Petit glos­saire des gens de la mer

Petit glos­saire des gens de la mer

La mer a géné­ré en son temps des hordes de per­son­nages étranges. Petit glos­saire des gens de la mer.

Willem van de Velde le Jeune - Bataille navale de la guerre anglo-hollandaise

Willem van de Velde le Jeune — Bataille navale de la guerre anglo-hollandaise

Pirate: Le pirate est le per­son­nage mal­fai­sant par défi­ni­tion. Il agit sans ordre d’une nation, mais pour son propre compte dans l’u­nique but de s’en­ri­chir. Il s’at­taque prin­ci­pa­le­ment aux navires bat­tant pavillon de nations puis­santes pour leur arra­cher leur butin, mais par­court aus­si les côtes. Par­mi les plus redou­tés, on compte Black­beard (Barbe-Noire), mais les pirates ont aus­si connu leurs losers. Le plus célèbre d’entre eux est sans conteste Stede Bon­net, qui a vécu à la même époque que le ter­ri­fiant Edward Teach qui trou­va le moyen de se faire piller plu­sieurs fois par Barbe-Noire et à se faire pendre haut et court tan­dis que son enne­mi juré fut déca­pi­té sur son navire La Revanche de la Reine Anne par Maynard.

L’i­mage tra­di­tion­nelle du pirate est née dans les Caraïbes et a géné­ré tout un ima­gi­naire que des écri­vains tels que Ste­ven­son dans l’île au tré­sor ont su exploiter.

Cor­saire: Le cor­saire, à la dif­fé­rence du pirate, est man­da­té par sa nation pour piller les richesses des nations enne­mies. Le cor­saire est por­teur d’une lettre de course qui légi­time son action. Les pre­miers cor­saires fran­çais sont man­da­tés par Fran­çois 1er à une époque où l’hé­gé­mo­nie ibé­rique sur les ter­ri­toires du Nou­veau-Monde devient insupportable.

Fli­bus­tier: Voi­ci l’in­fluence des Pays-Bas dans cette his­toire. Ce terme vient du fla­mand vrij bui­ter, ce qui cor­res­pond à peu près à qui s’en­ri­chit de manière ponc­tuelle, libre et impu­nie. La fli­buste se déve­loppe dans la mer des Caraïbes par des hommes peu scru­pu­leux navi­guant sur des embar­ca­tions légères (sloops, pinasses) et rapides, vivant de rapines et n’ayant géné­ra­le­ment pas l’é­toffe de ces grands que l’on appe­lait pirates. L’o­ri­gi­na­li­té de la fli­buste, c’est l’or­ga­ni­sa­tion sociale très struc­tu­rée et l’é­ta­blis­se­ment d’une base sur la terre ferme.

Bou­ca­nier: Contrai­re­ment à l’i­dée reçue, le bou­ca­nier n’est pas for­cé­ment un marin. Il est sou­vent séden­ta­ri­sé et sert de base arrière à la pira­te­rie et à la fli­buste. Le terme bou­can désigne à l’o­ri­gine la viande de bœuf frot­tée d’é­pices et séchée au-des­sus d’un feu lent sur de longues perches ins­tal­lées sur les plages des petites îles cari­béennes. Éga­le­ment hié­rar­chi­sés, les bou­ca­niers appro­vi­sionnent les marins en vivres, nour­ri­ture et boisson.

Bou­ca­niers et fli­bus­tiers consti­tuent la popu­la­tion des “Frères de la Côte”.

L’é­mer­gence des ces popu­la­tions étranges de mers prend ses racines dans le nou­vel ordre mon­dial géné­ré par la décou­verte de l’A­mé­rique par Chris­tophe Colomb. L’Es­pagne et le Por­tu­gal se par­tagent alors le monde et affrètent des galions pour vider le conti­nent nou­veau de son or. Ce tra­fic est incer­tain et sou­mis au vent. Dans un pre­mier temps, les pirates vont infes­ter les mers et les rivages pour guet­ter ces navires char­gés d’or, mais aus­si d’é­pices et de rhum. Ensuite, c’est sous l’im­pul­sion de la France, des Pays-Bas et de l’An­gle­terre, indi­gnés d’être ain­si écar­tés de cette course à la puis­sance, que la Guerre de Course va s’en­ga­ger. Tout prend nais­sance dans ce creu­set, entre les comp­toirs éta­blis dans les ports et la route mari­time qui mène à l’Eu­rope, dans la mer des Caraïbes, beau­coup moins armée et pro­té­gée que les côtes de l’Es­pagne ou du Portugal.

