Mario Kart à Ko Phangan

Mario Kart à Ko Phangan

Je l’ai déjà dit plu­sieurs fois, Ko Phan­gan est une petite île du Golfe de Thaï­lande, iso­lée du reste du monde bruyant. Petite île donc, mais peu pra­ti­cable à pied. Il vaut mieux ici se dépla­cer en taxi ou à scoo­ter. Tous les ans, des conduc­teurs impru­dents perdent la vie sur cette île, d’ailleurs répu­tée pour cela, parce que les routes y sont étroites, mal entre­te­nues, les conduc­teurs sou­vent alcoo­li­sés et la pré­sence poli­cière nulle, parce que beau­coup de per­sonnes ne font pas atten­tion, doublent n’im­porte com­ment. Je crois que le pire, c’est de se trou­ver nez-à-nez avec un occi­den­tal qui a, l’es­pace de quelques ins­tants, oublié qu’on roule à gauche en Thaï­lande. Mais ne par­lons pas de ce qui pour­rait arri­ver ou de ce qui n’est pas arri­vé, mais bien plu­tôt de l’ex­pé­rience inté­res­sante que pro­cure le scoo­ter sur cette petite île avec ses mon­tées et des­centes ver­ti­gi­neuses, ses routes par­fois sans aucun revê­te­ment, les branches de pal­miers qui tombent sur la route et les chiens qui vous regardent d’un air débon­naire tan­dis que vous les klaxon­nez pour qu’ils se poussent. C’est cer­tai­ne­ment le meilleur moyen de prendre le temps de voir l’île comme on le sou­haite, de s’ar­rê­ter là et quand on veut, sans être dépen­dant des caprices d’un taxi qui roule sou­vent trop vite.

Je me suis donc amu­sé à prendre cette petite vidéo, depuis le centre de l’île jus­qu’à l’hô­tel, avec une bande ori­gi­nale pour le moins locale puisque chan­tée par Luk Phrae Urai Phon (cli­quez pour voir la vidéo ori­gi­nale, à tous les sens du terme), une vraie star Thaï.
Met­tez votre casque, chaus­sez vos lunettes pour évi­ter les bes­tioles et c’est par­ti pour cinq minutes de course folle sur les route thaïlandaises !!

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Acco­ler / Detterrir

Acco­ler / Detterrir

Acco­ler / Det­ter­rir, une autre manière de dire atter­rir et décol­ler. Parce que peu importe le sens dans lequel on le dit. C’est vrai après tout, si on regarde d’un peu près l’é­ty­mo­lo­gie des deux mots, voi­là ce qu’on peut se dire ; le sens de décol­ler signi­fie à la fois, pour un avion, quit­ter le sol, mais aus­si sépa­rer deux choses qui sont col­lées, jointes, soli­daires. Ain­si, on peut très bien ima­gi­ner le rem­pla­cer par le mot det­ter­rir, qui, comme son cou­sin atter­rir signi­fie rejoindre la terre, pour­rait signi­fier quit­ter la terre…

Peu importent les mots. Lors de mon der­nier voyage en Tur­quie en mai 2013, un mois de mai d’une den­si­té incroyable, où j’ai ren­con­tré des per­sonnes avec qui je suis tou­jours en contact aujourd’­hui, je me suis amu­sé à fil­mer cha­cun des décol­lages et atter­ris­sages de ce voyage.
Je suis par­ti le 1er mai de Paris pour rejoindre Istan­bul. Atter­rir à Istan­bul Atatürk a quelque chose de magique. La piste est rela­ti­ve­ment courte et com­mence presque au bord de la mer. Pas­ser au-des­sus de la Mer de Mar­ma­ra avec une beau soleil qui se réflé­chit sur cette mer aux accents antiques est comme un rêve éveillé. On atter­rit tou­jours à Istan­bul en étant un peu cha­hu­té, il faut s’y attendre. C’est comme ça. Peu importe les cir­cons­tances, j’ai une petite chan­son dans la tête lorsque j’ar­rive, quelque chose comme le chant d’une femme, une lamen­ta­tion douce et triste.
Le même jour, à quelques heures d’in­ter­valle, j’ai repris un vol interne pour rejoindre Kay­se­ri. Lors­qu’on décolle d’Is­tan­bul et qu’on se dirige vers l’est, l’a­vion fait une grande boucle autour de la la pointe du sérail et nous donne une vue impres­sion­nante sur la ville antique. Kay­se­ri est un peu la capi­tale de la Cap­pa­doce, beau­coup plus grande que Nevşe­hir. L’at­ter­ris­sage se fait dans une ambiance humide, de gros nuages épais et lourds tour­nant autour de l’Erciyes dağı (Mont Argée). Des avions mili­taires, des C‑160 Trans­all visi­ble­ment, les 20 qui sont encore en ser­vice dans le monde, sont par­qués sur le côté droit de la piste.
Le 6 mai, je repars du même aéro­port, Kay­se­ri Erki­let Hava­li­manı. Le temps est beau­coup plus clé­ment, le soleil se blot­tit sur les contre­forts de la mon­tagne culmi­nant à presque 4000 mètres. En ce mois de mai, alors que la tem­pé­ra­ture frise les 25°C, le som­met est encore cou­ron­né de neige imma­cu­lée. Une nou­velle fois, j’at­ter­ris à Istan­bul et encore une fois, je suis du côté droit de l’a­vion ; de là où je suis, je ne vois pas la pointe du sérail, mais la par­tie ouest de la grande agglomération.
Le 11 mai, l’a­vion décolle d’A­tatürk, dans une lumière de fin de jour­née. Le vol dure presque quatre heures et donne l’im­pres­sion de cou­rir après le soleil qui se couche. Lorsque j’at­ter­ris à Charles de Gaulle, la nuit vient à peine de tom­ber sous un ciel de plomb aux cou­leurs vio­la­cées. Les lumières des villes alen­tours et de cette immense ville qu’est l’aé­ro­port de Rois­sy, les cou­leurs criardes des champs de col­za, tout ceci annonce le retour à la réalité.

