et un nou­veau tra­vail, beau­coup plus pas­sion­nant, de nou­veaux objec­tifs, la pers­pec­tive de me lan­cer dans de nou­veaux défis, beau­coup plus gra­ti­fiants… Mais les bonnes choses ont une fin.

C’est tou­jours une fêlure au cœur que de lais­ser autant de choses der­rière soi. Tant pis. Je suis fier de ce que j’ai accom­pli, je l’ai aimé ce blog, j’ai aimé écrire ici, mais à pré­sent, je vais poser mes bagages ailleurs. La per­ro­quet sué­dois est mort, vive Elec­tro­lo­tus
Le temps pour moi de récu­pé­rer tout ce qui se trouve ici pour l’ar­chi­ver et pou­voir le remettre à dis­po­si­tion plus tard, la fer­me­ture défi­ni­tive aura lieu aux alen­tours du 3 sep­tembre.

D’autre part, j’ai reçu il y a peu une invi­ta­tion pour gérer un forum sur la lit­té­ra­ture, ce qui vous l’i­ma­gi­nez me ravit (à tous les sens du terme) : une nou­velle occu­pa­tion qui risque de me prendre un peu de temps et dont je vous tien­drai infor­mé dès lors qu’il sera ouvert.

Bon vent !

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