La dis­tinc­tion entre pirate et cor­saire s’ef­face quelque fois, selon les humeurs des gou­ver­nants. Ain­si, Fran­cis Drake s’en­ri­chit per­son­nel­le­ment et abreuve la cou­ronne d’An­gle­terre de richesses, tan­dis que le frère de la Reine, l’es­pa­gnol Phi­lippe II mugit contre ses dépré­da­tions et finit par perdre la face en 1588 lorsque son Invin­cible Arma­da est défaite par le célèbre cor­saire bri­tan­nique. Pour­tant, celui-ci fini­ra empoi­son­né, consi­dé­ré comme pirate alors que jamais il ne s’est enri­chi au détri­ment de son pays.

Un autre cor­saire célèbre, Sur­couf aura une phrase qui défi­nit bien ce qui se pas­sait sur les mers pen­dant ces longs siècles. A un Anglais qui lui dit: Vous vous bat­tez pour l’argent alors que nous autres sol­dats de la Marine nous nous bat­tons pour l’hon­neur !, il rétor­que­ra: Alors nous nous bat­tons tous les deux pour ce que nous n’a­vons pas….

Quelques liens:

Billet sau­vé de la noyade depuis Emp­ty Quar­ter.

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L’é­po­pée désas­treuse du Wasa

Le Wasa était un vais­seau splen­dide, dont la car­casse repose aujourd’­hui dans un musée (le Vasa­mu­seet) sur une île non loin de Stock­holm, Djurgår­den. Après une longue période d’ou­bli, il a été ren­floué en 1961 et fait désor­mais l’ob­jet d’un véri­table culte natio­nal en Suède, mais l’in­té­rêt de cette trou­vaille réside prin­ci­pa­le­ment dans le fait que tous les objets qui y furent trou­vés consti­tuèrent une mine de ren­sei­gne­ments incroyable sur la vie de l’é­poque ; le Wasa a été construit en 1628, sous le règne du Roi Gus­tave II Adolphe de Suède. Si le Wasa attire autant, c’est parce que pour l’é­poque, c’é­tait le plus gros navire armé, orné de cen­taines de sculp­tures et de vives poly­chro­mies dont on trouve encore des traces aujourd’hui.
Le 10 août 1628, le capi­taine Söfring Hans­son ordonne de mettre le cap vers Älvs­nab­ben pour le voyage inau­gu­ral. Le temps est calme. Les sabords (ouver­tures par les­quelles les gueules des canons pointent) sont ouverts, et les canons char­gés tirent pour saluer le port de Stock­holm. Dès qu’il quitte la par­tie abri­tée du port, une rafale de vent le fait s’in­cli­ner dan­ge­reu­se­ment. Une seconde rafale force à nou­veau le navire sur bâbord et une voie d’eau se fait par les sabords infé­rieurs encore ouverts. Le navire sombre à une pro­fon­deur de 32 m à 120 m du rivage.
Le Wasa n’au­ra en tout et pour tout navi­gué qu’une seule jour­née, la faute à un manque cruel d’ex­pé­rience de la part de ses concep­teurs qui ont rajou­té un pont supé­rieur et des canons trop lourds pour ce type de struc­ture, sur­éle­vant son centre de gra­vi­té de manière absurde.
Il n’au­ra jamais connu la mer et dans un cer­tain sens tant mieux, car la plu­part des sur­vi­vants ont réus­si à sau­ver leur peau en nageant jus­qu’à la rive toute proche.

Le Wasa - vue de la poupeLe Wasa

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Le nuage volant

Si je suis là, c’est uni­que­ment parce que j’aime avant tout pen­ser à ce que l’image du monde est prête à me don­ner. Je ne fais plus par­tie du clan des pes­si­mistes et à pré­sent, je me plais à regar­der l’ho­ri­zon, sur l’o­céan, là où les brumes paraissent se dis­si­per dans la lumière blanche du soleil. Le navire repré­sen­té ici est un navire abso­lu­ment mythique, le [[Flying Cloud]], un clip­per datant de 1851, construit sur la côte est des Etats-Unis, à Bos­ton. Avec sa voi­lure abso­lu­ment gigan­tesque, il sym­bo­lise pour moi la maî­trise des océans, le volon­té haras­sante de se sur­pas­ser sur les mers indomp­tables, mais éga­le­ment la vitesse et la puis­sance, la grâce et pour le moins, l’élégance.

flying_cloud

C’est ici que désor­mais je par­le­rai avec une cer­taine liber­té de tous ces sujets qui me pas­sionnent ; l’his­toire, le patri­moine mari­time, l’ar­chi­tec­ture, l’eth­no­lo­gie, la pho­to­gra­phie, mais éga­le­ment la lit­té­ra­ture, le voyage et l’art. C’est ici aus­si que je gar­de­rai ce fil direc­teur qui fera du Per­ro­quet Sué­dois ce qu’il est ; l’hu­mi­li­té face à la beau­té du monde.

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