Jun 15, 2012 | Arts |
Jésus vit en passant, assis au bureau des taxes, un homme qui s’appelait Mathieu. Il lui dit “Suis-moi”.
La vocation de Saint-Matthieu est un des plus beaux tableaux, peint entre 1599 et 1600, du peintre Michelangelo Merisi da Caravaggio, plus connu sous le nom de Le Caravage. Première commande officielle du peintre par le Cardinal Matthieu Contarelli, le tableau est aujourd’hui exposé à son emplacement d’origine, dans la chapelle Contarelli de l’église Saint-Louis-des-Français de Rome et fait partie des toiles monumentales de l’artiste par ses dimensions (322 x 340 cm). La toile est la première d’une série de trois illustrant la vie de l’apôtre Matthieu, suivie de Saint-Matthieu et l’ange et du Martyre de Saint-Matthieu et raconte en extension l’appel de Matthieu par le Christ, décrit dans l’évangile éponyme(1), scène qu’on nomme vocation (latin vocare, appeler).
La toile décrit une situation dans laquelle on voit le Christ désignant le publicain (percepteur d’impôts) Matthieu(2) Levi assis à la table de son bureau de percepteur. Le Christ est accompagné de son compagnon de la première heure, Pierre. Matthieu, lui, est entouré de quatre personnages ; deux sont tournés vers les protagonistes qui viennent d’entrer et deux autres restent occupés à leurs affaires comptant des pièces de monnaie. Celui qui se trouve le plus à gauche est directement inspiré d’une scène que le peintre Hans Holbein a gravé à Bâle en 1522 au cœur de sa danse macabre et que l’on retrouve copiée par nombre d’autres peintres. Clin d’œil du peintre italien ; sur l’original de Holbein se trouve cité un passage de l’évangile de… Matthieu. (more…)
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Mar 28, 2012 | Arts |
C’est un magnifique tableau de 109 cm de haut sur 72 peint vers 1370, dans cette période qu’on appelle le Trecento italien, ou pré-Renaissance, par un homme dont il ne reste que peu d’œuvres à travers le monde, Barnaba Agocchiari, plus connu sous le nom de Barnaba da Modena. Cette vierge allaitant tout à fait audacieuse marque le tournant entre les restes d’une forte technique byzantine et la Renaissance. On y voit un drapé marial bleu souligné dans ses plis par des fils d’or (technique de la chrysographie) et toutes les règles de la composition de l’art byzantin ; cadre en ogive, auréole et fond dorés, parapet rouge pour souligner la charge, lignes en triangle d’un classicisme formel. En outre, le cadre montre les traces de colonnes autrefois présentes et qui laissent penser que le tableau est en réalité l’élément central d’un triptyque.
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Mar 26, 2012 | Architectures, Arts |
Avertissement: billet à haute teneur en mots rares et précieux, sauvés de l’oubli.
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Un plectre est un dispositif permettant de pincer ou gratter les cordes d’un instrument. Il est généralement appelé médiator (« onglet » en Belgique, « pic » ou « pick » au Québec, « pick » en anglais) dans le domaine de la guitare, de la mandoline et des instruments semblables : il s’agit alors d’un petit accessoire que l’on tient entre le pouce et l’index. On appelle onglet le type de plectre utilisé aussi pour les instruments ou les styles requérant l’utilisation individuelle de plusieurs doigts pour gratter les cordes (ex : « fingerpicking country », cithare, kânun, etc.). Celui-ci s’enfile sur le bout du doigt.
Peinture murale de la nécropole thébaine, vers 1420 — 1411
Putto (putti au pluriel) est un terme architectural italien désignant sur une façade la statue d’un nourrisson joufflu et moqueur. Il s’agit presque toujours d’un garçon et parfois d’un ange. Les putti peuvent se trouver essentiellement sur les monuments de la Renaissance italienne, en particulier sur tous les bâtiments relevant du baroque sicilien, dont ils constituent l’une des caractéristiques principales. Le personnage du putto est inspiré de l’art de la Grèce antique, mais fut redécouvert et réutilisé au début du Quattrocento. Ce sont des anges symbolisant l’amour.
Putti peints par Raphaël dans la Chapelle Sixtine (1513)
Ornement en forme de câble ou de bâton uni ou sculpté dont on garnit les cannelures d’une colonne ou d’un pilastre dans leur partie inférieure.
La sardoine (du grec ancien σάρδιον / sárdion, probablement « de la ville de Sardes ») est une pierre de couleur rouge-brun, plus ou moins translucide. Il s’agit en fait d’une variété de calcédoine.
On en trouve un usage dans l’art islamique et dans l’art byzantin. En outre, les artistes du Moyen Âge ont beaucoup apprécié la reprise d’objets orientaux en sardoine, et leur ont ajouté une monture d’orfèvrerie : le vase d’Aliénor du trésor de la basilique de Saint-Denis, actuellement conservé au musée du Louvre, en est un exemple.
Coupe des Ptolémées, 1er siècle avant ou après J.C.
