Se rendre à Istan­bul, se dire qu’on va y res­ter une semaine, his­toire de prendre le temps, de s’im­pré­gner de l’o­deur des lieux, de se lais­ser racon­ter des his­toires par les gens qui y vivent même avec la bar­rière de la langue, aller y Istan­bul — déjà tout un pro­gramme — est une chose, en reve­nir est une autre, beau­coup plus com­pli­quée. On a beau se dire qu’on va dans un pays loin­tain (la Tur­quie, même si la ques­tion de son entrée dans l’Eu­rope com­mu­nau­taire est encore loin d’être d’ac­tua­li­té, se trouve à 2000 km de Paris, 3h30 d’a­vion mais c’est déjà le bout du monde) et qu’on va tout faire pour ne pas se com­por­ter comme un tou­riste (rien n’é­tait pré­vu, juste un vol, une chambre d’hô­tel), on est tou­jours un étran­ger qui erre et que rien ne dis­tingue d’un autre tou­riste. Je pré­fère le terme de voya­geur, quel­qu’un qui voyage est à mon sens plus hono­rable que celui qui vient juste “faire un tour” et n’entre pas dans une démarche consommatrice.