Voi­là. 2013 reste der­rière. 2014 s’ouvre tout doucement.
Étran­ge­ment, avec les années, les chiffres jouent contre nous et on peut dif­fi­ci­le­ment faire sem­blant de savoir que les choses ne se font pas pro­gres­si­ve­ment. Non, ça tombe d’une seul coup, c’est une révo­lu­tion, aux deux sens du terme ; on boucle quelque chose le soir du 31 décembre, comme on boucle sa valise pour par­tir sur le champ. On ferme le rideau métal­lique en sachant qu’on ne revien­dra pas. C’est un peu triste en somme.

Quais d’Üskü­dar au cou­chant — Istan­bul — mai 2013

L’an­née qui arrive est faite d’in­cer­ti­tudes ; on sait rare­ment ce qui va s’y pas­ser, même si on a une vague idée de ses pro­jets (ce qui n’est presque pas mon cas) et ce n’est pas une vision noire des choses que de dire que l’é­qui­libre se fait entre les joies et les peines, le bon­heur n’é­tant sou­vent qu’un entre-deux moments.
Si je me défends d’être trop pes­si­miste et des gens qui le sont, je me méfie de ceux qui explosent de joie au moindre sou­bre­saut ; c’est tou­jours un peu amu­sant de consta­ter que ces gens-là sont rare­ment plus heu­reux que ceux qui n’é­talent rien, mais ce sont des choses qui s’apprennent.

[audio:moon.xol]

Cette année pas­sée donc, si j’a­vais à en faire le bilan (pour­quoi faire ? pour qui ?) serait pour moi une année miti­gée. Avant tout ce fut une année de tra­vail intense, puisque j’ai énor­mé­ment tra­vaillé pour mon mas­ter que j’ai obte­nu avec suc­cès, et des notes au-des­sus de tout ce que j’a­vais ima­gi­né. J’ai tout de même appris à res­ter concen­tré, à ne pas lâcher ce que j’a­vais entre­pris, à res­ter humble sur­tout par rap­port à ce qui pou­vait m’ar­ri­ver. Cette année de tra­vail m’a aus­si per­mis de me rap­pro­cher de per­son­na­li­tés avec qui j’ai com­men­cé à me lier, des per­son­na­li­tés impor­tantes qui comptent pour moi, pour ce que je veux faire plus tard.

2013 aura aus­si été une année de mou­ve­ments puisque j’ai beau­coup voya­gé. La Thaï­lande en mars, Istan­bul et la Cap­pa­doce en mai, et à nou­veau la Thaï­lande en août, mais étran­ge­ment, ces voyages m’ont beau­coup moins mar­qué que les deux voyages en Tur­quie que j’ai pu faire en 2012. Autre ambiance, autre contexte, rien n’é­tait pareil et j’a­voue qu’un mois de Tur­quie en plein rama­dan au mois d’août, ça avait quand-même quelque chose d’as­sez génial, à ran­ger dans la boîte à sou­ve­nirs et dont je garde des images vivaces.

Et puis des ren­contres aus­si, des gens qui prennent de plus en plus de place dans ma vie, mais ça c’est ma vie. Et d’autres qui en prennent de moins en moins aus­si, jus­qu’à dis­pa­raître, mais ça c’est aus­si ma vie.

Quais d’Üskü­dar — Mos­quée de Şem­si Paşa — Istan­bul — mai 2013

Donc oui, c’est une année miti­gée, une année où en fait, j’ai la sen­sa­tion qu’il ne s’est pas pas­sé grand-chose, mais j’ai sous les yeux et dans la tête la liste des choses que je n’ai pas encore faites, de ce que je veux réa­li­ser et cette année 2014 sera pour moi le champ d’ex­pé­ri­men­ta­tion d’autres choses. J’ai la facul­té de pous­ser les gens à réa­li­ser leurs dési­rs mais à trop peu l’ap­pli­quer à moi-même, ce qui en soi n’est pas juste. Alors stop, cette année sera la mienne. 2014 sera l’an­née de la Renais­sance, et mon petit doigt me dit que les choses sont bien amorcées.

J’ai aus­si appris à ne me repor­ter au pas­sé qu’en tant qu’il est source d’ex­pé­rience et à ne pas me foca­li­ser sur ce qui fait obs­truc­tion (ça ne fait pas long­temps, donc c’est une avan­cée majeure), et à chas­ser de mon hori­zon ce qui est un empê­che­ment à mon épa­nouis­se­ment. Alors tant pis, c’est comme ça, mais c’est pour mon bien. Sinon pour le reste, en 2014, on continue…