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[Piqué au vif]France-Inter, le 27 août au matin, chro­nique de Pas­cale Clark, elle reçoit Tahar Ben Jel­loun à pro­pos du pam­phlet raciste de Richard Millet por­tant aux nues l’ac­tion démente d’An­ders Brei­vik. Ben Jel­loun n’en revient pas et c’est bien com­pré­hen­sible. Millet a pas­sé une par­tie de son enfance au Liban et dit avoir souf­fert des ravages du mul­ti­cul­tu­ra­lisme dans une socié­té écla­tée. Je n’ar­rive pas à com­prendre ces gens qui remettent en cause le mul­ti­cul­tu­ra­lisme dans les socié­tés modernes au nom de l’é­lé­va­tion de la civi­li­sa­tion et Millet prend Brei­vik à témoin pour en faire une icône de la révolte iden­ti­taire, une sorte de paran­gon de ver­tu dans une socié­té viciée. Millet, à mon sens, est en train de deve­nir dingue, un dingue dan­ge­reux, dog­ma­tique et en voie de para­noïa. J’ai éga­le­ment du mal à com­prendre que per­sonne chez Gal­li­mard ne réagisse et que mal­gré ses qua­li­tés d’é­di­teur il ne soit pas sim­ple­ment viré à coups de pompes… Il y aurait selon lui une dimen­sion lit­té­raire dans le per­son­nage Brei­vik, mais la seule dimen­sion lit­té­raire qu’il peut prendre est celle du fou que la socié­té a tor­du dans le mau­vais sens. Millet devient réac­tion­naire par simple goût de la polé­mique, lui qui, pen­dant la guerre du Liban va s’en­ga­ger auprès des chré­tiens, “moins par convic­tion que par prin­cipe”… A chaque fois qu’un humain dépasse les limites de mes valeurs, je me sens tou­ché au plus pro­fond de ma chair. Défi­ni­ti­ve­ment, je ne suis pas réactionnaire.