Les vols en avion m’an­goissent tou­jours, je me sens tou­jours un peu fébrile lorsque le com­man­dant de bord annonce au micro que les hôtesses doivent se pré­pa­rer au décol­lage, que les réac­teurs vrom­bissent sur le tar­mac. Les rails de glis­se­ments des volets s’al­longent pour lais­ser tom­ber les volets qui vont per­mettre à l’a­vion de décol­ler du sol et finissent par retour­ner à leur empla­ce­ment lorsque nous serons à une alti­tude suf­fi­sante. A l’at­ter­ris­sage, les mêmes volets res­sortent pour offrir une plus grande por­tance et agran­dir la sur­face de la voi­lure. Une fois à terre, les spoi­lers se dressent pour pla­quer l’a­vion au sol et lui per­mettre de frei­ner lorsque les inver­seurs de pous­sée prennent le relais pour sou­la­ger le sys­tème de frei­nage. J’aime pour­tant regar­der les ailes bou­ger au gré des bour­rasques, se plier et trem­bler sous les dif­fé­rences de pres­sion. En quelques mots, j’aime me faire un peu peur, jamais vrai­ment ras­su­ré de m’en­vo­ler, et pour­tant tou­jours content de prendre l’air, parce qu’au bout du vol, c’est une autre réa­li­té qui s’ouvre.

Voi­ci un petit mon­tage vidéo de ces atter­ris­sages et décol­lages pen­dant le mois de mai 2013, accom­pa­gné de la musique envoû­tante de Mer­can Dede avec un titre superbe, Nar‑i Can, sur l’al­bum Nar (Dou­ble­moon, 2002).

 

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Les mer­veilles de Jean Pain­le­vé #9 — Com­ment naissent les méduses

Nous voi­ci trans­por­tés dans le Finis­tère, sur l’es­tran de Ros­coff où l’on trouve encore aujourd’­hui un aqua­rium un peu vieillot, quelques vieilles bâtisses évo­quant l’âge d’or d’Anne de Bre­tagne et le sou­ve­nir du col­por­tage de légumes avec les John­nies, les fameux ven­deurs d’oi­gnons. Mais là n’est pas la ques­tion, puisque nous sommes à la sta­tion bio­lo­gique, un haut-lieu scien­ti­fique où l’on forme les futurs scien­ti­fiques de l’I­FRE­MER et où Jean Pain­le­vé, en 1960, filme la nais­sance des méduses dans un bal­let de lumières tout à fait fascinant.

Com­ment naissent les méduses
de Jean Painlevé
France/1960/14’25” (more…)

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D’huile et de chair

Voi­ci une expé­rience tout à fait éton­nante de la part de l’I­ta­lien Rino Ste­fa­no Taglia­fier­ro qui s’est adon­né à un exer­cice assez décon­cer­tant. Il s’est mis en tête d’a­ni­mer des toiles grâce à l’i­ma­ge­rie numé­rique, avec juste ce qu’il faut de mou­ve­ment pour don­ner l’im­pres­sion que le sujet est vivant. C’est assez trou­blant dans son ensemble puis­qu’il a acco­lé une cen­taine de tableaux, évo­quant aus­si bien une cer­taine idée de l’é­ro­tisme que de la folie ; ces mou­ve­ments rendent beau­coup plus sen­sibles les sujets. La musique, inquié­tante elle-aus­si, donne une cer­taine idée d’un roman­tisme très dix-neu­vième, dans une cohé­rence vive­ment recherchée.
La vidéo s’ap­pelle en toute sim­pli­ci­té Beau­ty et on peut retrou­ver ici le nom de toutes les toiles uti­li­sées. A regar­der en plein écran de pré­fé­rence pour se plon­ger dedans…

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Les mer­veilles de Jean Pain­le­vé #8 — Le vampire

Hui­tième volet des petits films de Jean Pain­le­vé. Le vam­pire… Étran­ge­ment, ce film sort en 1945, juste après la guerre. Petite musique très Nou­velle-Orléans en accom­pa­gne­ment, nous assis­tons à la mise en paral­lèle du Nos­fe­ra­tu de Mur­nau et de l’acte de suc­cion du sang chez la Des­mo­dus rotun­dus dont la mor­sure vous réserve quelques belles mala­dies très sym­pa­thiques. En pré­am­bule, un tour d’ho­ri­zon des petites bébêtes ado­rables qui nous pour­rissent l’exis­tence. (more…)

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