Cabinet des Médailles
Etonnant vase-camée. Cette somptueuse pièce du trésor de Saint-Denis aurait été offerte également à l’abbaye par le roi Charles le Chauve. Elle est taillée dans un seul bloc de sardoine et frappe par sa virtuosité technique, l’équilibre de la forme dans l’espace, le jeu sur les différentes couleurs de la pierre. Sait-on encore de nos jours façonner la sardoine ? La tradition rapporte qu’elle servait lors du sacre des reines de France. Elle faisait donc partie de ce qu’on appelle les regalia. Le décor en haut-relief évoque les préparatifs d’une cérémonie dionysiaque. Sur chacune des faces, une table chargée de vases et les branches d’un arbre auxquelles sont étrangement suspendus des masques bachiques. Datant du 1er siècle avant ou après J.C., ce canthare antique pourrait être l’œuvre d’un atelier d’Alexandrie. Il fut transformé en calice par une riche monture d’orfèvrerie, à l’époque de Charles le Chauve, fondue lors d’un vol en 1804.
Cercle Hernani
Le scaphé (ou skaphe, scaphium ou scaphion) est un objet de type cadran solaire dont on dit qu’il a été inventé par Aristarque de Samos (IIIè siècle avant J.-C.). Il consiste en une boule hémisphérique portant une gnomon à l’intérieur, dont le sommet ne dépasse pas la forme de l’hémisphère. Douze inscriptions gravées à la perpendiculaire de l’hémisphère indiquent les heures du jour. C’est à l’aide de cet instrument qu’Eratosthène de Cyrène mesura la longueur de l’arc méridien compris entre les deux tropiques.
Scaphé réalisé par Georg Hartmann en 1539 à Nuremberg, laiton doré
Musée d’histoire des sciences, Oxford
Stylobate en architecture désigne :
- Un piédestal supportant une colonnade, comportant moulure, base et corniche régnant sur le pourtour d’un édifice.
- Le degré supérieur constituant l’emmarchement dans certains cas d’architecture grecque avec péristyle ou faux-péristyle de pilastres.
- Un soubassement décoré de moulure et formant un avant-corps suivant les ressauts d’une façade. Certains soubassements réunis et continus sont dénommés stéréobate.
stylobate incurvé du Parthénon d’Athènes
Contrairement au gisant représentant un personnage couché et endormi, dans une attitude béate ou souriante, le transi est une sculpture funéraire qui figure un personnage également couché, mais ici dans le réalisme de la putréfaction. De façon exceptionnelle, ce transi, comme celui du duc René dans l’église Saint-Étienne à Bar-le-Duc, sculpté par Ligier Richier, est debout, son écu lissé, et tendant son cœur à pleine main vers le ciel.
Apparu dans ce XIVe siècle où guerre (celle de Cent Ans), peste et famine ont emporté la moitié de la population, le transi marque une cassure dans l’art funéraire du Moyen Âge. L’horreur et les vers, la putréfaction et les crapauds remplacent — brutalement — sourires, heaume ou hennin. Guillaume de Harcigny ne joint pas les mains dévotement, mais tente, de ses phalanges sèches, de cacher un sexe pourri depuis longtemps. Le cardinal Lagrange exhorte le passant non à prier pour lui, mais à faire preuve d’humilité, car tu seras bientôt comme moi, un cadavre hideux, pâture des vers.
Le terme transi apparaît au XIIe siècle dans l’acception de « transi de vie », c’est-à-dire « trépassé ». La religion populaire, empreinte de magie, en fait un saint à invoquer dans les cas désespérés. On trouve un bon exemple de ce culte à Ganagobie dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Seules certaines régions sont touchées par le remplacement des gisants par des transis. Ainsi en est-il de l’Est de la France et de l’Allemagne occidentale. En revanche, le transi demeure exceptionnel en Italie ou en Espagne.
Transis de Louis XII et d’Anne de Bretagne,
à Saint-Denis, par Giovanni di Giusto Betti
Un orthostate ou orthostat (nom masculin) désigne, dans l’architecture gréco-romaine, chacun des blocs de pierre dressés de chant, en une ou plusieurs rangées, à la base des murs.
Dans le cadre de l’architecture antique, les orthostates sont des blocs de pierre parallélépipédiques beaucoup plus hauts que profonds, habituellement établis au-dessous de l’élévation d’assise de parpaings.
L’usage du terme a été généralisé dans la description architecturale de beaucoup de cultures. Parfois entouré d’un simple filet, l’orthostat est généralement dépourvu de décor sculpté, à part dans quelques palais assyriens, comme à Khorsabad.
Le terme est également employé pour désigner des pierres dressées, plantées verticalement, comme les menhirs mégalithiques, ou plus généralement, les pierres individuelles qui font partie d’une structure mégalithique plus grande, comme les murs des allées couvertes ou les composants verticaux des trilithes, comme à Stonehenge.
Scène de chasse au lion, orthostate du palais de Ninive représentant Assurbanipal,
conservée au British Museum
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